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Hockey sur glace

«Sainti» a son nouvel écrin

Les joueurs du HC Saint-Imier, y compris le mouvement juniors, peuvent désormais regagner leur patinoire, qui a été rénovée pour un peu plus de 6 millions de francs. L’inauguration a lieu ce samedi.

La structure porteuse et l’enveloppe de la patinoire imérienne, désormais appelée Clientis Arena, ont été totalement changées, contrairement aux gradins qui, eux, n’ont pas bougé.

par Sélim Biedermann

 

"J'espère que l’engouement sera au rendez-vous», lance Ludovic Barras. «Parce que depuis le temps que l’on entend parler de cette patinoire... C’est le sujet de discussion de toute la commune depuis des mois!» Cette fois-ci, elle est opérationnelle, la Clientis Arena imérienne. Son inauguration est célébrée ce samedi avec en guise de feu d’artifice, dès 18h, le match de 1re ligue entre le HC Saint-Imier et son meilleur ennemi, Franches-Montagnes.

«Un derby contre le leader de notre groupe, c’est une ouverture officielle de rêve, même si le défi sportif s’annonce de taille», poursuit le président des Bats. Soit le surnom en anglais des joueurs «jaune et noir». Des chauve-souris qui étaient, depuis le début de la saison, nomades en quelque sorte. Et qui sont désormais tant heureuses d’avoir regagné leur refuge new-look.

Celui-là même qui n’était qu’une enceinte vétuste avant que la première pierre des travaux de rénovation n’ait été posée le 19 mars dernier (voir ci-dessous). «On se réjouit énormément. C’est un grand ouf de soulagement de retrouver notre maison et de jouer devant nos spectateurs. Je vise entre 700 et 800 personnes ce samedi. En tout cas, pour le public imérien, les autorités et le club, ce sera la fête du hockey», relève Barras dans un océan d’enthousiasme bien légitime.

Des efforts récompensés
En effet, le HCSI a vécu une entame de championnat compliquée sans sa glace, bien qu’il se soit assez bien sorti des six déplacements effectués avec huit unités à son compteur et une 7e place – sur 14 équipes – actuelle. «J’aurais signé pour avoir ce nombre de points! Je suis vraiment content qu’avec tous les efforts fournis pour aller s’entraîner loin de nos bases (réd: au Locle, à Saignelégier, Neuchâtel et Tramelan) et cette série de matches à l’extérieur, nous en soyions là aujourd’hui. On a souvent connu des débuts de saison difficiles ces dernières années, je m’attendais donc à cela encore une fois», glisse le président du club phare du Jura bernois.

Les protégés de Michael Neininger ont su faire fi des désagréments causés pour partir du bon patin dans l’exercice 2018/19. «Mais ils commençaient à se sentir fatigués de ces incessants trajets», nuance Barras. «Aussi, le fait d’être systématiquement éloigné de son public ainsi que du comité du club devenait de plus en plus pesant.»

Un plan B de luxe pour le mouvement juniors
Et le HC Saint-Imier ne se résume pas à son équipe fanion. «C’était dur pour les joueurs de la ‹première›, mais cela s’est avéré encore plus pénible en ce qui concerne notre mouvement juniors, à savoir que ce sont des enfants qui ont dû compter sur le soutien de leurs parents, pour qui cela représentait évidemment une charge supplémentaire, afin de pouvoir pratiquer leur sport», souligne le président.

Néanmoins, côté entraînements, un plan B de luxe a été mis en exécution pour les jeunes chauve-souris. «Tous nos juniors, par groupes de 10, ont pu se greffer à raison d’une à deux fois par semaine aux pratiques quotidiennes menées à Tramelan. Les coaches imériens étaient en outre cordialement invités. On adresse ainsi un grand merci aux dirigeants tramelots, qui nous ont généreusement accepté chez eux et qui ont donc permis à nos jeunes de partager la glace avec les leurs. C’est une très belle réaction régionale.»

A partir de ce samedi, tout rentre dans l’ordre. Et, entre les rencontres de la «une» et celles de toutes les formations de juniors qui doivent se dérouler à domicile, la Clientis Arena va  vite rattraper le temps perdu en terme d’exploitation... «Cela représente énormément de matches!», fait remarquer Barras.

De quoi, par ailleurs, remplir les caisses de la toute nouvelle buvette. «Cela fera du bien aux finances. Cependant, on ne compensera pas la perte enregistrée durant un mois et demi d’inactivité. Le nombre de parties est certes équivalent, mais les spectateurs auront plus de mal à suivre plusieurs fois leur équipe sur une courte période, car tout le monde ne peut pas se le permettre. Financièrement, cela va être une année difficile», prévient le président du HCSI.

Les adeptes de sports de glace ont toutefois désormais de belles années devant eux en Erguël. «Le bonheur de disposer d’une patinoire rénovée prime clairement sur le reste. Elle va permettre de pérenniser le hockey, et le patinage artistique également, dans la région.»

 

Menu du jour

11h00: Partie officielle.

11h30: Apéritif offert par Erguël Sports SA, la société anonyme constituée des 10 communes réunies pour la gestion de la patinoire.

12h15: Match de championnat des moskitos du HC Saint-Imier contre ceux du HC Tramelan.

14h45: Match de LND féminine (groupe 3) entre le HC Saint-Imier et Neuchâtel Hockey Academy.

18h00: Match de 1re ligue (groupe ouest) entre la 1re équipe du HC Saint-Imier et le HC Franches-Montagnes.

 

Rapprochement avec les juniors tramelots

Grâce à un nouveau partenariat mis en place avec Tramelan, «Sainti» aura de la glace depuis début septembre la saison prochaine – la Clientis Arena ouvrira ses portes au public deux semaines plus tard. En 2019, c’est le HCT qui bénéficiera de la patinoire imérienne avant le début du championnat, alors que le HCSI a pu compter sur l’aire de jeu du voisin jurassien bernois cette année. «On a conclu un contrat portant sur deux ans pour l’instant, il faudra voir ce que cela coûtera, si c’est concluant, avant de le reconduire», explique Patrick Tanner, le maire de Saint-Imier.

Et c’est justement par le biais de cette démarche que les liens entre les deux clubs se sont resserrés. «Grâce à ce rapprochement, nous avons parlé de nos problématiques respectives, qui s’avèrent être les mêmes, au niveau des contingents souvent restreints de nos équipes de jeunes», signale le président des Bats Ludovic Barras. «Nous allons encore davantage collaborer entre nos mouvements juniors, c’est tout à fait bénéfique pour le futur. Il faut construire ensemble, faire preuve d’ouverture d’esprit.» Premier fruit de cette nouvelle entente: une équipe de novices composée de joueurs des deux clubs – qui patine toutefois sous le nom du HC Saint-Imier – a été créée cette saison.

 

Une répartition des coûts de la patinoire entre 10 communes

Un peu plus de 6 millions de francs, c’est ce qu’a coûté la rénovation d’une patinoire imérienne qui «aurait dû être fermée d’ici quelques années» si rien n’avait été entrepris, dixit le maire de la commune-siège Patrick Tanner. «Il y a un surplus par rapport au devi initial qui se situait entre 5,5 et 6 millions, ceci étant dû à quelques travaux supplémentaires», explique ce dernier. «Mais on l’a pris en toute connaissance de cause et en ayant le financement derrière.»

Cet important projet régional incluait neuf autres localités du Jura bernois, qui ont rejoint la Erguël Sports SA dont elles sont toutes actionnaires. Son financement repose sur un investissement unique de 2 106 000_francs et une subvention annuelle de 421 500 francs – non figée – pour les frais de fonctionnement de la patinoire. La répartition des coûts entre les 10 communes s’est fait selon un coefficient fixé par rapport à leur éloignement ainsi que leur nombre d’habitants. Dans le détail: Saint-Imier (1 334 000 pour le capital-actions + 266 800 par an), Courtelary (136 000 + 27 200), Sonvilier (126 000 + 25 200), Sonceboz-Sombeval (97 000 + 19 500), Villeret (93 000 + 18 700), Renan (90 000 + 18 000), Corgémont (84 000 + 16 800), Cortébert (71 000 + 14 200), Cormoret (48 000 + 9600) et La Ferrière (27 000 + 5500). En outre, le canton de Berne a subventionné la Clientis Arena à hauteur de 551 000 francs, le solde de la somme totale étant couvert par un emprunt bancaire de l’ordre de 3 millions.

Travaux conséquents
«On a changé toute la structure porteuse, car l’ancienne charpente en bois accusait les années et n’était plus aux normes. Et aussi l’enveloppe du bâtiment, désormais isolée, contrairement aux plaques d’eternit qui se trouvaient auparavant sur le toit et qui avaient des trous un peu partout», précise Tanner. La patinoire n’est toujours pas chauffée, mais grâce à son étanchéité et la nouvelle installation de production de glace remplaçant une vieille machinerie, «on constate une réduction de la consommation d’énergie de 25%».

Un accès extérieur avec un escalier arrivant sur une nouvelle plate-forme, munie d’un grand bar, située au milieu des gradins – qui, eux, n’ont pas bougé, la capacité de l’enceinte étant de ce fait de 950 places – a aussi été construit. Et les bancs des joueurs ont été changés, tout comme les bandes – les anciennes ont été déménagées à Péry.

La rénovation de la patinoire était donc aussi conséquente que nécessaire.

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