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Patinage artistique

Nicola Todeschini entrevoit gentiment le bout du tunnel

Le Jurassien bernois du CP La Chaux-de-Fonds a disputé sa première compétition de la saison, en ayant toutefois réduit le contenu de ses programmes, après avoir été longuement malade.

Nicola Todeschini se dit vraiment très content de son résultat obtenu à Zagreb le week-end dernier par rapport aux figures qu’il a pu réaliser.

par Sélim Biedermann
 

Nicola Todeschini a enfin pu effectuer un programme long le week-end dernier à Zagreb, chose à laquelle il ne s’était même pas encore risqué à l’entraînement jusque-là, depuis la reprise sur la glace au mois d’août. Classé 7e après le «court», il a finalement terminé 9e de l’épreuve croate, sa première du nouvel exercice.

Les 161 points et des poussières obtenus suffisent ainsi à le combler. «Par rapport aux figures que j’ai réalisées, c’est un très bon résultat», souffle-t-il, étant soulagé de constater que sa technique fait toujours des merveilles. «Avec Jean-François Ballester (réd: son coach au CP La Chaux-de-Fonds), on a gardé uniquement ce que je fais très bien pour le moment.»

Plus que deux triples axel au lieu de trois, les quadruples toe loop et les triples lutz mis de côté: difficile de faire mieux. «J’ai décidé de réduire le contenu de mes programmes afin de ne pas être trop fatigué et surtout que je puisse les exécuter. Et je suis vraiment content de ce que j’ai produit, cela s’est bien passé», explique le patineur de Sonvilier domicilié à La Chaux-de-Fonds.

«Je dois me reconstruire»
Ce dernier entrevoit gentiment le bout du tunnel après un début de saison où il a dû tirer sur le frein à main. «J’ai facilement perdu deux mois en pleine préparation de la saison», regrette Todeschini. Touché par des problèmes de santé à répétition, il s’est vu dans l’incapacité de repartir sur de bonnes bases avant cet hiver.

«J’ai enchaîné les maladies, sur lesquelles je ne veux pas épiloguer. Je ne me suis jamais aussi souvent rendu chez le médecin, précisément cinq fois en un mois et demi. C’est-à-dire davantage que sur les trois précédentes années... Je me sentais très affaibli, dans une forme digne d’un home pour les personnes âgées! Bon, peut-être pas à ce point-là», nuance aussitôt le Jurassien bernois de 21 ans, «mais ça a été dur pendant de longues semaines».

Il a d’ailleurs parfois voulu trop en faire à l’entraînement, croyant un peu vite être apte à virevolter sur la glace des Mélèzes. «Je me suis pénalisé moi-même en tirant sur la corde, ce qui m’a fait prendre encore plus de retard», relève Todeschini. «Par conséquent, actuellement, je suis dans l’optique de me remettre en forme complètement, de récupérer au maximum tout ce que j’ai perdu. Je travaille moins sur les nouvelles difficultés ajoutées à mes programmes, je dois d’abord me reconstruire.»

Objectifs revus à la baisse
Il ne reste plus qu’à espérer que les aptitudes physiques du natif de Bienne remontent en flèche avant les championnats de Suisse, qui se tiendront les 15 et 16 décembre à Wetzikon. Et dont il fait forcément partie des favoris, préparation tronquée ou pas. «J’imagine que tout le monde m’y attendra», glisse celui qui a triomphé dans ces joutes nationales en 2014 déjà, avant de décrocher successivement un 2e rang, un 4e, puis une nouvelle médaille d’argent l’an dernier du côté des patinoires du Littoral à Neuchâtel.

Qui plus est, le Valaisan Stéphane Walker, son grand rival, ne prendra plus part à ladite compétition, ayant annoncé sa retraite. «Il s’est tourné vers la danse sur glace je crois», signale Todeschini. Néanmoins, cela ne sert à rien de brûler les étapes. «Même si je ne prétends à rien du tout avec ce qu’il s’est passé, j’espère bien sûr gagner!», lance-t-il. Avant d’ajouter: «Mais si ce n’est pas le cas, ce ne sera pas un problème au vu de l’état actuel des choses».

Les objectifs de la saison de l’élève de Jean-François Ballester ont évidemment été revus à la baisse. «Je serais content si en janvier ou en février je peux me permettre d’effectuer à nouveau des quadruples sauts», note un jeune homme qui demeure toutefois ambitieux. Ce qui paraît bien légitime au regard de son talent. «Mon but consiste à participer à des épreuves à l’étranger et d’amasser des points en vue des championnats d’Europe et des Mondiaux, que je garde dans un coin de l’œil.»

Une participation à un tel événement constituerait en un nouveau palier dans sa carrière, pour l’instant essentiellement riche sur le plan national chez les «grands». «Sur le long terme, mon objectif est de figurer dans les cinq meilleurs patineurs européens et d’aller aux JO 2022 à Pékin», annonce Todeschini. Mais dans l’immédiat, il s’agit de reprendre du poil de la bête.

 

Une décontraction retrouvée

«Ces ennuis de santé m’ont aidé dans un sens», lâche Nicola Todeschini. Ils ont en effet permis au Jurassien bernois, systématiquement tendu lors des grands rendez-vous, de récupérer mentalement, de retrouver une décontraction égarée depuis de nombreuses années en compétition. «J’ai pris mon pied le week-end dernier à Zagreb. Cela faisait depuis l’épreuve d’Innsbruck en 2011, celle qui était qualificative pour les Jeux olympiques de le jeunesse, que je n’avais pas autant ‹kiffé›!», lance-t-il. «C’est donc pas grave si je vis une saison un peu en dessous au niveau des résultats. Car celle-ci va me permettre d’être pour une fois un peu moins stressé, de me faire plaisir et ainsi de me sentir de mieux en mieux.» Soit un aspect fort positif qui se dégage de ses récents malheurs.

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