Le contexte: L’Association suisse pour la protection des oiseaux ASPO/Birdlife Suisse veut recenser les oiseaux qui vivent dans les jardins des villes, des villages et des campagnes du pays tout entier. Dans ce but, elle sollicite les ornithologues amateurs et les passionnés de tous poils, et surtout toute plume, pour participer à une enquête aussi vaste que possible pendant une heure, le matin entre le 6 et le 8 mai, soit vendredi, samedi ou dimanche. Préparez vos jumelles, vos crayons et vos chaises longues!
Blaise Droz
«Ce que nous souhaitons, c’est obtenir un grand nombre de ‹photographies› d’endroits précis avec un temps de pause d’une heure!», explique Marie Gallot, assistante de direction pour Birdlife en Suisse romande, en détaillant la démarche de la troisième plus grande association de protection de la nature de Suisse.
Les volontaires qui voudront bien participer au recensement sont clairement incités à ne pas enjoliver la réalité. «Même si une espèce que vous affectionnez vous rend de fréquentes visites, ne l’ajoutez à votre liste que si elle vient réellement le jour et durant l’heure que vous aurez choisie.»
Et tant pis pour le torcol fourmilier, le crave à bec rouge ou le tichodrome échelette qui étaient de passage une semaine plus tôt! Pareil pour les oiseaux en vol, il s’agit de ne les prendre en compte que s’ils survolent à ce moment précis votre territoire d’observation.
Les dates (du 6 au 8 mai) n’ont pas été choisies au hasard. Au début de mai, les oiseaux sont extrêmement actifs, occupés qu’ils sont à défendre leur territoire par le chant ou les intimidations, à couver leurs œufs et souvent à nourrir leurs petits déjà éclos.
Quels oiseaux nicheurs?
Il est inévitable que des oiseaux de passage se glisseront parfois dans les relevés des observateurs, mais le but premier est de mettre en évidence quels sont les oiseaux nicheurs d’un lieu donné. ASPO/Birdlife Suisse veut savoir combien d’espèces d’oiseaux nichent dans votre jardin, quelle est l’espèce qui chante sur le toit de la maison voisine ou qui va chercher sa nourriture dans le parc voisin.
Les volontaires qui participeront au recensement pourront envoyer leurs résultats, selon la bonne vieille méthode du courrier postal à BirdLife Suisse, La Sauge, 1588Cudrefin. Mais ils trouveront un formulaire très bien conçu qu’ils pourront consulter par ordinateur ou même par smartphone avec le lien www.birdlife.ch/appOiseauxJardins.
En cliquant sur «Ajouter un oiseau», ils ouvriront une liste d’espèces placées par ordre alphabétique, le plus souvent avec une ou plusieurs photos. Si en revanche, l’espèce en question n’est pas référencée, on peut l’introduire manuellement. Les espèces d’oiseaux qui vivent dans les agglomérations sont souvent très adaptées à ce type d’habitat. La plupart d’entre elles peuvent se trouver aussi dans des zones de bosquets ou de forêts claires, mais en revanche, beaucoup d’espèces forestières ne viendront jamais en ville.
Le moineau devant
Le pic épeiche se trouvera partout où il peut rencontrer de grands vieux arbres. En revanche, le pic noir n’a pas pour habitude de sortir de ses chères forêts. Le réchauffement climatique, l’usage de pesticides, les chats domestiques ou d’autres facteurs influencent-ils les populations d’oiseaux des jardins? C’est à ce genre de questions qu’ASPO/Birdlife Suisse tente de répondre en organisant son recensement annuel. En outre, le questionnaire est à compléter en indiquant le type de structures qui caractérisent le jardin référencé. Y a-t-il de nombreux ou peu d’arbres indigènes, d’arbustes exotiques, une prairie fleurie, un étang ,etc?
Les résultats des années 2014 et 2015, toutes régions confondues, donnent un intéressant palmarès des espèces les plus communément observées. Le podium est le suivant: moineau domestique, martinet noir et merle noir. Suivent mésange charbonnière, corneille noire, hirondelle de fenêtre, etc.
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