Vous êtes ici

Abo

Triathlon

Jan Pyott finit sa saison en beauté

Le Biennois se classe 16e au championnat du monde à Hawaï

Cette année, Jan Pyott s’est également distingué en remportant pour la deuxième fois le Biennathlon. archives tanja lander

Francisco Rodriguez

Jan Pyott a décroché une méritoire 16e place au championnat du monde de cross-triathlon le week-end dernier à Hawaï, dans la catégorie des professionnels. Même s’il a dû lutter pour ne pas boire la tasse en natation et malgré une chute en VTT, l’athlète biennois de 34 ans parle d’une fin de saison réussie. Le membre du cadre national livre ses impressions.

Jan Pyott, quelle signification revêtait à vos yeux ce championnat du monde de cross-triathlon?
Je le voyais comme l’apothéose d’une saison longue et éprouvante, riche de 27 épreuves. C’était génial de finir 2015 à Maui. Je considère comme un privilège de pouvoir faire de mon sport un métier, et également d’avoir pu représenter la Suisse à Hawaï. Cette course est l’une des plus belles et les plus exigeantes de la saison, et y participer est quelque chose de vraiment spécial.

Au début, vous lorgniez sur une place dans le trop 10. Etes-vous malgré tout content de votre 16e rang?
Oui, car cette course, difficile et rapide, réunissait la crème de la crème mondiale. Mon objectif prioritaire consistait à faire mieux qu’en 2014 (réd: 18e) tout en espérant secrètement figurer dans les 10. L’essentiel de mon contrat a donc été rempli et je suis satisfait.

Comment situer la valeur de ce résultat?
La concurrence était redoutable. Le tenant du titre, l’Espagnol Ruben Ruzafa (réd: il s’est classé 3e cette année), et la plupart du top 15 de l’année dernière étaient de la partie, tout comme d’autres athlètes qui se préparent pour les Jeux olympiques de Rio. Dans ces conditions, j’estime avoir fourni une bonne performance. Pas la meilleure, certes, mais disons que je suis allé au maximum de mes possibilités compte tenu de mon état de forme actuel.

Dans quelle discipline avez-vous perdu du temps?
En natation. J’avais pourtant pris un bon départ, je me situais d’emblée entre les places 5 à 10. Mais la course s’est resserrée comme dans un entonnoir au virage de la bouée. A ce moment-là, plutôt que de me concentrer sur la nage, j’ai surtout dû veiller à respirer et à ne pas me laisser entraîner sous l’eau. J’ai perdu beaucoup de temps et d’énergie dans l’aventure. Et en plus, j’ai dû ensuite réajuster mes lunettes de natation, qui avaient glissé. Tout cela explique pourquoi je n’ai obtenu qu’un rang très moyen (réd: le 23e) en natation.
Vous n’avez pas été épargné par les ennuis non plus en VTT...
En effet, j’ai été victime d’une petite chute, heureusement sans gravité, aux alentours du 8e km, dans un virage rendu glissant par l’humidité. Ensuite, j’ai forcé dans la descente, qui est un peu ma spécialité, ce qui m’a permis de rattraper quelques concurrents et de finir 16e.

Pour conclure, vous avez réussi le 17e temps de la course à pied. Satisfait?
Bon, il faut dire que ce fut avant tout une course contre la chaleur. Ceux qui se sont le mieux adaptés à ces conditions climatiques extrêmes ont obtenu les meilleurs résultats. Pour moi qui préfère le froid, ce fut un sacré défi! Mais mon plan de route a fonctionné et j’ai réalisé un temps tout à fait convenable eu égard à ma condition physique.

Après une compétition aussi astreignante, aviez-vous encore assez d’énergie pour faire la fête avec les autres participants?
Bien entendu. Nous avons fêté les vainqueurs et célébré la fin de la saison comme il se doit à l’hôtel Ritz à Maui. Nous autres triathlètes de la série Xterra cultivons des relations très collégiales. Ce n’est pas un hasard si l’on parle, dans le milieu, de la «Xterra-Family». Disons que nous sommes une grande famille internationale. Je considère nombre de mes concurrents comme de bons amis. Pendant la course, notre rivalité est bien réelle, mais elle n’empiète jamais sur le fair-play. En cas de chute, on s’intéresse au sort de la victime et, au besoin, on prodigue de petits soins.

Comment se sent-on dans la peau d’un sportif professionnel?
Fort bien. Je suis reconnaissant envers mes amis, ma famille et mes sponsors pour leur soutien durant toute la saison. C’est grâce à eux que j’ai pu réaliser mon rêve de devenir tiathlète professionnel.

Comment se dessine votre avenir sportif?
Tout d’abord, j’ai choisi de prolonger de quelques jours mon séjour à Maui. Ensuite, je rentrerai en Suisse avec pour seul but dans l’immédiat de décompresser un peu. Après 11 mois d’entraînement et de compétition, le temps est venu de recharger mes batteries. Ensuite, eh bien je reprendrai l’entraînement pour préparer la nouvelle saison, laquelle débutera le 20 janvier avec le Snow Epic de Gstaad.

De quelle façon avez-vous prévu de vous entraîner durant la saison hivernale?
A l’air libre, j’aime ça. Avec quelques couches de vêtements de plus qu’ici à Hawaï, j’irai batifoler dans la neige... A fin janvier, je m’envolerai pour six semaines pour l’Afrique du Sud, avec au programme le Xterra-Africa-Tour, puis une course de VTT au Kenya. Je serai de retour au pays en mars, et le printemps pointera alors presque le bout de son nez...

Et comment s’articulera la suite de votre saison 2016?
Je disputerai les championnats de Suisse de cross-triathlon le 10 juin à Tramelan, puis le Xterra-Switzerland le 25 juin et enfin les championnats du monde en Australie le 19 novembre.

Et qu’en sera-t-il du Biennathlon (fixé au 19 juin), que vous avez remporté à deux reprises en 2014 et 2015 et dont l’avenir est resté longtemps marqué en pointillé en raison du retrait de l’ancien comité d’organisation?
Comme vous le savez, j’attache une grande importance au Biennathlon. Ces deux dernières années, je lui ai d’ailleurs accordé la priorité au détriment de manches  de Coupe du monde en Grèce. J’ai été très heureux d’apprendre que cette épreuve allait continuer d’exister. Et je vais donc y participer en 2016 aussi. adaptation: ech

Articles correspondant: Actualités »