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Hockey sur glace

La recrue qui focalise l’attention

Nico Hischier a passé son été à transpirer sous les drapeaux à Macolin. En ces temps de coronavirus, la star des New Jersey Devils y a trouvé des conditions idéales.

Nico Hischier a fait l’objet de nombreuses sollicitations médiatiques hier lors d’une journée portes ouvertes à Macolin (Copryright Peter Samuel Jaggi / Le Journal du Jura)

Christian Kobi

Ses faits et gestes sont scrutés, chacun des mots qui sort de sa bouche est décrypté, analysé. Nico Hischier le sait: il n’est pas une recrue comme les autres. Une réalité qui le laisse de marbre. «Il a toujours été clair pour moi que j’effectuerais un jour mon service militaire. Je suis un citoyen comme un autre, avec les mêmes devoirs», répète le premier choix du repêchage 2017 de la NHL, qui a fait sauter la banque l’automne dernier en signant un nouveau contrat de sept ans, d’une valeur de 50,75 millions de dollars américains, avec son club des New Jersey Devils.

Un passe-droit? Nico Hischier n’y a jamais pensé. D’autant moins quand la pandémie de coronavirus est venue chambouler tous ses plans printaniers, ceux qui devaient le conduire à briller chez lui, à Zurich et Lausanne, lors des championnats du monde, après que ses Devils ont proprement foiré leur saison 2019/20. «D’une certaine manière, pouvoir effectuer mon école de recrues (ER) cette année était la solution parfaite. J’ai trouvé à Macolin tout ce que j’avais besoin pour une préparation d’été optimale», s’est-il félicité, hier, lors d’une journée portes ouvertes à l’ER pour sportifs d’élite.

Après quatre semaines d’instructions militaires suivies depuis la maison, pandémie de Covid-19 oblige, le Valaisan de 21 ans a rejoint les hauteurs de Bienne le 11mai. Pour lui comme pour les autres sportifs d’élite membres de cette ER particulière, pas question d’apprendre à conduire un char ou de peaufiner la technique de tir avec un fusil d’assaut. «Le programme est vraiment axé sur les entraînements et l’amélioration de nos performances», apprécie-t-il. En sus, des cours sur les techniques d’urgence médicale, la nutrition, la régénération et le mental y sont aussi dispensés.

De précieux conseils
Le nombre de hockeyeurs présents à Macolin varie d’année en année en fonction des processus de sélection. «Il n’y en a pas eu davantage cette année en raison de la pandémie de coronavirus et de l’annulation des play-off et des championnats du monde, car le recrutement s’effectue déjà l’année précédente», informe Kurt Henauer, chef de la communication à l’Office fédéral du sport (OFSPO). En tout, entre les volées 2019 et 2020, pas moins de 16 hockeyeurs se sont quand même croisés sous les drapeaux cet été, parfois jusqu’à 25 avec ceux qui effectuaient leurs cours de répétition.

Tout ce petit monde a régulièrement été pris en charge par Alex Reinhard et Andrea Zryd. Ils ont notamment eu droit à des séances sur une glace synthétique, à raison d’une fois par semaine, afin d’entraîner leur technique de tirs. «Bien sûr que j’ai pris quelques conseils auprès de Nico», avoue Jason Fuchs, l’attaquant chaux-de-fonnier du HC Bienne. «C’est quelqu’un de très ouvert, qui ne se prend pas la tête. C’est vraiment cool d’avoir pu le côtoyer durant ces quelques semaines.»

La Suisse, une option?
Mais les techniques de tir, aujourd’hui, Nico Hischier en a sec. L’ancien joueur de Viège et Berne n’aspire qu’à une chose: retrouver la glace au plus vite. Il devra encore patienter puisque ses Devils, largués au moment de l’arrêt de la saison, ne font pas partie du plan de relance de la NHL prévu pour début août. «C’est vraiment bizarre de ne pas savoir quand la prochaine saison va démarrer», concède le centre. «Tout ce que je sais, c’est qu’une fois ça va repartir et que pour cette raison, il est important que je me maintienne en forme.»

Et si la situation venait à perdurer? Et si elle continuait à empirer en Amérique du Nord? Derrière les arbres de Macolin, discrètement ou moins discrètement, les directeurs sportifs des clubs helvétiques guettent. «Selon les circonstances, jouer un moment en Suisse pourrait être une option», lâche-t-il, avant de se reprendre: «Enfin, je ne sais pas... Vous savez, je ne suis pas le seul dans cette situation et la décision finale ne m’appartient pas. Ce n’est pas à moi de décider.»

La recrue Hischier sait que ses faits et gestes sont scrutés, que chacun des mots qui sort de sa bouche est décrypté, analysé. Il ne fera pas l’erreur de s’aventurer sur un terrain aussi scabreux.

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