Vous êtes ici

Abo

Hippisme

«Les places sont très très chères»

La cavalière de Sonceboz Audrey Geiser engagée avec le top 10 mondial à Genève.

Audrey Geiser prend part au prestigieux CSI***** de Genève par le biais d’une wild-card obtenue grâce à ses performances cette saison. Elle a notamment décroché l’argent aux championnats de Suisse élites.

Tiphaine Bühler


En béquilles trois jours avant de concourir au prestigieux CSI***** de Palexpo, Audrey Geiser n’a pas dit son dernier mot. Titulaire d’une wild-card suite à une saison remarquée, notamment ponctuée d’une médaille d’argent aux championnats de Suisse élites, l’amazone de Sonceboz âgée de 27ans est arrivée ce mercredi matin à Genève. Elle sera en selle dès jeudi à 13h45 pour le Grand Prix du Léman, épreuve 1m40 et tentera également de se qualifier pour le Grand Prix Rolex de dimanche (14h30), une première pour elle.

Le mordant que la Jurassienne bernoise garde en toute situation révèle bien son caractère de battante. «Je ne vais pas rater ça!», lance Audrey Geiser. «Ce coup de sabot de mon cheval, c’est un accident bête, mais je n’ai rien de cassé (réd: cela s’est produit vendredi dernier lors d’une séance de photos). Même si je ne pouvais pas marcher normalement ce week-end, je suis remontée à cheval lundi. Mardi, j’ai pu sauter à l’entraînement. Mes juments sont prêtes, elles l’ont montré il y a 10 jours au CSI** de Milan, où elles effectué fait plusieurs parcours sans faute. J’ai confiance. Et pour mon genou suturé, je vais prendre des antidouleurs.»

Ambiance de folie
Avec son entraîneur neuchâtelois Thomas Balsinger, qui suivra également Bryan Balsinger, son fils, Audrey Geiser a décidé d’y aller crescendo à Genève, une stratégie décidée avant même sa blessure. «Je commencerai par les épreuves 1m40 puis 1m45 de jeudi, pour habituer mes chevaux à l’ambiance de Palexpo», explique celle qui est éducatrice spécialisée à Bienne. «C’est immense, il y a beaucoup plus de bruit que lors des autres compétitions. Et davantage de décorations ainsi que de couleurs, comme le bleu notamment, qui est toujours compliqué pour un cheval. Le lac impressionne aussi, mais cela devrait jouer avec Holiday et Walk for Glory, car je vais souvent dans la Suze avec mes juments, ça leur fait du bien.»

Tout n’est pas complétement nouveau pour la cavalière de Sonceboz, même si c’est sa première participation dans les épreuves reines. Il y a 10 et 12 ans, elle était déjà en lice à Palexpo, aux concours de poneys, sur la plus grande piste indoor du monde, soit 5400 m2. «Je me souviens du public en particulier. On attend notre tour derrière le rideau rouge et lorsqu’il s’ouvre, il y a une ambiance de folie. On réalise où l’on est, face à tous ces spectateurs. Le week-end, c’est encore pire. Ça vous coupe le souffle.» Si la foule était au rendez-vous il y a une décennie, aujourd’hui, elle s’avère encore plus dense. La manifestation, pour laquelle 700 bénévoles œuvrent en coulisses, attire en quatre jours 42000 personnes.

Avec les cracks
«J’ai travaillé avec un coach mental sur ce point précis, sur les minutes précédent la compétition», confie Audrey Geiser. «Il m’a donné quelques astuces qui vont dans le sens du renforcement de mes compétences. Ce sont quelques gestes, comme un poing serré par exemple. Je perds aussi facilement ma concentration, alors on est allé rechercher diverses ressources pour que je parvienne à rester dans ma bulle.»


La Jurassienne bernoise a souhaité mettre toutes les chances de son côté pour vivre pleinement cette manche du Rolex Grand Slam, qui réuni les quatre concours les plus mythiques de la planète. Elle reste cependant particulièrement modeste face à son potentiel. «Les places, notamment pour le Grand Prix de la Coupe du monde de dimanche, seront très très chères», mentionne-t-elle. «Les 10meilleurs cavaliers du monde seront là. Une qualification n’est pas à ma portée, à moins d’une surprise. Je ne possède pas l’expérience nécessaire et mes juments non plus. Elles ont déjà sauté 1m60, mais c’était sur un parcours connu avec des barres qui montaient petit à petit. En priorité, j’irai chercher des classements et du plaisir.»


C’est surtout samedi lors de la Coupe de Genève, épreuve de combinaisons (1m55), qu’Audrey Geiser tentera de se qualifier pour dimanche, afin de rejoindre les Steve Guerdat et autres Pius Schwizer. Elle devra pour cela figurer dans les cinq meilleurs non-qualifiés d’office. Le défi est de taille pour cette boulimique de travail, une manière aussi pour sa fougueuse Holiday de se faire pardonner son coup de sabot intempestif de la semaine dernière. Il paraît que les chevaux ont un sixième sens, alors c’est le moment de le prouver.

Articles correspondant: Actualités »