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Sous-traitance

Un concentré de savoir-faire

Avec plus de 800 exposants, le Salon EPHJ-EPMT-SMT attend quelque 20 000 visiteurs professionnels du 12 au 15 juin à Genève. Ses responsables en ont dévoilé les grandes lignes, hier, à Berne.

Alexandre Catton, Olivier Saenger, André Colard, Stéphane Post, Nicola Thibaudeau et Benoît Dubuis (de g. à dr.): hier à Berne, tous ont souligné que ce salon était le rendez-vous de la haute précision. LDD

Par Philippe Oudot

Du 12 au 15 juin prochain, Genève sera la capitale mondiale de la haute précision: quatre jours durant, quelque 20000 visiteurs professionnels vont en effet arpenter les halles de Palexpo où se tiendra la 17eédition du Salon EPHJ-EPMT-SMT. Derrière cet acronyme un peu barbare se cache en réalité une plateforme unique au monde, qui rassemble la fine fleur de l’industrie de la sous-traitance dans les domaines de l’horlogerie-joaillerie, des microtechnologies et des medtech.

Hier, à Berne, ses responsables ont dévoilé aux médias ce qui attend les visiteurs dans la cité du bout du lac. Le choix de Berne ne doit rien au hasard: il s’agit en effet de mieux faire connaître ce rendez-vous en Suisse alémanique, d’où viennent déjà 25% des exposants, principalement du canton de Berne (130). C’est d’ailleurs le mieux représenté, juste derrière Neuchâtel (170).

Taille maximale
«Dès le départ, en 2002, l’objectif de l’EPHJétait de mettre en valeur l’environnement professionnel de l’horlogerie et de la joaillerie en amont et en aval du produit – ce qu’on appelle la sous-traitance», a rappelé son directeur Alexandre Catton. La première édition avait accueilli 92 exposants et enregistré 1700 entrées. Au fil des ans, le salon a pris de l’importance, accueillant la sous-traitrance microtechnique (EPMT) en 2007, puis les medtech en 2011. Avec désormais plus de 800 exposants, dont 20%viennent de l’étranger, Alexandre Catton a souligné que le salon avait atteint sa taille maximale, «car nous voulons garder tous nos exposants sur le même espace, afin de conserver l’esprit convivial de notre salon».

Et de relever que si ce rendez-vous réussit à attirer 20000 visiteurs professionnels en quatre jours, c’est bien parce qu’il propose un concentré de savoir-faire et de technologie dans des domaines aussi divers que l’usinage laser, la micro-injection, la bioélectronique ou encore la manufacture de mouvements horlogers. «Si les CEO, directeurs d’achats, directeurs de marketing et autres responsables de R&D ou de production font le déplacement, c’est parce qu’ils y trouvent les dernières innovations et les solutions dont ils ont besoin pour améliorer leur productivité ou sortir les produits qui le rendront uniques et feront la différence», a-t-il observé.

En plein boom
Après ces dernières éditions marquées par la crise consécutive à l’abandon du taux plancher, cette année s’annonce sous les meilleurs auspices, avec une nette reprise de l’horlogerie. Et Alexandre Catton de souligner qu’en raison des fluctuations de cette branche, nombre d’entreprises avaient diversifié leurs activités dans les medtech. Un secteur en plein boom, qui compte désormais 300 exposants – «ce qui en fait le plus grand rassemblement de Suisse consacré à l’univers des technologies médicales».

Directeur de la fondation Campus Biotech et président de la fondation Inartis, Benoît Dubuis a, lui aussi, insisté sur les liens qui unissent les mondes horloger et médical: «Tous deux sont très innovants, ils fabriquent des pièces complexes, fiables et de très petite dimension. Il y a donc de nombreuses synergies entre ces deux univers.» Dans ce contexte, en collaboration avec la fondation Inartis, le Salon va lancer le premier challenge de développement d’idées «Watch Medtech» (voir encadré).

CEO de l’entreprise biennoise MPS Micro Precision Systems SAet membre du conseil d’administration d’Innosuisse (agence suisse pour l’encouragement à l’innovation), Nicola Thibaudeau a, elle aussi, souligné l’importance de ce salon, incontournable pour toutes les industries liées à l’horlogerie, la microtechnique et les medtech. Son entreprise est d’ailleurs une fidèle parmi les fidèles, puisqu’elle y participe depuis 2004. Elle a aussi relevé l’importance croissante de la digitalisation qu’Innosuisse, considère comme un des axes de développement des entreprises. Grâce aux performances toujours plus pointues des capteurs en tous genres et à leur miniaturisation, les entreprises disposent d’une masse de données. La digitalisation permet d’en assurer le traitement et d’améliorer leurs performances, a-t-elle relevé.

 

Du projet à la réalisation

De plus en plus d’entreprises actives dans l’horlogerie profitent de leur savoir-faire pour se diversifier dans le secteur des medtech, ce qui leur permet de pondérer les aléas de l’industrie de la montre. D’où l’idée de créer un challenge Watch Medtech, dont le but principal est de faire émerger, de soutenir et d’accompagner de nouveaux projets transdisciplinaires basés sur le recours à l’intelligence collective, «afin de passer du projet à la réalisation», a observé Benoît Dubuis.

Concrètement, le Salon EPHJ-EPMT-SMT souhaite permettre aux entreprises intéressées à se diversifier de le faire dans les meilleures conditions, avec les conseils de spécialistes qui pourront les aider dans leurs démarches. «Bien accompagnés et guidés, les entrepreneurs auront toutes les clés pour appréhender leur nouveau marché et créer les produits qui leur permettront de dessiner leur entreprise de demain», a-t-il poursuivi.

Ce challenge se déroulera en deux étapes. Après une première phase de soumission d’idées, un jury va sélectionner cinq projets. Les nominés pourront profiter des infrastructures du laboratoire communautaire et incubateur de projets de la fondation Inartis. Et finalement, le meilleur projet sera choisi à la fin de l’année.

 

Les tables rondes

Comme chaque année, le Salon organise des tables rondes traitant de différents thèmes, en présence de nombreux spécialistes:
Les réelles capacités d’innovation de la Suisse, avec André Kudelski, président d’Innosuisse (mardi, 16h30).
La femme dans l’industrie du 21e siècle (mercredi, 10h - 12h30).
Comment éviter la «vallée de la mort» pour les jeunes entreprises innovantes? (mercredi, 14h - 15h30).
Les grandes tendances du design horloger et leur lien avec les sous-traitants (mercredi, 15h30 - 17h30).
Additive manufacturing:les dernières nouveautés de l’impression 3D (jeudi, 9h30 - 11h).
L’industrie 4.0 est-elle une chance ou un danger pour les PME? (jeudi, 11h 12h30)
L’accélération technologique au service de la medtech (jeudi 14h30 - 16h).
Table ronde junior, sur les besoins professionnels du secteur de l’horlogerie-joaillerie (vendredi, 14h40 à 16h).

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