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Concours vin bernois de l’année 2019

Un tiers du vignoble est bio

Dix vignerons ont été distingués hier à Douanne pour la qualité de leur production. Le jury a jugé 168 vins issus de 32 exploitations.

Le président du gouvernement Christoph Ammann (avec la cravate) a remis le prix du vigneron de l’année 2019 à Silvan Andrey (au centre) et à son frère Gabriel (à dr.). Tout à gauche: Adrian Klötzli et Remo Giauque. Peter Samuel Jaggi

Par Philippe Oudot


Sur les bords du lac de Bienne, la viticulture est une tradition bien établie, en témoigne un acte pontifical de 866 qui atteste de la présence de vignobles en ces lieux. C’est ce qu’a rappelé hier à Douanne Christoph Ammann, président du gouvernement et directeur de l’Economie publique, lors de la cérémonie de remise des prix du concours «Vin bernois de l’année 2019».

Un concours auquel ont pris part 32 vignerons du canton, qui ont présenté pas moins de 168 vins. Il s’agit d’un record de participation, depuis le lancement de ce concours, il y a 12ans, afin de soutenir la production et la vente de vins bernois de qualité.

Le bio cartonne
Christoph Ammann a salué le travail de ces professionnels qui sont toujours plus nombreux à pratiquer une viticulture écologique. Aujourd’hui, en effet, plus d’un tiers des exploitations sont cultivées selon les normes bio, s’est-il réjoui.

Un passage encouragé par le biais du projet bernois de protection des plantes. Soutenu financièrement par le canton à raison de plus de 10mios de francs sur six ans, il vise à encourager les exploitations agricoles et viticoles à réduire l’utilisation de produits phytosanitaires. «Les vignerons sont très sensibles à la question d’une production durable. L’an dernier, ils ont renoncé à l’utilisation d’herbicides sur plus de 60%des vignobles», a-t-il souligné.

C’est une évolution réjouissante, mais qui constitue aussi un sérieux défi pour les vignerons, car une production bio de cépages traditionnels requiert plus de travail qu’une production traditionnelle. Or, qui dit plus de travail dit aussi prix supérieurs. «La qualité a son prix, et les consommateurs doivent le savoir», a-t-il insisté. Dans ce contexte, une solution est de se tourner vers de nouveaux cépages résistants aux champignons, et qui requièrent moins de soins. «Encore faut-il que la clientèle suive et adapte ses goûts à ces vins particuliers», a relevé le conseiller d’Etat.

Quant aux exploitations qui continuent à produire du vin de manière traditionnelle, elles adoptent aussi de plus en plus des méthodes naturelles, afin de pouvoir se passer d’herbicides ou d’insecticides.

Le conseiller d’Etat a aussi fait allusion à la récente Fête des Vignerons, événement incontournable pour toute la branche, et en particulier à la Journée bernoise. Une belle occasion de mettre en valeur la qualité des vins d’ici.

 

Le 21 novembre prochain, le public pourra déguster les vins lauréats lors d’une manifestation organisée par les fédérations vigneronnes au Rathaus, à Berne, de 17 à 20h.

 

 

Une année de dur labeur récompensé

Sur les 248 hectares de vignoble que compte le canton, celui du lac de Bienne est de loin le plus important, avec ses 220 hectares. Comme le souligne Jürg Maurer, commissaire viticole du canton, «la progression du bio a explosé ces dernières années et tout indique que cela va continuer. D’ici un à deux ans, le bio pourrait représenter une exploitation sur deux. C’est d’autant plus remarquable que les vignerons franchissent ce pas de leur propre initiative, sans aucune obligation.»

Anne-Claire Schott
Lauréate du meilleur chasselas en 2018, la vigneronne de Douanne a remporté cette année le 1er prix de la catégorie «spécialités de blanc», avec son pinot gris. «La longue macération a permis d’extraire de façon optimale les arômes et les tanins, et donne au vin sa belle couleur dorée», explique celle dont toute la production répond aux critères bio les plus sévères, à savoir le label Demeter. Anne-Claire Schott travaille les cépages traditionnels, ce qui, en culture bio, nécessite une attention constante, afin de pouvoir agir préventivement au bon moment. Elle traite ses vignes avec des produits naturels, notamment des tisanes, des huiles essentielles ou encore du petit-lait, «qui est un véritable concentré de micro-organismes ayant une action antifongique.»

Gabriel et Silvan Andrey
Pour les deux frères de Gléresse, la distinction «Vigneron de l’année 2019» est «une belle récompense pour nous, la famille et nos employés. Cela montre que tous les efforts consentis ces dernières années pour améliorer la qualité de nos vins ont porté leurs fruits.» Et si leur domaine n’est pas certifié bio, ils l’exploitent de façon durable, avec des traitements réduits au minimum: «C’est indispensable, car pour pouvoir faire un vin de qualité, il faut d’abord un sol de qualité».

 

Vins bernois de l’année

– Vignerons bernois de l’année 2019 Gabriel et Silvan Andrey, Gléresse. Ils ont présenté trois vins qui ont obtenu le plus de points: pinot blanc 2017, Schafiser Les Planches 2018 (chasselas)et Ligerzer Kirchwein 2018 (chasselas).

– Chasselas 1er prix: Gutedel 2018, Simon Krebs, Douanne; 2e: Schafiser Les Planches 2018, Gabriel et Silvan Andrey, Gléresse; 3e: chasselas 2018, Olivier Perrot, Douanne.

– Spécialités de blanc 1er prix: pinot gris 2018, Anne-Claire Schott, Douanne; 2e: Tschugger chardonnay 2018, Fredi Marolf, Cerlier;3e: pinot blanc 2018, Gabriel et Silvan Andrey, Gléresse.

– Riesling-sylvaner 1er prix: Klötzli riesling-sylvaner 2018, Julia et Adrian Klötzli, Gléresse; 2e: Spiezer riesling-sylvaner 2018, Ursula Irion, Spiez;3e: Erlacher riesling-sylvaner 2018, Fredi Marolf, Cerlier.

– Pinot noir 1er prix: Hinter der Kirche pinot noir Bielersee AC 2018, Remo Giauque, Gléresse; 2e:Vieux Rondbois 2017, Manuel Bourquin, Gléresse; 3e: Ligerzer Kirchwein 2017, Gabriel et Silvan Andrey, Gléresse.

– Spécialités de rouge 1erprix: Erlacher pinot noir 2018, Fredi Marolf, Cerlier; 2e: Symphonie 2016, Stephan Martin, Gléresse; 3e: L’amitié des Cerniaux 2017, Manuel Bourquin, Gléresse.

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