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Agglolac

Surcharge de trafic pointée du doigt

Les Verts de Bienne et de Nidau estiment que le futur nouveau quartier près du lac engendrera des surcharges de trafic. Ils plaident pour un concept de mobilité

Pour les écologistes, Agglolac devrait faire la part belle aux piétons et aux cyclistes. LDD

Marjorie Spart

Les détails du futur quartier d’Agglolac ont suscité de nombreuses prises de positions (notre édition du 1er juillet). Des inquiétudes aussi que la société de projet a tenté de balayer en publiant un argumentaire.

Mais certains ne se sont pas laissés convaincre, à l’image du président des Verts de Bienne, Urs Scheuss. Ce dernier dénonce l’absence d’un concept de mobilité pour accompagner l’émergence du quartier situé à cheval entre les communes de Bienne et Nidau, et à quelques encablures de la gare de Bienne. Selon lui, «il y a trop de places dévolues aux automobiles. Construire ce quartier moderne est une occasion unique de le penser sans voitures ou en les réduisant au maximum.»

S’appuyant sur une expertise faite sur la circulation, l’écologiste estime que, selon les places prévues pour les automobilistes – 0,7 place par appartement –, le trafic sera congestionné, notamment à la place Guido-Muller pendant la période entre l’ouverture de la Branche est de l’A5 et avant celle de la Branche ouest du contournement de Bienne.

Mesures à prendre

«Selon cette expertise, on sait que ce sera le chaos sur les routes jusqu’à l’ouverture de la Branche ouest», renchérit Carine Stucki-Steiner, coprésidente des Verts de Nidau. «Sur ce constat, il serait judicieux d’anticiper les choses pour limiter au maximum la circulation à l’entrée de Nidau et de Bienne.»

Si limiter le trafic actuel est utopique, les deux écologistes sont d’avis qu’il faut influencer celui qui sera engendré par le quartier d’Agglolac. Tous deux  membres de la commission intercommunale Agglolac, ils attendent maintenant l’établissement d’un concept de mobilité. Celui-ci devrait établir qui seront les habitants du futur quartier et comment ils se déplaceront, quelles infrastructures sont proposées – des centres culturels ou de loisirs susceptibles d’attirer du public –, ou encore quels aménagements pour les cyclistes et les piétons pourront être envisagés.

Lorsque les autorités seront en possession de ces informations, «elles pourront poser leurs exigences quant au nombre de place de stationnement disponibles par appartement», soutient Carine Stucki-Steiner.

Si les écologistes appellent ce concept de leurs vœux, rien ne dit qu’ils ont une chance d’aboutir. Membre de la direction du projet, Florence Schmoll assure qu’une partie de demandes des Verts a déjà été prise en compte. «Les normes cantonales en terme de place de parc varient de 0,5 à 2 par appartement. Avec un maximum de 0,7, nous sommes dans le bas de cette fourchette.»

Contrant l’argument des écologistes, elle assure aussi que les surcharges de trafic prévues «doivent être résolues au niveau de l’agglomération et non du seul quartier d’Agglolac». Elle indique encore qu’il n’est pas impossible que certaines parties d’Agglolac soient sans voitures. «C’est la planification détaillée qui permettra de le dire.»

Une idée qui plaît beaucoup à Carine Stucki-Steiner: «On pourrait avoir des objectifs plus ambitieux en terme de mobilité dans ce quartier qui est idéalement situé et bien desservi par les transports publics.» Cette dernière ne s’oppose d’ailleurs pas à ce que les futurs résidents possèdent une voiture. «Je salue les efforts de densification urbaine réalisés dans ce projet.

Cela fait sens de favoriser la construction à cet endroit plutôt que dans les campagnes des villages voisins, où les habitants auront davantage besoin d’une auto.»

Le parti écologiste étudie encore la stratégie qu’il compte adopter pour faire valoir ses arguments auprès de la société de projet Agglolac.

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