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«C’est l’équipe dans son ensemble qui est bonne...»

Les Suissesses accueillent la Géorgie ce soir à Bienne

Ramona Bachmann fait désormais partie du gotha du football mondial. Keystone

Propos recueillis par Lyndon Viglino

Le football féminin s’invite pour la deuxième fois après le 22 septembre à la Tissot Arena aujourd’hui (18h30), où la Suisse se frottera à la modeste formation géorgienne dans le cadre des qualifications pour l’Euro 2017. Les protégées de Martina Voss-Tecklenburg ne devraient pas rencontrer de gros problèmes pour s’imposer.

Chez les Suissesses, une attaquante monopolise l’attention: Ramona Bachmann. Elle vient d’être nominée pour le Ballon d’or, la récompense individuelle suprême. Lors de la récente Coupe du monde au Canada, elle a aussi figuré dans le «All Stars Team» de la compétition. Par ailleurs, après quatre années de règne en tant que «footballeuse suisse de l’année», Lara Dickenmann a cédé le titre 2015 à sa nouvelle coéquipière de Wolfsburg.

On aura tout dit en rappelant que l’intéressée a inscrit deux buts samedi à Cesena contre l’Italie, dans une rencontre remportée 3-0 par les Suissesses. Nous l’avons rencontrée hier après-midi à Macolin.

Ramona Bachmann, vous sentez-vous comme la nouvelle star de l’équipe de Suisse?

Je ne pense pas qu’il y ait de stars. C’est l’équipe dans son ensemble qui est bonne. Pour ma part, j’essaie juste de donner le meilleur de moi-même et je réalise une très bonne année.

Vous avez été nommée joueuse de l’année 2011 en Suède, pourquoi avoir quitté ce pays pour l’Allemagne?

J’ai joué en Suède de longues années. J’ai senti pour moi que c’était le moment d’essayer quelque chose de nouveau. J’avais besoin de sortir un peu de ma zone de confort pour franchir une nouvelle étape dans ma vie.

Et pourquoi avoir opté pour Wolfsburg?

Avec le Paris Saint-Germain et l’Olympique Lyonnais, il s’agit du meilleur club dans le monde du football féminin. Wolfsburg est très ambitieux.

Quel est l’objectif principal dans votre carrière?

Aligner des titres. Les plus importants sont ceux que l’on remporte en équipe. Je veux gagner la Ligue des champions et la Bundesliga. Et avec l’équipe nationale, je souhaite me qualifier pour les Jeux olympiques et l’Euro 2017. Les récompenses personnelles sont secondaires. Elles suivront si je donne le meilleur de moi-même pour l’équipe...

Vous faite partie des 10 nominées pour le Ballon d’or. Vendredi, la liste des candidates sera réduite à trois. Vous attendez cette échéance avec impatience?

A vrai dire, je ne spécule pas là-dessus. C’est déjà un immense honneur pour moi de faire partie de cette sélection. On verra bien ce qu’il se passera par la suite.

Vous devez un peu cette nomination à la Coupe du monde au Canada. En quoi cette compétition vous a-t-elle changée?

Je suis rentrée avec une bonne dose d’expérience dans mes valises. C’était particulier, le monde entier nous regardait, cela ajoutait une certaine pression. Gérer tout cela me servira lors des prochaines grandes échéances, même déjà maintenant pour les qualifications.

Ce soir, vous affrontez la Géorgie, dernière du groupe. Les observateurs prédisent une victoire aisée...

Un succès aisé, je ne pense pas. Il ne faut sous-estimer personne. Dans le football moderne, n’importe quelle équipe est capable de jouer défensivement, avec l’ensemble des joueuses repliées dans leur zone. Je ne sais pas si la Géorgie est le genre d’équipe à adopter ce style de jeu, mais si elle le fait, notre tâche ne sera pas facile. On est la meilleure équipe sur le papier, on espère gagner, mais on devra travailler dur pour prendre les trois points.

Vous êtes tout de même les favorites du groupe…

Bien sûr que nous sommes les favorites! Nous sommes la seule équipe à avoir disputé la Coupe du monde cette année. Et avec les résultats obtenus l’an dernier, nous sommes définitivement les mieux disposées pour décrocher la première place.

Espérez-vous tout de même une bonne affluence à la Tissot Arena?

J’apprécierais de voir beaucoup de monde, mais je pense que l’horaire n’est pas optimal. C’est sûr que lorsque bon nombre de supporters sont là pour vous, cela aide. On verra bien...

Que pensez-vous de l’image du football féminin en Suisse?

En comparaison de la Suède, de l’Allemagne ou encore des Etats-Unis, nous sommes en retard. Mais depuis la Coupe du monde, les médias et les personnes ont franchi un grand pas en s’y intéressant de plus en plus. La Suisse compte tout de mêmes deux ou trois bonnes équipes qui participent à la Ligue des champions. Nous sommes sur le bon chemin, même s’il en reste une bonne partie à faire...

Pensez-vous pouvoir remporter l’Euro 2017?

On aura encore le temps d’y penser. Il va se passer beaucoup de choses d’ici-là. Je pense toutefois que l’on peut viser le top 3. Avec l’équipe actuelle, on est en mesure de battre n’importe qui, même l’Allemagne ou la France, si on se trouve dans un bon jour. Cela dit, il convient d’abord de nous qualifier, n’est-ce pas. Ce serait stupide de ma part d’affirmer qu’on va gagner ce championnat. Mais on en a le potentiel.

Les Suissesses grandissimes favorites

Grands mots «Ce sera difficile jusqu’au premier but, voire peut-être jusqu’au deuxième. Après, elles perdront le moral»: les mots de Lara Dickenmann sont clairs et la Géorgie risque de ne pas repartir de Bienne avec le sourire.

Réparties en huit groupes de cinq équipes, les qualifications pour l’Euro 2017 semblent être une formalité pour l’équipe de Suisse féminine. Rappelons que son groupe est composé de l’Italie, de la République tchèque, de l’Irlande du Nord et de la Géorgie. Pour se qualifier directement, le plus simple reste évidemment de finir en tête. Les six meilleures deuxièmes seront également du voyage. Pour les deux deuxièmes restants, un barrage s’imposera. Pour la phase finale, les 15 qualifiés s’ajouteront aux Pays-Bas, pays organisateur.

Même si la victoire 3-0 acquise samedi passé en Italie semblait la plus difficile à aller chercher, pas question de s’enflammer. Il faudra sans doute attendre septembre 2016 avant de réserver les billets d’avion. L’équipe ne risque toutefois pas de beaucoup changer d’ici là. «Je suis la plus âgée, c’est bon signe, notre équipe est jeune et peut jouer ensemble quelques années encore», dit Dickenmann, 30 ans.

Cette belle équipe féminine escompte recevoir le soutien populaire qu’elle mérite dès 18h30 à la Tissot Arena. «On espère que les gens viendront à notre match avant d’aller voir le hockey (réd: Bienne - Genève-Servette en Coupe)», sourit la gardienne Gaëlle Thalmann.

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