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Nouveau Musée de Bienne

Théophile Robert: un artiste emblématique

Les objets sortent des murs du Nouveau Musée de Bienne. Dans ce dernier volet, nous découvrons à travers une peinture du Biennois Théophile Robert, le renouveau de la tradition classique engagé au début des années 1920 à Paris.

Œuvre intitulée «Le concert» a été peinte en 1925 par Théophile Robert. Photo: Patrick Weyeneth/ NMB

Aude Zuber

La directrice de l’institution Bernadette Walter et le conservateur du département d’histoire Florian Eitel ont sélectionné six objets pour Le Journal du Jura. Ceux-ci témoignent d’événements historiques, du passé industriel ou reflètent les goûts et l’esthétisme des Biennois d’autrefois.

«Le concert»
L’huile sur toile intitulée «Le Concert» (voir photo) est réalisée, en 1925, par le Biennois Théophile Robert. Dans sa peinture de chevalet, Robert reste fidèle au modèle réaliste. Cinq personnes réunies sur une colline rocheuse et entourées d’arbres sont au premier plan. Les deux hommes jouent de la guitare tandis que les femmes, revenues d’une cueillette de fleurs, les écoutent avec attention et admiration. L’atmosphère est estivale et lourde; l’une d’elles agite un éventail. Au second plan, on peut admirer une vue sur la campagne neuchâteloise. Fondée sur l’aplat de couleurs, cette peinture reflète les loisirs pratiqués par les bourgeois au début du 20e siècle.

Sujet de prédilection
A l’époque, le thème des figures dans le paysage, retenu par Théophile Robert, était un sujet très populaire. Nous avons tous en tête le célèbre «Déjeuner sur l'herbe» du peintre Edouard Manet. Cette œuvre influencera des générations de peintres.

Classique et moderne
«Le Concert» témoigne d’un syncrétisme. Théophile Robert s’inspire de plusieurs mouvements artistiques différents, à la fois classiques et modernes. Influencé par son oncle Léopold Robert, il s’inscrit dans une conception du beau idéal et de l'héroïsme des sentiments – utilisés dans la peinture d’histoire classique - mais il adapte ces principes à des scènes de genre. Jusqu’à la Révolution française, ce genre pictural était délaissé par les peintres éminents. L’Académie française considérait la scène de genre comme inférieure à la peinture d’histoire et à l’art du portrait. Quant à la vérité des costumes et l’utilisation des couleurs, elles donnent une dimension réaliste et moderne.

Succès international
Cette œuvre a été réalisée en 1925, année où Théophile Robert cumule les succès parisiens. Il participe à dix expositions dont trois personnelles dans la Ville lumière. Grâce à un contrat conclu avec la célèbre galerie Druet, les ventes sont facilitées et nombreuses.

Retour à St-Blaise
Puis, le peintre rentre définitivement au pays. En 1929, il s’installe à St-Blaise. Théophile Robert change de registre et se tourne vers l’art monumental religieux. On lui doit notamment le «Chemin de croix» de l’église de Tavannes et la décoration de l'église de Saint-Blaise.

Objets à découvrir:
Cette peinture et encore bien d’autres objets peuvent être appréciés dans les expositions du Nouveau Musée de Bienne.
Adresse: Faubourg du Lac 52, 2501 Bienne
Heures d’ouverture: mardi - dimanche, 11h – 17h

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