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Grand écran

Alimentaire mon cher Watson!

Sherlock Holmes 2: jeu d'ombres De Guy Ritchie (Etats-Unis).

(HH) Difficile enquête pour l'infatigable et facétieux détective

Après le succès d'une précédente adaptation au grand écran des péripéties du plus célèbre détective privé londonien, en 2009, le cinéaste Guy Ritchie remet le couvert pour un deuxième opus.

Il est vrai que la carrure de Sherlock Holmes séduit l'univers du cinéma depuis des lustres. Précisément depuis 1900, quand l'icône est mise en mouvement pour la première fois grâce à la technique image par image. On pouvait alors vibrer avec le personnage à travers les lunettes individuelles d'un Mutoscope, dans les entrailles duquel des photographies en noir et blanc étaient reliées à un axe et attachées en forme de cercle. L'on devait actionner la bobine avec une manivelle pour mettre le tout en mouvement. Tout ceci pour visionner «Sherlock Holmes Baffled», histoire courte d'une durée de... trente secondes! Par la suite, les progrès techniques ont permis de projeter des films dans de vraies salles de cinéma, avec plein de morceaux de spectateurs dedans, et la magie d'opérer comme au premier jour.

Dans cette version actualisée à notre espace-temps, on entre directement dans le vif du sujet, au cours d'une enquête de Sherlock Holmes dans le quartier chinois. Cette fois, il est à la recherche d'un message codé. Malgré son subtil déguisement de bookmaker quadragénaire à longue chevelure rassemblée en queue de cheval, le détective est repéré par la pègre locale. Une première séance de bagarre permet de se rassurer sur les arguments percutants du brave héros. Puis il poursuit ses recherches sur les traces d'une pulpeuse espionne à la solde d'un horrible méchant. Tellement vil qu'il n'a cesse de déclencher des attentats à la bombe dans toutes les capitales d'Europe. Remontant le fil de cette toile, Holmes s'approche tout près de la résolution de l'énigme, flanqué de son vieil ami le Dr Watson, dont il a interrompu la lune de miel de façon quelque peu cavalière.

Pour une fois, il semble bien que l'ennemi soit le plus fort, laissant Sherlock interloqué... Si dans ce long métrage l'on retrouve avec plaisir les deux protagonistes principaux, à nouveau incarnés avec bonheur par Robert Downey Junior et Jude Law, on apprend plus d'un tour du sac de l'ignoble Professeur Moriarty, porté à l'écran par un Jared Harris des plus crédible. L'échec non programmé de Sherlock Holmes face au terrible cerveau de «M. le Maudit» amène le premier à reconsidérer toute la situation, afin d'en tirer les conséquences néfastes. Toute l'Europe se retrouve vouée à une guerre interne des plus calamiteuse! Les stocks d'armes de pointe sont répartis sur l'ensemble du territoire, prêts à être vendus aux puissances revanchardes.

Assez réussi dans son aspect visuel, le film réserve, entre autre, une excellente scène de poursuite voyant quelques fuyards foncer à travers une forêt, tandis que des soldats pilonnent l'endroit. Les éclats d'obus et impacts de balle fracassent le décor au super ralenti, épargnant les élus, plombant les seconds rôles, dans une chorégraphie des plus aboutie. Oscillant grave entre patte «steampunk» et film de genre, ce «Sherlock Holmes: Jeu d'ombres»-là s'avère des plus insidieux.

l'Oscillant grave entre patte «steampunk» et film de genre, ce Sherlock - là s'avère des plus insidieux.»

Holmes (Robert Downey Jr) extralucide et Watson (Jude Law) en acolyte de génie pour une suite explosive des aventures cinématographiques du célèbre détective.

De Guy Ritchie (Etats-Unis). Avec Robert Downey Jr., Jude Law, Noomi Rapace, Stephen Fry. A voir cette semaine au Lido 1, Bienne.

 

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