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Arc jurassien: Neuchâtel

Voyage dans le système digestif

Le Muséum d’histoire naturelle propose une exposition pleine d’humour, intitulée «Manger, la mécanique du ventre»

L’exposition propose au visiteur une traversée du système digestif, de la bouche à l’anus en passant par l’estomac et les intestins. Christian Galley

Nicolas Heiniger

Comment faire entrer une pomme, un steak ou une tartine dans une cellule microscopique? En les faisant transiter par le tube digestif, répond le Muséum d’histoire naturelle de Neuchâtel. Au travers de sa nouvelle exposition, intitulée «Manger» et visible dès dimanche, il se penche de manière ludique et souvent humoristique sur la mécanique du ventre.

«Cette exposition est née d’une remarque de ma femme, qui m’a demandé comment mangeaient les girafes», raconte Christophe Dufour, conservateur du musée. A cela s’est ajoutée une phrase que lui répétait l’un de ses professeurs de biologie à l’université: «Le régime alimentaire est la clé pour comprendre un animal.»

Petits Chanteurs en vidéos
Le visiteur débute son voyage dans un apéricube géant, «qui permet de faire une petite musique avec des bruits digestifs», commente Christophe Dufour. On pénètre ensuite dans une salle de banquet, où on est accueilli, virtuellement, par les Petits Chanteurs à la gueule de bois. Les trois musiciens neuchâtelois ont créé quatre chansons inédites pour l’exposition et apparaissent ça et là au travers de vidéos assez déjantées.

Les quinze vitrines en forme d’assiette, disposées sur une longue table de festin, attirent l’attention sur la diversité des sources d’alimentation, pour les humains comme pour les animaux. «Presque tout ce qui est organique se mange, mais pas par tout le monde», résume Celia Bueno, conservatrice adjointe du musée.

Après une présentation rapide du système digestif, on y entre, par une salle logiquement consacrée à la bouche. Ici, des dizaines de mâchoires d’animaux nous accueillent, tandis qu’un pupitre interactif en forme de langue trône au milieu de la salle.

Après cette mise en bouche, on pénètre à l’intérieur de l’estomac d’une vache. On y apprend qu’il existe trois types de digestion: mécanique, chimique ou microbienne.

Manger la tête en bas
Puis on poursuit par l’intestin grêle, habitat idéal pour les parasites. L’occasion pour Christophe Dufour de présenter «le plus grand animal présent dans le canton de Neuchâtel»: le bothriocéphale, une sorte de «super ténia» pouvant atteindre quinze mètres de long. Et contrairement à son cousin surnommé «ver solitaire», le bothriocéphale affectionne la vie en groupe.

De quoi renoncer au poisson cru pour un moment...

Après un passage par le gros intestin, on ressort par l’anus d’un cheval. L’occasion pour le Muséum de présenter diverses crottes d’animaux. Qui seront à leur tour mangées par d’autres, clôturant ainsi la boucle de la chaîne alimentaire.

Et pour en revenir à la girafe: si elle peut faire remonter l’eau ou la nourriture dans son cou long de 2,5 mètres, c’est grâce au péristaltisme de l’œsophage, ces contractions musculaires qui nous permettent aussi de manger la tête en bas.

«Manger. La mécanique du ventre»:
Du 27 novembre 2016 au 26 novembre 2017. Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermé le lundi (ouvert les lundis de Pâques, de Pentecôte et du Jeûne fédéral)

BURP!

Goût L’être humain possède dans sa bouche 10000 capteurs du goût. C’est bien moins qu’un poisson-chat, qui en possède 100000, mais largement plus qu’une poule, qui se contente de 25 capteurs.

Estomac L’homme en possède un, rempli d’un puissant acide et d’enzymes, tandis que le homard en a deux, dont un dans la tête, pourvu de dents pour broyer coquillages, crabes ou oursins.

Vaches Même les vaches ne possèdent pas les enzymes pour digérer la cellulose, principal constituant des cellules végétales. C’est pourquoi leur estomac est rempli de microbes qui s’en nourrissent. Une fois leur travail accompli, ces micro-organismes sont à leur tour digérés par les ruminants.

Pesant Le gros intestin de l’homme est colonisé par pas moins de 100000 milliards de bactéries, qui pèsent à elles seules deux kilos.

 

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