Julien Boegli
Le passage dans une catégorie supérieure n’est pas toujours évident à appréhender. Propulsé chez les juniors en début d’année, Luca Micheli a eu les mollets suffisamment solides pour confirmer sa belle saison 2014, la dernière chez les cadets. «Les juniors, c’est le dernier stade avant les élites. Je n’ai jamais pédalé à un niveau aussi élevé», concède le vététiste de Tavannes.
Membre du VC Tramelan, Micheli, 17 ans, est parvenu à rééditer ses performances prometteuses d’il y a 12 mois, mais dans la classe supérieure cette fois-ci. Vice-champion romand, il a également pris la 2e place de la Raiffeisen Trans neuchâteloise, championnat qui se dispute en cinq manches, ainsi que le 3erang du Grand Raid sur le petit parcours entre Evolène et Grimentz.
Il s’est par ailleurs adjugé la Garmin Bike Cup, après avoir remporté quatre des septs manches auxquelles il a pris part. «Cette saison a été à la hauteur de mes espérances, c’est plutôt bon signe pour le futur», juge-t-il.
Le révélateur de Roc d’Azur
Bon signe, oui, car malgré des pépins techniques récurrents, l’adepte du tout terrain a réalisé des performances similaires à celles obtenues chez les plus jeunes. Sa 13e position récemment décrochée sur les 45 km du Rocd’Azur face aux meilleurs spécialistes européens de sa classe d’âge nourrit d’ailleurs un peu plus son ambition. «Cela représente mon plus bel exploit de l’année», savoure-t-il. Terminer la saison en apothéose, rien de tel pour gonfler la confiance.
Alors, l’année prochaine, sa seconde en juniors, l’apprenti ébéniste espère franchir un palier supplémentaire. Et il compte bien se donner les moyens d’y arriver. Il intégrera le Team Alouettes/Renfer SA, ce qui lui permettra de bénéficier d’un encadrement et d’un suivi plus régulier.
«Jusqu’à présent, je m’entraînais le plus souvent seul, à raison de quatre à cinq sorties par semaine. Désormais, je pédalerai accompagné, c’est d’autant plus motivant. Je pourrai aussi compter sur l’aide de coéquipiers lors de certaines compétitions», avoue celui qui restera toujours affilié au vélo-club tramelot.
Bientôt en sélection?
Son engagement au sein de l’équipe cycliste de Bévilard, l’une des plus reconnues dans la région, lui assurera du même coup une licence qui devrait lui ouvrir quelques portes sur des courses réputées. En parallèle, le jeune homme espère être retenu une fois de plus parmi la quinzaine de talentueux vététistes qui fera partie de la formation «Talent Romandie».
En septembre dernier, il a pris part à la journée de détection organisée par Swiss Cycling à Huttwil. «Cette sélection me permet de prendre part à des entraînements spécifiques donnés par des professionnels nationaux.»
Luca devra néanmoins attendre février pour connaître le verdict. «Si je suis pris, j’aurai l’occasion de me présenter sur des courses d’un calibre supérieur.»
Comme sur quelques étapes de Coupe d’Europe, un échelon qu’il a volontairement laissé de côté cette année pour se focaliser sur les rendez-vous de Coupe de Suisse. «Pour ma première expérience en juniors, je ne trouvais pas forcément pertinent de me lancer sur des compétitions européennes.»
Lors des six derniers mois, il a ciblé ses objectifs sur le championnat helvétique, où sa meilleure performance fut une 19e place récoltée à Soleure et à Montsevelier. «C’est là que j’ai joué de malchance avec des crevaisons qui m’ont fait perdre de précieuses minutes. Malgré tout, ces résultats sont satisfaisants.»
Entraîneur particulier
En attendant de recevoir la réponse des instances cyclistes nationales, le Tavannois s’est attaché les services d’un entraîneur neuchâtelois qui suivra son évolution. «L’entente va se conclure dans les prochains jours. Cet engagement me donnera la possibilité de jouir de plans d’entraînement plus ciblés», accorde Micheli, qui comptait jusque-là sur son papa pour programmer ses séances hebdomadaires.
De quoi, en somme, aborder la rentrée 2016 avec des objectifs ambitieux. «J’ai pour but de remporter une troisième année d’affilée la Garmin Bike Cup, être sacré sur le circuit romand et jurassien et gagner la Trans neuchâteloise qui m’échappe depuis deux ans à présent.»
Luca espère également s’illustrer sur le devant de la scène nationale, «avec un ou deux top10 en Coupe de Suisse». Pour autant que ses roues ne lui jouent plus de vilains tours.
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