Vous êtes ici

Abo

Natation

Trois médailles qui font écho à un début d’année australien

Le jeune nageur du Swim Team Bienne Noah Hermann met tous les atouts de son côté pour pouvoir briller sur la scène nationale mais aussi dans l’espoir de peut-être participer aux Jeux olympiques.

Le Seelandais Noah Hermann a décroché une médaille d’argent et deux de bronze à mi-novembre à l’occasion des championnats de Suisse en petit bassin.

par Sélim Biedermann


La volonté sans faille de Noah Hermann est mise à mal en cette année2020. Mais le nageur du Swim Team Bienne, qui ne compte pas les heures passées à s’exercer, demeure bien décidé à entreprendre tout ce qu’il peut pour parvenir à ses fins, et pouvoir peut-être caresser son rêve olympique à l’avenir.

L’étudiant qui vise une maturité professionnelle jongle ainsi entre cahiers et bassins presque à longueur de temps. «Je n’ai que trois jours d’école par semaine, c’est bénéfique pour ma progression», nuance-t-il. Trois jours où l’effort physique ne disparaît cependant pas, avec deux séances quotidiennes lors desquelles l’eau reste reine. «Ce sont des entraînements plus courts», coupe le Seelandais comme pour rassurer son interlocuteur, dans un de ses rares moments de répit, le regard fixé vers la réussite sportive. «Il n’est bien sûr pas facile de concilier mes deux activités principales, mais ça va, j’y arrive.»

En Suisse juste avant le virus
Pas question de lever le pied lorsqu’à 21ans, on est plein d’ambition. Pourtant, à son retour d’Australie en mars dernier, après deux mois consacrés au perfectionnement de ses mouvements encore aux côtés de Sander Gansevles, le coach néerlandais qui l’accompagnait déjà auparavant en Allemagne –Noah Hermann a vécu un peu plus d’une année à Heidelberg, profitant de conditions d’entraînement professionelles, jusqu’en août2019–, tout s’est subitement arrêté. «Je suis rentré en Suisse une semaine avant l’arrivée du coronavirus», indique-t-il.

De quoi subir un coup d’arrêt certainement plus brutal que celui vécu par ses partenaires de club, avec la gigantesque frustration qui en découle. «Il est très dommage que nous n’ayons pas pu nous entraîner pendant environ trois mois ce printemps, et que les championnats nationaux en grand bassin n’aient pu avoir lieu», lâche brièvement le jeune homme, dont l’apparente timidité tranche radicalement avec sa maestria aquatique.

«Depuis que j’ai appris à nager, à l’âge de 5ans, j’ai toujours aimer être dans l’eau», glisse Noah Hermann, en toute simplicité, racontant la genèse d’une immense passion complètement étrangère à ses parents, mais pas à ses frères cadets Ben, Ian et Neo, également membres du Swim Team Bienne. «J’ai dû les inspirer», lance-t-il au passage. Ce n’est pourtant pas uniquement cette incessante attirance pour la natation qui explique un tel talent, le travail étant la source majeure des trois médailles que ce compétiteur dans l’âme vient de collectionner à Sion, à mi-novembre à l’occasion des championnats de Suisse en petit bassin.

«Mieux qu’espéré»
L’argent à une reprise, le bronze deux fois: chapeau! «Je suis content. C’était mieux qu’espéré.» Le citoyen d’Ipsach n’entend pas pour autant égarer sa modestie, même momentanément. Il figure toutefois clairement en haut de la hiérarchie helvétique en nage libre. Ses tout récents podiums sédunois ont été le fruit de bons chronos:22’’79 sur le 50m, 49’’21 au 100m –la course où il a fini2e– et1’48’’35 au terme du 200m.

Malgré ce respectable bilan, hormis une meilleure marque personnelle – qui est aussi le record au sein du Swim Team Bienne– dans la plus longue distance, les deux autres temps réalisés en Valais par Noah Hermann restent en deçà de ceux qui l’avaient placé respectivement aux 5e et 4erangs de la même compétition un an plus tôt... «Je pense que c’est dû à la pandémie et au manque d’entraînement», juge cet ancien spécialiste de la brasse.

Objectif Paris 2024
Cela fait en effet seulement depuis un peu plus de trois ans qu’il se consacre au crawl. Et ce par la force des choses, à la suite d’une blessure à une hanche. Celle-ci s’est avérée rédhibitoire dans l’optique de pratiquer sa précédente discipline de prédilection, dans laquelle il avait déjà décroché deux médailles de bronze et une d’argent sur le plan national en juniors. «Devoir laisser tomber la brasse était une grande déception à l’époque, mais finalement, ce changement semble positif», souritNoah Hermann.

Un homme heureux de la conclusion en apothéose d’une année compliquée. Néanmoins, toujours aussi ambitieux, il ne peut s’empêcher de s’agacer un brin de ses derniers résultats. «J’ai amélioré un seul de mes records», insiste-t-il. Oui, parce que le Seelandais veut voir plus loin: «J’espère me qualifier pour les championnats d’Europe en2021 déjà, ce qui semble difficile mais réaliste, et aussi aux Jeux olympiques2024 de Paris, mon grand objectif».

Articles correspondant: Actualités »