Le P’tit Raid également sacrifié

Laurent Kleisl

Mars, avril, mai, etc. Le bal des annulations est interminable. Petit à petit, toutes les manifestations régionales ont cédé devant la menace du coronavirus. Désormais, la fin de l’été est attaquée. Pour preuve, programmé le dimanche 6 septembre, le P’tit Raid n’aura pas lieu. «Au comité, nous avons eu de longues discussions avant de trancher», admet Bryan Allemann, 26 ans et président de l’organisation du traditionnel rendez-vous prévôtois des adeptes de VTT. «Cette décision a été particulièrement difficile à prendre», souffle-t-il.

Pour équilibrer un budget s’approchant des 10 000 fr., la venue de 140 coureurs a été nécessaire, en 2019, lors de la première édition de la nouvelle équipe dirigeante au sein du CC Moutier. Nombre de participants au P’tit Raid se lançant sous l’étendard du Trophée jurassien, l’annulation de la version 2020 du championnat régional faisait planer une grosse ombre d’incertitudes sur la fréquentation. «Sans le Trophée, la participation aurait sans doute connu une grosse diminution», confie Bryan Allemann.

Libérés de l’obligation de glaner des points pour le classement général du TJ, les amateurs de VTT auraient attendu le dernier moment, en fonction des conditions météorologiques, pour se décider à se rendre en Prévôté. «Il y aurait également eu des défections par rapport à la situation sanitaire», souligne-t-il. «Et comme beaucoup d’entreprises régionales sont touchées par la crise, cette année, nous avions choisi de ne pas solliciter de sponsors.» D’où la nécessité d’obtenir des garanties quant à la participation. Peine perdue.

Innovations en gestation
Les rentrées liées à la buvette, également, auraient pu méchamment ramasser. «Nous aurions sans doute dû adapter notre formule et, forcément, revoir les recettes de la cantine à la baisse», confirme Bryan Allemann. La participation, la météo, le sponsoring, la buvette, autant d’éléments qui, mis bout à bout, ont conduit à une douloureuse conclusion.

L’annulation du P’tit Raid ne parvient toutefois pas à écorner la motivation du président. «C’est comme ça, c’est une année blanche pour le sport, autant prendre ce temps pour réfléchir à ce qu’on peut améliorer», dit-il. Pour la prochaine édition, des nouveautés sont en gestation. Distances, tracé, format de la course, le chantier est d’ores et déjà lancé. «L’idée est de bien rebondir en 2021», termine Bryan Allemann. Peut-être la meilleure façon de voir les choses.