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Athlétisme

Caroline Agnou doit rester patiente malgré son retour

L’heptathlonienne biennoise a disputé une bonne première compétition après sa blessure, mais elle n’est pas encore à 100%, à un mois des championnats d’Europe.

C’est au meeting Résisprint de La Chaux-de-Fonds, le week-end dernier, que Caroline Agnou a commencé de reprendre ses marques.

Sélim Biedermann

Caroline Agnou va mieux. Enfin! «Il me faut quand même encore faire preuve de patience», coupe l’athlète d’Evilard, «mon genou n’est pas tout à fait bien remis». D’une inflammation qu’elle traîne depuis le mois de mars et qui l’a empêché de prendre part à la saison en extérieur jusqu’au week-end dernier.

C’est au meeting Résisprint de La Chaux-de-Fonds que la championne d’Europe M23 en titre de l’heptathlon a commencé de reprendre ses marques, et de belle manière, au lancer du javelot (1re place) ainsi qu’à la hauteur (2e), avec son plus lointain jet enregistré à 45,20 m et son meilleur saut passé au-dessus d’une barre située à 1,60 m. «Je voulais me tester, et je suis contente! C’était pas mal pour ma toute première compétition après ma blessure», se réjouit celle dont les records personnels dans ces deux disciplines sont de 49,34 m et 1,74 m.

Impossible pour l’heurede dresser des plans
«J’ai encore quelques adaptations à effectuer au niveau de ma technique», note Caroline Agnou, qui a notamment changé de jambe d’appel à la hauteur durant sa convalescence. «A la base, c’était prévu seulement pour l’entraînement, afin que je puisse continuer à sauter et donc ne pas trop perdre la pratique. Mais avec mes coaches (réd: Hansruedi Kunz et son père Ousmane Agnou), on s’est dit pourquoi ne pas essayer en compétition? Et cela s’est bien passé. Ce qui ne veut pas forcément dire que je vais continuer ainsi par la suite.»

La Biennoise avance pas à pas, regarde l’évolution de son rétablissement au jour le jour. Impossible pour l’heure de dresser des plans. C’est aussi pour cela qu’elle n’a pas voulu surcharger son programme au Résisprint. Dans son calendrier de la saison en extérieur, elle avait initialement imaginé disputer l’Albis de Zurich ce week-end, les championnats de Suisse élites dans une semaine à Zofingue ainsi que le meeting de Langenthal au début du mois prochain. Mais aujourd’hui, Caroline Agnou navigue à vue. «Je ne sais pas encore à quelles compétitions je vais pouvoir participer. Je dois regarder comment ça va», relève-t-elle.

 «Je réduis encore la tension sur mon genou»
D’où un gros point d’interrogation qui plane par rapport aux championnats d’Europe à Berlin, qui ont lieu dans un mois, du 6 au 12 août. «Il faudra voir la suite...», répond brièvement la championne seelandaise. Qui reste passablement dans le flou malgré son retour et dont le seul actuel objectif  est clair: «J’aimerais bien revenir à 100%, pouvoir m’entraîner à fond, car pour le moment je réduis encore la tension sur mon genou».

Caroline Agnou a déjà manqué les championnats de Suisse de concours multiples, qui se sont tenus à mi-juin au Tessin du côté de Tenero. «C’est dommage de ne pas avoir pu profiter de me retrouver et aussi me comparer avec les autres heptathloniennes du pays», glisse-t-elle. Mais ce serait bien plus rageant encore de rater le grand rendez-vous de l’année en Allemagne...

En tout cas, si l’universitaire de 22 ans – elle attend les résultats de ses examens de fin de 2e année en sciences de la communication et des médias effectués à Fribourg – peut se rendre aux Européens élites, elle semble capable de tout de même signer une bonne performance en dépit de sa préparation pour le moins perturbée. Car on se souvient que l’an dernier, après avoir été déjà blessée en début de saison, elle avait décroché l’or en Pologne, devenant au passage la deuxième Suissesse de l’histoire à triompher dans des championnats d’Europe M23 – elle avait par ailleurs déjà été sacrée meilleure heptathlonienne continentale chez les M20 en 2015 en Suède. «Oui c’est vrai, mais ce n’est pas une garantie pour autant», rigole Caroline Agnou. «Et cela dépend aussi de la nature de la blessure. En 2017, elle était quand même moins grave que celle survenue cette année.»

La seule chose qui paraît sûr actuellement, c’est que la sociétaire du Satus Bienne, au vu de son talent, rebondira tôt ou tard.

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