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Le dilemme des parlementaires de gauche

Participer à la journée nationale célébrant les 20 ans de la grève des femmes ou siéger au Parlement fédéral: beaucoup d'élues de gauche sont confrontées à ce dilemme et toutes ne l'ont pas résolu de la même manière. L'idéal aurait été de renvoyer la séance sous la Coupole mais le National a refusé.

Très attachés à la notion d'égalité, le PS et les Verts participent tous deux au comité d'organisation de la journée d'actions et de grève des femmes. Mais seule une minorité de leurs élues soutiendront leurs camarades dans les différentes villes de Suisse mardi. La plupart les défendront sous la Coupole, où les Chambres entament leur troisième semaine de session d'été. <br><br>Adèle Thorens Gomaz (Verts/VD) et Jacqueline Fehr (PS/BS) ne peuvent pas comprendre qu'on puisse renoncer à participer aux votes du Parlement à cause d'une grève. «Nous nous sommes battues si longtemps pour obtenir nos droits politiques que désormais je veux les utiliser», a dit à l'ATS l'écologiste vaudoise. <br><br>Jacqueline Fehr ne veut pour sa part pas faire cette fleur à ses collègues bourgeois: «Si je fais la grève, la gauche perd une voix au Conseil des Etats», déclare la socialiste bâloise. Les deux parlementaires précisent qu'elles participeront quand même à la journée d'action avant le début des débats, à 14h30 au National et en fin d'après-midi aux Etats. <br><br><br><span style="font-weight: bold;">«Totalement incompréhensible» </span><br style="font-weight: bold;"><br>A l'inverse, Margret Kiener Nellen (PS/BE) et Katharina Prelicz-Huber (Verts/ZH) suivront la grève des femmes. Mais toutes deux siégeront un petit moment en début de séance, le temps de l'heure des questions où tout un chapitre sera justement consacré au thème de l'égalité. <br><br>Pour Mme Kiener Nellen, s'il y a de bonnes raisons de ne pas faire grève, celles de participer à l'action pèsent davantage à ses yeux. Et la socialiste bernoise de juger «totalement incompréhensible» que le National siège jusqu'à tard le soir un jour de grève comme celui-là. Il a refusé par 92 voix contre 62 et 9 abstentions une motion d'ordre socialiste pour interrompre les débats à 19h. <br><br>Comme présidente du Syndicat des services publics, Mme Prelicz-Huber est confrontée quotidiennement aux «inégalités de salaire massives entre hommes et femmes», explique-t-elle. Après l'heure des questions, elle se rendra dans plusieurs villes où elle est appelée à s'exprimer. <br><br>Son vote manquera ainsi au camp rose-vert lors de l'important débat consacré au financement de la recherche et de la formation en 2012. «Notre groupe a résolu le dilemme en coupant la poire en deux: certains en grève et les autres au parlement», indique la syndicaliste zurichoise. /ats<br>

Mots clés: Grève des femmes

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