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Saint-Imier

Une structure qui a fait peau neuve pour intégrer les migrants

Installée dans de nouveaux locaux, la Maison d’ici et d’ailleurs lance de nouvelles prestations, inédites dans la région.

Pour la rentrée, 15 migrantes se sont déjà inscrites pour l’un des deux cours de français proposés par l’association MIA. Ceux-ci ont lieu le mercredi et le jeudi matin. Photo: LDD

Aude Zuber

Ça bouge à la Maison d’ici et d’ailleurs (MIA)! A l’heure de la rentrée des classes, de nouveaux locaux ont été investis et des prestations inédites sont proposées. L’association, qui vise l’intégration des migrants par l’enseignement du français et diverses animations, a déménagé à la rue de la Chapelle 2, à Saint-Imier. Une location a été conclue avec une gérance privée. MIA dispose d’une salle d’entrée, de deux salles destinées aux leçons de français et un espace réservé à l’accueil parents-enfants (garderie).

Des raisons pratiques ont incité à chercher de nouveaux locaux. «Avant, nous occupions deux lieux différents dans le village de Saint-Imier. C’était difficile de communiquer où avaient lieu les cours de français et les cafés-rencontres aux migrants, car ils ne parlent pas très bien français», convient la directrice Aurélie Juillerat. Et la responsable d’ajouter: «La visibilité n’est pas non plus la même lorsqu’on n’a pas un lieu fixe.»

Avant d’investir les lieux, MIA a été contraint d’effectuer quelques travaux. «L’état était catastrophique à notre arrivée. On a d’abord nettoyé, repeint les murs, et apposé du parquet. Heureusement que notre responsable formation de MIA est aussi un manuel», lance-t-elle.

Portes ouvertes
Les responsables du comité se disent satisfaits du résultat. Une soirée portes ouvertes est organisée le 18 août prochain dès 16h30. En plus de découvrir les nouveaux locaux, un verre de l’amitié et un apéritif original, préparé par les femmes migrantes, fréquentant l’association, seront offerts.

Du côté des prestations, MIA propose désormais deux cours de français de niveaux différents avec garderie. «Il est pertinent de proposer une offre pour débutant et avancé. Car les migrantes n’ont pas toutes le même bagage. Certaines savent à peine lire et d’autres ont déjà des bonnes bases. Sans compter que certaines de leurs langues d’origine sont plus proches ou plus éloignées du français. Il faut donc s’adapter», déclare le responsable formation Claude Brielmann.

Certaines? «Nos cours sont ouverts aux migrants des deux sexes, mais jusqu’à présent, nous avons que des femmes. Cela s’explique par le fait que davantage d’hommes travaillent et donc qui sont insérés dans la société. Contrairement aux femmes qui restent à la maison», analyse Aurélie Juillerat. Et la directrice d’ajouter avec stupeur: «Certaines femmes migrantes m’ont affirmé qu’elles n’étaient jamais encore sorties de chez elles avant leur participation à la MIA. Il s’agit de plusieurs années sans vie sociale.»

Dès le 22 août, une garderie sera aussi ouverte à toute la population, les mardis de 8h30 à 11h. Plus précisément, il s’agit d’un espace de jeux pour les enfants jusqu’à 4 ans accompagnés d’un adulte. «L’objectif est de permettre des échanges interculturels. Il est important que les migrants rencontrent aussi des Suisses», argumente la directrice. Un autre avantage, est celui de familiariser les enfants migrants à la langue française.

Les cafés-rencontres, réservés aux dames, ont lieu les mardis après-midi. Les participantes discutent de diverses thématiques sociétales telles que l’état civil. Mais des sorties sont aussi organisées. Cet été, les migrantes sont allées respirer l’air frais du Chasseral.

Une telle offre a un coût. L’association est soutenue par le canton de Berne et la commune de Saint-Imier. Le budget de cette année tourne autour de 100000 francs. «Pour 2018, nous espérons réunir 140000 francs et si nous avons suffisamment d’argent, nous allons installer une cuisine. Ce qui permettrait de mettre sur pied une structure d’accueil à midi, où les femmes migrantes pourraient préparer à manger ensemble», s’exprime avec motivation Aurélie Juillerat.

Bénévoles recherchés
Actuellement, MIA recense plus de 30 membres dont six bénévoles fixes et une douzaine occasionnels. Aurélie Juillerat est la seule à occuper un emploi rémunéré à hauteur de 40%. La directrice conclut: «Sans le bénévolat, l’association ne tournerait tout simplement pas. Nous cherchons encore des bénévoles pour compléter l’équipe, notamment pour le travail en garderie.» Les personnes intéressées peuvent écrire à l’adresse électronique de l’association (mia.saintimier@gmail.com).

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