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Economie

«Un soutien très humain»

Bilan positif pour l’action des bons de solidarité à Bienne. Quelque 39 745 bons de 25 francs ont été utilisés, principalement dans le domaine de la gastronomie et du tourisme.

70,45% des bons de solidarité ont été écoulés: un franc succès pour la Ville de Bienne, qui visait plutôt les 60%. LDD

Par Maeva Pleines

«Nous nous sommes sentis soutenus dans cette période difficile. Pour nous, la valeur de ces bons était encore plus humaine et symbolique qu’économique», partage Rahel Elsener de chez Edu’s Coffee and Clothes. La commerçante tire un bilan très positif des bons de solidarité qui lui ont permis d’écouler certains habits et accessoires. Elle souligne que beaucoup de clients réguliers ont précisé être venus «exprès pour soutenir cet endroit installé depuis 10ans à Bienne». En outre, quelques nouvelles têtes ont été attirées pour dépenser leurs 25francs gracieusement offerts par la Ville de Bienne.

L’engouement est également au rendez-vous du côté des autorités. Le maire se réjouit d’avoir atteint, et même très légèrement surpassé, «son objectif personnel de 70%», ce qui correspond à 39745 achats. En effet, l’objectif officiel était fixé à 60%, «car l’expérience montre qu’il s’agit de l’utilisation moyenne des bons distribués gratuitement», explique Erich Fehr. Il remarque que les statistiques sont très rapidement montées quelques heures avant la fin de validité des bons, le 30septembre.

Quant aux domaines qui ont attiré le plus de clients, la restauration se place loin devant, avec près de la moitié des achats (47%). Pas étonnant, selon le maire de Bienne: «Le montant correspond à un bon plat, donc c’est plutôt logique d’aller le dépenser dans un repas.»

Anthony Gaube, employé à la Rotonde, a une autre explication: «Aller manger au restaurant permet de vivre de belles expériences de partage. C’est typiquement dans l’esprit de solidarité des bons. Et puis, cela comblait un manque généré pendant le confinement.» Le Biennois constate que de nouveaux clients ont été attirés dans le restaurant de la rue de la Gare. «Cela a favorisé les discussions, et certains ont par exemple découvert notre terrasse à l’étage qu’ils n’avaient jamais remarquée. Nous espérons qu’ils reviendront car la situation reste tendue avec toutes les personnes qui travaillent désormais à domicile et ne dînent plus à l’extérieur.»

Des citoyens réceptifs

Après la gastronomie et le tourisme, ce sont les commerces de mode et de bijoux qui ont été le plus sollicités (17%), puis le domaine de la santé ou de la beauté (9%) et de la culture (8%). La directrice de Nebia confirme ainsi avoir encaissé 13coupons, dont environ un tiers venait de non-habitués du théâtre. Marynelle Debétaz se dit satisfaite de ce résultat: «Ce n’est peut-être pas énorme, mais lorsqu’on voit les secteurs où les bons ont été dépensés, il semblerait que la population ait été sensible à soutenir des domaines vivants et fortement touchés par la crise. Espérons donc que cette volonté se poursuive!»

Dans le domaine de l’alimentation (7%), certains s’en sont bien sortis. Le responsable de Chez Mamie décompte plusieurs centaines de bons. Vladimir Nordmann ne tire presque que du positif de cette expérience «aussi généreuse pour les commerces que pour les consommateurs».

Selon lui, cette action a contribué à faire ressortir les gens et découvrir de nouveaux magasins. Il déplore seulement les frais de 5% sur ces 25francs, «une commission plus élevée que pour tout autre mode de paiement». Critique aussitôt balayée par le maire: «C’est une valeur usuelle, discutée lors des discussions politiques et qui englobe notamment la participation symbolique des commerces à l’action ‹Bienne pour Bienne›.»

Cet effort pour l’économie biennoise, Vladimir Nordmann souhaiterait qu’il puisse perdurer, par exemple en introduisant une monnaie locale. «Mais ce serait à réfléchir sur du plus long terme», conclut-il.

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