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Athlétisme

Caroline Agnou a à nouveau rendez-vous avec les meilleures

Championnats d’Europe M23 de concours multiples en Pologne.

Un top 5. C’est l’«objectif assez réaliste» que s’est fixé l’heptathlonienne d’Evilard Caroline Agnou.

Sélim Biedermann


Jeudi, Caroline Agnou va aborder son premier grand rendez-vous international depuis presque deux ans. L’heptathlonienne d’Evilard est engagée aux championnats d’EuropeM23 de concours multiples en Pologne. Et, bonne nouvelle, elle a retrouvé son meilleur niveau: «Je suis en forme, je me sens à l’aise», se réjouit-elle à l’autre bout du combiné depuis Bydgoszcz, la ville où elle a atterri lundi en compagnie notamment des 34autres athlètes de la délégation suisse.

Car la Seelandaise n’a pas été épargnée par les blessures ces derniers temps. Après avoir enchaîné avec les MondiauxM20 en2014 à Eugene (Etats-Unis), les EuropéensM20 à Eskilstuna (Suède) et les Mondiaux élites à Pékin en2015 – qui représentent jusqu’ici les trois compétitions majeures auxquelles elle a pris part –, elle tente de garder le cap malgré un chemin sinueux. La championne d’Europe juniors d’heptathlon n’a en effet pas pu surfer sur son incroyable sacre décroché en Scandinavie il y a deux ans.

Une déchirure à une cuisse, en2016, survenue en pleine période de préparation avait pourri son année, lors de laquelle elle n’avait d’ailleurs pas été retenue pour les Européens d’Amsterdam. Puis après un hiver fort rassurant – avec un titre de championne de Suisse de concours multiples obtenu à Macolin début février –, elle s’est fait une élongation à nouveau à une cuisse lors d’un camp d’entraînement à la mi-avril...

Nouveaux records
Heureusement pour Caroline Agnou toutefois, l’entier de l’exercice en plein air n’était cette fois-ci pas compromis. «Au départ de la saison en extérieur, cette blessure était quand même un peu perturbante», souligne la jeune femme de 21ans. «Mais nous avons bien travaillé avec mes entraîneurs (réd: Adrian Rothenbühler et son papa Ousmane) afin de revenir le plus vite possible au top. Ce n’était cependant pas tout de suite évident pour retrouver la confiance et la forme. A mon retour de blessure, mes premières compétitions étaient difficiles.»

L’essentiel est que l’heptathlonienne du Satus Bienne a retrouvé toute son explosivité au bon moment, c’est-à-dire juste avant ce qui consiste en son grand objectif de la saison avec les Universiades d’été à Tapei (Taïwan) en août. En effet, fin mai à Götzis, en Autriche, elle battait ses meilleures performances personnelles sur les 200m(24’’75) et 800m(2’17’’00) et égalait sa marque de référence au saut en hauteur(1m74). Et le 21juin au Meeting d’été de Thoune, elle améliorait également son record sur le 100m haies(13’’67). De quoi y croire jeudi et vendredi en Pologne. «Je suis contente, pour l’instant, tout va bien. Mais là, il faudra voir comment cela se passe sur deux jours successifs de compétition, car c’est tout de même un effort intense», tempère la Seelandaise.

«Dépasser les 6000 points»
Logiquement prudente, Caroline Agnou n’en demeure pas moins à nouveau souriante. Tous les espoirs sont permis. «Une médaille serait vraiment du bonus pour moi», coupe-t-elle. «Mais à mon avis, un top5 est un objectif assez réaliste. Mon but est aussi et surtout de battre mes meilleures performances personnelles afin de dépasser les 6000points (réd: son record date des Européens2015 avec 6123unités).» Le concours du saut en hauteur va en ce sens s’avérer crucial. «En plus de la vitesse, j’ai beaucoup axé ma préparation sur la technique de certaines disciplines dont particulièrement celle de la hauteur, qui vaut beaucoup de points en heptathlon et où je suis encore faible», relève sans détour la citoyenne d’Evilard.

Cette compétition représente en tout cas une expérience internationale de plus pour la jeune Caroline Agnou. Qui apprécie ce séjour polonais à sa juste valeur: «C’est assez impressionnant d’être ici, dans ce nouveau grand événement», glisse-t-elle. D’autres athlètes suisses, par contre, découvrent ce genre de rendez-vous. «Nous échangeons un peu, je leur fais part de ce que je sais, de ce que j’ai déjà vécu», explique avec sagesse et maturité celle qui a par ailleurs «trouvé le bon rythme» afin de conjuguer sport de haut niveau et études des sciences de la communication et des médias à Fribourg. Et qui reste, surtout, championne d’EuropeM20 en titre d’heptathlon.

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