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Volleyball

Laura Unternährer a des vues sur l'étranger

La Jurassienne bernoise de Reconvilier se dit prête à suivre Volero Zurich en cas de relocalisation sur la Côte d’Azur. Mais rien n'est encore sous toit pour le moment.

Comme souvent, Laura Unternährer (No 17) montre la direction à suivre à ses coéquipières (photo Keystone)

Christian Kobi

L’histoire récente de Volero Zurich, c’est celle d’un club régnant sur son sport comme peu le font ou l’ont fait avant lui, toutes disciplines confondues. Une série de 185 victoires d’affilée au niveau national jusqu’à l’automne dernier, sept doublés Coupe-championnat consécutifs, et même douze lors des treize dernières années: des chiffres qui donnent le tournis. Mais cette domination hégémonique sur le volleyball suisse va sans doute prendre fin au terme de la saison, le président Stav Jacobi ayant décidé de relocaliser l’équipe professionnelle zurichoise en France (voir notre édition du 12 janvier).

«Cette décision de partir à l’étranger est sûrement la bonne», commente sobrement Laura Unternährer. Et la joueuse de Reconvilier de se reprendre, soudainement plus enthousiaste. «En fait, c’est la meilleure des choses à faire. Le championnat de Suisse n’est pas assez fort pour nous permettre de nous illustrer sur la scène européenne.» Ou quand le gros poisson, à l’étroit dans son bocal, décide de partir à la découverte de l’océan pour assouvir ses rêves de grandeur.

Sur la Côte d’Azur
L’océan. Ou plutôt le littoral méditerranéen. C’est en effet sur la Côte d’Azur que Stav Jacobi a prévu de déposer les valises de ses volleyeuses, à travers l’acquisition du club Le Cannet. L’affaire n’est pas encore conclue, mais cela ne devrait pas tarder. Délocalisé en France, Volero trouverait chaque semaine sur sa route des formations aussi affûtées que Béziers, Cannes ou encore Mulhouse, contre qui les Zurichoises se sont inclinées 3-2 la semaine dernière en Ligue des champions. «Sur le plan sportif, cela nous obligerait à être à chaque match à notre meilleur niveau. Non pas que cela ne soit pas le cas aujourd’hui, mais disons que ce serait différent...», lâche la joueuse formée au sein du défunt VBC Bienne.

Ainsi dit, on entendrait presque le sifflement des grillons se juxtaposer à la voix de Laura Unternährer. Pourtant, le contrat de la Jurassienne bernoise arrive à échéance au terme de cette saison. La suite? «Jouer à l’étranger est un but que j’aimerais atteindre dans ma carrière», confie-t-elle. «J’attends de voir les possibilités qui s’offriront à moi, car tout est encore ouvert pour le moment et je n’ai rien de concret à vous annoncer, mais je n’aurais rien contre l’idée de suivre le groupe en France.»

Selon ses plans, la joueuse de 24 ans a prévu de s’approcher de son président pour entamer des discussions dans les prochaines semaines, une fois que les détails de l’acquisition seront réglés. «J’en saurai alors davantage sur ses intentions et sur l’équipe qu’il souhaite construire», enchaîne-t-elle. 

La défaite, cette nouveauté
Car Stav Jacobi, lassé de voir son objectif  de remporter la Ligue des champions lui échapper saison après saison malgré un florilège de stars dans son effectif, a décidé de réduire la voilure après la saison dernière. L’homme d’affaires d’origine russe – devenu suisse en 2007 – a revu ses ambitions et son budget à la baisse, remplaçant ses éléments les plus aguerris par des joueuses plus jeunes. Et cela n’est pas passé inaperçu puisque Volero Zurich, longtemps intouchable en Suisse, s’est déjà inclinée à trois reprises dans le présent championnat.

Un nouveau paramètre à appréhender pour Laura Unternährer, qui n’avait jamais connu la défaite en Coupe ou en championnat depuis son arrivée à Zurich en 2012 . «Ces dernières saisons, c’était presque un drame lorsque nous perdions un set», souffle-t-elle. «Mais cette saison, notre équipe est plus jeune, et elle a beaucoup à apprendre de ces défaites. Après tout, perdre une fois de temps à autre ce n’est pas la fin du monde non plus...» 

Davantage de temps de jeu
Reste que pour la volleyeuse de Reconvilier, la donne qui prévaut aujourd’hui à Volero Zurich n’est pas forcément défavorable. A 24 ans, elle est – déjà – l’une des plus expérimentées. Sortie après sortie, elle prend de l’assurance, indépendamment de la règle qui stipule que deux joueurs du pays doivent systématiquement être sur le terrain dans les compétitions suisses. «Je joue tous les matches. Ce n’était pas forcément le cas auparavant, notamment en Ligue des champions», savoure-t-elle.

Et qu’en sera-t-il de sa «protection» de joueuse suisse en cas de départ de Volero à l’étranger? «Franchement, je n’ai aucune idée de la règle qui s’appliquerait si on venait à quitter la Suisse.» Mais cela ne l’inquiète guère. «Je suis dans une bonne phase. J’ai l’impression que c’est le bon moment pour franchir un cap dans ma carrière.» Sur la Côte d’Azur, par exemple?

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