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VTT

Objectif mondial intact malgré les pépins physiques

Le Biennois Junior Paroz compte bien s’offrir quelques nouveaux départs en Coupe du monde, mais sa quête est actuellement perturbée par le syndrome de Raynaud, même si cela ne l’empêche pas de s’entraîner.

Junior Paroz n’a pu goûter à la compétition qu’une seule fois en cette année si particulière, en France, du côté de Brioude.

par Sélim Biedermann
 

Le VTT de descente? Une discipline à risques, destinée aux téméraires. Où il vaut mieux être à100% de ses moyens guidon en mains. Toutefois, chez Junior Paroz, la passion et la motivation repoussent parfois les frontières de la raison, envoient valser ce qui pourrait être assimilé à de l’inconscience. «La saison passée, j’ai certaines fois été contraint de freiner avec deux doigts», dit-il.

Oui, avec seulement deux doigts, à pleine vitesse, que la pente soit vertigineuse ou non, que la piste soit enchevêtrée de racines ou pas. Sans parler des cailloux, de la boue et de tout ce qui s’ensuit. Le vététiste d’Evilard, nouvel habitant de Courtelary depuis un mois, souffre du syndrome de Raynaud. «Mes mains se crispent», détaille-t-il avec amertume. «En fait, ça fait déjà un moment qu’on a découvert ce problème. Mais j’ai d’abord pensé qu’il viendrait réellement quand j’aurai au moins 30ans, et pourtant, je n’en ai que25... Je me suis ensuite dit que ça allait sûrement passer, mais c’est au contraire devenu vraiment plus grave vers la fin de l’année dernière, et cela m’a pénalisé en compétition.»

Un possible prochain passage sur le billard
Les pensées non alarmiste puis positive auxquelles Junior Paroz s’est accroché pendant un temps n’auront pas suffi. Le voici face à un ennui majeur, alors qu’il garde en point de mire des futurs et nouveaux départs en Coupe du monde. «Je m’astreins à des exercices sur les mains, qui aident la circulation sanguine», explique-t-il. «Je continue à espérer qu’ils vont se révéler concluants, mais apparemment, c’est plus compliqué que ça... Je devrai donc peut-être me faire opérer. Mais je n’aime pas du tout les opérations!»

Cependant, un prochain passage sur le billard pourrait bien devenir obligatoire s’il n’y a pas d’amélioration. Car pour l’heure, rien ne s’avère évident pour le Biennois aux origines dominicaines. C’est même pénible. Il ne cesse néanmoins de dévaler les pentes à droite et à gauche depuis que les mesures liées à la crise sanitaire se sont assouplies. A Macolin, Sonceboz, LaChaux-de-Fonds, où chacune des pistes possède sa spécificité. «Je dois me restreindre à effectuer des sections», signale-t-il sans se plaindre, «entre lesquelles je m’arrête et profite de réfléchir à mes lignes». Histoire de ne pas devoir freiner dans des circonstances pour ainsi dire rock’n’roll.

Toujours à fond
Junior Paroz n’en oublie de surcroît pas les exercices de force, qui se prolongent bien au-delà de l’hiver en cette année si particulière, afin de gagner en muscles. L’entraînement, toujours l’entraînement. Souvent accompagné par son coach Alain Hall, ou aussi par les deux Biennoises actives sur la scène mondiale Emilie Siegenthaler et Camille Balanche –qui est locloise d’origine–, il ne perd pas le nord, malgré ses pépins physiques et une saison toujours à l’arrêt pour l’instant. «Je me donne à fond pour mon sport», lance-t-il dans son entrain habituel. «Je sais pourquoi je m’entraîne: je compte essayer de passer des qualifications en Coupe du monde, cela reste mon objectif. Mais ça ne vient pas tout seul, il faut que je travaille.»

Son principal but: «Etre au mieux et performant en2021», espère Junior Paroz. Parce que d’ici là, pas sûr que ses mains lui permettent de se sentir pleinement à son aise dans sa quête.

 

Trois prochaines courses envisagées dans une saison amputée de plusieurs épreuves

Un rendez-vous resté sans suite. A cause du Covid-19, Junior Paroz n’a pu prendre qu’un seul départ en compétition cette année, le 29février en France, du côté de Brioude, lors d’une manche du championnat Auvergne-Rhône-Alpes. Et depuis, plus rien. Jusqu’à fin juillet, quand le vététiste désormais domicilié à Courtelary devrait regoûter aux joies d’une descente avec chrono et rivaux. Il espère en effet se rendre en Italie, à Pila, pour y disputer la première étape de la Coupe d’Europe mise au calendrier réduit d’une saison amputée de plusieurs épreuves. Si bien sûr celle-ci a lieu, puisque les changements de programme restent fort possibles dans la situation et donc l’incertitude actuelles.

Junior Paroz, syndrome de Raynaud oblige, n’ambitionne rien de très précis pour ce prochain retour aux affaires. Et ce même s’il peut s’appuyer sur un passablement solide vécu au sein du circuit continental: après être systématiquement entré dans le top30 en2018, il est monté d’un cran en2019 en faisant presque tout le temps partie des 15meilleurs.

Des manches soulignées en fluo
La suite de l’exercice2020 demeure un peu floue, aussi bien pour le Biennois qu’au niveau du menu des descendeurs. Toutefois, six manches de Coupe du monde devraient quand même avoir lieu. Et deux ont été soulignées en fluo dans l’agenda de Junior Paroz, celles de Lenzerheide(Grisons) et des Gets(France) au mois de septembre, pour lesquelles son assez maigre budget réservé aux déplacements n’explosera pas. Si celui qui concourt dorénavant en solo –après avoir quitté le team genevois Speed Racing l’an dernier, et avant de peut-être pouvoir intégrer l’équipe fribourgeoise The Factory Bike Shop l’année prochaine– peut bel et bien y prendre part, il fera ainsi passer à sept son total de courses disputées sur la scène planétaire. En plus d’une participation aux Mondiaux2018.

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