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Jeux olympiques

Béguin Express

Envoyé spécial aux JO de Pékin, Pascal Dupasquier revient sur les moments forts de la journée du jeudi 10 février.

 

Le coup de cœur

Vainqueur du combiné en début d’après-midi devant le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde, le Canadien James Crawford et le malheureux Justin Murisier chocolat pour 18 centièmes de seconde, Johannes Strolz a perpétué une tradition familiale. Le fiston a en effet skié sur les traces de son papa. Trente-quatre ans plus tôt, Hubert, le paternel, s’était offert la médaille d’or du combiné des Jeux de Calgary 1988 devant son compatriote Bernhard Gstrein et un certain Paul Accola. «J’ai pu téléphoner à mon père. Il était très fier de moi et je me réjouis de partager toutes ces émotions avec lui et toute la famille lorsque je rentrerai à la maison», a confié le médaillé d’or en conférence de presse. L’histoire est belle, d’autant qu’elle restera à jamais gravée dans le marbre olympique, puisqu’il s’agit de la première fois qu’un parent et sa descendance remportent la même discipline aux JO. A Calgary, papa «Hub» avait également ramené l’argent du slalom géant. Junior ne poussera pas le mimétisme jusque-là. Le géant de dimanche? Il se fera sans lui. Johannes est nettement plus à l’aise en slalom, lorsque les piquets sont plus rapprochés.

 

Le crève-coeur

Yannick Chabloz se souviendra douloureusement de ses premiers Jeux olympiques. Ce jeudi matin dans la descente du combiné, le «rookie» de la bande des quatre Romands qu’il formait avec Justin Murisier, Loïc Meillard et Luca Aerni (tous deux éliminés dans le slalom) a été victime d’une vilaine chute. Evacué sur une luge, le Nidwaldo-vaudois de 22 ans a subi un premier examen sur place. S’il aurait pu être bien pire, le verdict n’est pas réjouissant: fracture de l’avant-bras gauche. Héliporté à l’hôpital pour subir d’autres examens, Yannick Chabloz doit d’ores et déjà mettre un terme à sa quinzaine pékinoise. Son sourire et son enthousiasme si communicatifs à chaque fois qu’on le croisait vont nous manquer.

 

Le cœur brisé

C’est un Alexis Pinturault dévasté qui est apparu dans la zone mixte du combiné. Brisé par son élimination sur chute dans le slalom, le favori aux médailles a fondu en larmes devant les médias français, incapable de prononcer le moindre mot durant plusieurs minutes sauf un: «Je suis désolé». Un de ces moments poignants qui donne la chair de poule et met le journaliste mal à l’aise avec une désagréable impression de voyeurisme. Alors que le chef de presse de l’équipe de France lui proposait de s’en aller et de revenir plus tard, le vainqueur sortant de la Coupe du monde tenu à respecter ses engagements médiatiques. Les yeux embués, il a expliqué s’être blessé durant sa chute. «Je suis tombé sur le coude et j’ai senti un craquement à l’épaule droite. Pour le moment, c’est chaud, donc cela va relativement bien. J’ai regardé avec notre médecin qui pense que c’est une luxation. Je ne peux pas vous en dire plus... Je vais aller faire d’autres examens ce soir», a-t-il annoncé avant de timidement sourire: «Je ne sais pas si je vais pouvoir participer au géant dimanche. Mais si je le peux, je ne serai en tout cas pas à 100%. » Alexis Pinturault a ensuite dit merci et s’en est allé. On appelle ça la classe du champion.

 

L’aiguille de Cupidon

Après la patineuse russe Kamila Valieva soupçonnée d’avoir été contrôlée positive avant les Jeux et toujours en attente de savoir si elle recevra la médaille d’or de l’épreuve par équipe qu’elle a gagnée lundi, un cas de dopage plus étrange a été révélé à Pékin. Le skieur iranien Hossein Saveh Shemshaki s’est fait rattraper par la patrouille. Pour un obscur athlète de 36 ans n’ayant jamais disputé la moindre course de Coupe du monde et dont le meilleur résultat est une 31e place en slalom aux JO de Sotchi, on se demande bien qu’elle mouche l’a… piqué.


 

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