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Hockey sur glace

Le hockey amateur en stand-by jusqu’en 2021

Réunis lundi soir en visioconférence, les clubs des deux groupes de 1re ligue ont décidé d’actionner la phase II de leur plan Covid-19. La saison ne reprendra pas avant mi-janvier.

Le HC Saint-Imier et Franches-Montagnes ne se croiseront pas avant l'année prochaine. (Stéphane Gerber)

Laurent Kleisl

Le sport amateur survit dans le flou le plus artistique. Mis à l’arrêt à peine leur saison 2020/21 lancée, les hockeyeurs, plus particulièrement, naviguent à vue. Une seule certitude a jailli, lundi soir, des assises virtuelles qui ont rassemblé les dirigeants des 24 clubs constituant les deux groupes de 1re ligue. «Selon les informations transmises à la Ligue amateur par la conseillère fédérale Viola Amherd, il paraît évident que le sport amateur ne reprendra pas ses activités avant l’année prochaine», indique Ludovic Barras, président du HC Saint-Imier.

Cette nouvelle réalité a conduit les clubs des groupes Est et Ouest de 1re ligue a lancé la phase II de leur plan Covid-19. Cette dernière consiste à modifier la formule du championnat en cours de route. «Nous avons d’ores et déjà décidé de supprimer les prochains play-off», relève Barras. Cette décision n’implique que le championnat de quatrième division, échelon autorisé à choisir lui-même sa destinée. En dessous, à partir de la 2e ligue, la Ligue amateur est habilitée à imposer ses directives.

Calendrier chargé
Si le contexte sanitaire le permet, la 1re ligue reprendra ses droits mi-janvier dans l’idée de boucler la saison régulière une fois l’intégralité des matches aller et retour disputés.

Avant l’arrêt du championnat, le HC Saint-Imier avait joué six rencontres. Seize restent ainsi à caser. «Actuellement, dans le canton de Berne, les entraînements sont autorisés avec un maximum de 15 personnes et sans contact, ce qui n’est vraiment pas optimal pour la pratique du hockey», reprend Barras. «En imaginant une reprise normale de l’entraînement au début de l’année 2021, il faudra quand même compter une dizaine de jours pour que les équipes se remettent dans le bain. Il y a une volonté commune de ne pas envoyer nos joueurs au casse-pipe.»

Avec des patinoires souvent disponibles au plus tard jusqu’à fin mars, il restera deux mois et demi pour placer 16 matches dans le calendrier. «Les clubs de 1re ligue ont également voté pour conclure la saison avec une sorte de masterround», observe le président des Bats, peu convaincu par la manœuvre. Déjà très chargé, le planning des arènes régionales le sera encore davantage lorsque les clubs de ligues inférieures viendront réserver de la glace en fonction de leurs agendas. «De toute façon, ce ne sont là que des spéculations. On a tellement peu d’infos qu’absolument rien ne peut être défini», soupire Barras.

Subvention bienvenue
Ces quelques matches en plus visent, bien sûr, à renflouer des caisses mises à mal par la suspension des championnats. Et c’est dans le domaine financier qu’une bonne nouvelle est venue lundi soir. Les clubs qui en ont fait la demande, et dont le dossier a été accepté, toucheront ces prochains jours les subventions issues de l’aide fédérale pour le sport amateur, de l’argent versé à fonds perdu par la Confédération.

Les 70 000 fr. perçus par le HC Saint-Imier ont un destinataire déjà défini. «La Ligue amateur!» coupe Barras. «Que la saison se poursuive ou non, notre club doit payer 63 000 fr. pour les frais de fonctionnement du championnat et les frais de formation de nos joueurs.»

A propos des fiers guerriers de Steve Pochon, le boss ajoute, non sans une once d’émotion: «Aucun franc reçu n’ira dans leur poche. Je tiens à souligner qu’étant donné la situation, nos joueurs ont dans leur intégralité renoncé à leurs indemnités et autres défraiements. De vrais clubistes! Nos sponsors, également, continuent à nous soutenir.» En temps de pandémie, la loyauté n’a pas de prix.

 

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