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Saint-Imier

Un bloc arrimé, l’autre miné!

Succès des mesures d’urgence entreprises pour sécuriser les rochers de la Montagne du Droit

Outre un bloc qui a été éliminé par minage, un autre a été pour ainsi dire emmailloté et arrimé à la roche stable afin d’éviter qu’il se prenne à dévaler la pente. LDD

Blaise Droz

Trois brefs coups de corne suivis de 15 à 30 secondes d’attente ont précédé une déflagration et une onde de choc perçue jusque devant le bâtiment des Longines. C’en était fini du bloc rocheux qui du flanc de la Montagne du Droit menaçait la route Saint-Imier - Mont-Soleil et les bâtiments en contrebas. Pulvérisé par une charge explosive judicieusement placée par une entreprise spécialisée de Thoune!

Quelques temps plus tard, un long coup de corne annonçait que le travail des mineurs était terminé et que tout s’était passé conformément aux prévisions. Seul un bloc d’une vingtaine de kilos est parvenu jusqu’à la route, dûment fermée pour l’occasion de même que tous les environs. C’était vendredi dernier en fin de matinée et l’opération urgente d’éradication des risques liés à deux blocs dont la situation laissait à penser qu’ils pourraient à tout moment dévaler la pente venait de s’achever.

Du coup, le danger le plus imminent, celui qui aurait pu survenir en cas de conditions météorologiques désastreuses ou d’autres circonstances exceptionnelles a été écarté et la cité est à l’abri de tout danger à court terme, à plus forte raison qu’un autre bloc avait préalablement été pratiquement emballé dans un filet protecteur solidement ancré à la roche stable.

Pour autant, John Buchs, conseiller municipal responsable de l’urbanisme et de la mobilité tient à rappeler que le risque zéro n’existera jamais mais que la barre rocheuse qui domine Saint-Imier sur le flanc de la très pentue Montagne du Droit est provisoirement stabilisée.

Tous les 660 ans

«Les experts qui se sont penchés sur ce dossier estiment que le facteur de risque susceptible d’entraîner des dégâts humains est de l’ordre d’un cas toutes les 660 années, c’est dire que l’on peut vivre sereinement. D’ailleurs, le risque de dangers naturels à Saint-Imier est globalement jugé très faible.»

C’est bien sûr après l’effondrement d’un imposant bloc qui était venu terminer sa course sur le chemin des Pèlerins en mars dernier que la falaise pourtant déjà sous surveillance ponctuelle avait été revisitée par des experts emmenés par le géologue cantonal. Outre les deux éléments désormais sécurisés, quelques autres blocs qui pourraient devenir menaçants à moyen ou long terme ont été identifiés. Ils seront sécurisés lors d’importants travaux qui débuteront en principe au mois d’octobre.

C’est pour cela que le Conseil de ville s’est prononcé lors de sa séance de juin en faveur de travaux dont le montant pourra approcher les 500000 fr. Les travaux urgents de la semaine dernière auront coûté, eux, 23000 fr.

Désireux d’assurer très sérieusement la sécurité des habitants, promeneurs et automobilistes, John Buchs a, en outre, décidé de demander une réévaluation des risques réels et de leurs degrés d’urgence pour toute la zone qui domine la localité, de l’hôpital jusqu’au secteur est. Cette évaluation coûtera près de 40000 fr. et sera, en principe, fortement subventionnée.

Groupe de spécialistes

Mieux, le conseiller municipal a établi un groupe de spécialistes qui, outre les représentants de la commune et de la bourgeoisie, comportera le garde forestier de triage, Claude Domont, des représentants de Pro Saint-Imier Mario Pini et François Monnard ainsi que Christophe Fankhauser dit Tof qui est à la fois guide de montagne et spécialiste du minage.

Il y aura en outre un organe de conduite composé du maire Patrick Tanner, de l’administrateur des finances Mario Castiglioni et de John Buchs lui-même.

Et ce n’est pas tout. John Buchs tient à ce que la route Saint-Imier - Mont-Soleil soit inspectée jusqu’à deux fois par jour et que l’emplacement des chutes de pierres, mêmes sous forme de petit gravier soit scrupuleusement répertoriés afin de déterminer quels endroits sont les plus menaçants.

«Je veux un rapport d’inspection chaque jour qui nous permettra de cartographier de façon précise les petits événements qui pourraient être annonciateurs de plus gros éboulements potentiels.», assure-t-il, ajoutant que de la sorte, la sécurité des sites en contrebas sera très correctement assurée.»

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