Un mauvais reflet et c’est la mort

Blaise Droz

L’été est la saison où l’on prend un peu plus de temps pour vivre dans son jardin, un milieu plus ou moins naturel ou le grill côtoie quelques buissons dans un endroit engazonné ou pavé. La nature y a-t-elle quelques droits? Pas toujours autant qu’on peut le supposer ou l’espérer. Pour faire le point sur la question, BirdLife Suisse a publié une brochure très complète intitulée «Pièges pour la faune: comment les éviter?»

Ces îlots de presque nature comportent effectivement souvent des pièges pour la petite faune dont on ne se rend pas vraiment compte.

Fatals reflets
Le premier de ces pièges est lié aux bâtiments eux-mêmes ainsi qu’aux vérandas. Il s’agit des vitrages dans lesquels les oiseaux vont se cogner en croyant voler vers des arbres ou des buissons.

Sarah Delley de BirdLife Suisse explique que les oiseaux n’auraient aucune raison de se jeter à pleine vitesse dans des fenêtres, s’ils voyaient réellement ce qui se trouve derrière. Votre canapé, votre téléviseur ou votre lit ne les intéressent pas et en aucun cas, ils ne tenteraient de s’inviter dans votre intérieur. En revanche, c’est en voyant les reflets de buissons ou d’arbustes dans les vitrages qu’ils se font le plus sûrement piéger. Les immeubles où ne se reflète rien d’autre que les immeubles d’en face ne sont pas concernés par ce problème, mais pour ceux dont la maison se trouve à la campagne dans un milieu semi-naturel, il n’est pas rare d’avoir le crève-cœur de découvrir des oiseaux morts au bas de l’immeuble, et bien sûr également d’entendre le choc de ces collisions mortelles.

Pendant longtemps, on a trouvé comme parade des silhouettes noires de rapaces à coller sur les vitrages.

Ce n’est pas en soi une mauvaise méthode, mais il faut bien comprendre que les petits passereaux n’identifient pas ces silhouettes comme celles de leurs prédateurs. Leur immobilité les désignent au contraire comme quelque chose d’inoffensif. Elles ont toutefois l’utilité de signaler les vitres mais un oiseau n’aura aucune crainte à passer à côté et donc à se jeter dans l’obstacle.

Jolie décoration
Sarah Delley indique que pour être efficaces, ces autocollants peuvent représenter n’importe quoi de joli pour notre propre perception. Mais pour bien informer les oiseaux de la réalité de l’obstacle, il faut les apposer de manière assez serrée, au maximum la largeur d’une main ouverte.  C’est peu mais en revanche, on peut opter pour des autocollants de faible opacité, de couleur sablée, qui laissent bien passer la lumière et que l’on utilisera comme décoration autant que pour protéger les oiseaux.

Des fabricants proposent également des vitrages adaptés d’usine. On peut en découvrir un exemple très explicite sur l’aire de repos de l’A16 à Reconvilier.

Des autocollants pour vitrages, des brochures et beaucoup d’autres articles peuvent être obtenus sur le shop de Birdlife. www.birdlife.ch/shop