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Lutte suisse

Un centième anniversaire dans un cadre peu ordinaire

La prochaine Fête de lutte du Jura bernois, 94e du nom et qui revêt un lustre tout particulier pour l’association régionale, prendra place sur les hauteurs, au Mont-Crosin, à fin juin 2022.

La 93e édition de la Fête de lutte du Jura bernois s’était déroulée à Corgémont en fin d’été, après deux reports.

par Sélim Biedermann


Une première. C’est un pâturage «perché» sur le Mont-Crosin, à 1250mètres d’altitude, qui accueillera la 94eFête de lutte du Jura bernois, les25 et 26juin2022. Dans ce lieu inédit en termes de duels de colosses, les quelque 150meilleurs spécialistes du canton de Berne passeront ainsi leur dimanche à en découdre sur des ronds de sciure aménagés dans un cadre peu ordinaire. Et ce au lendemain de l’ouverture du «bal» réservée à autant de jeunes lutteurs.

Rien de tel pour célébrer comme il se doit le centenaire de l’Association des lutteurs et gymnastes aux nationaux du Jura bernois(ALGNJB), chère à son président Reinhard Jossen, qui occupe de surcroît un titre similaire au sein du comité d’organisation de ce prochain rendez-vous régional des costauds en chemise edelweiss. «On voulait une fête spéciale en sortant du contexte urbain, du style alpestre, au caractère très familial, donc propice à la rencontre. Nous sommes de ce fait très contents de pouvoir bénéficier du terrain de Pierre Berger», se réjouit celui que l’on peut aisément qualifier de grand manitou en matière de fête de lutte dans le Jura bernois.

Le propriétaire en question lui emboîte le pas: «L’endroit semble être idéal pour fêter les 100 ans de l’association. La vue y est magnifique», glisse-t-il depuis l’hôtel-restaurant Chalet du Mont-Crosin, à quelques centaines de mètres de la future «arène», où s’est tenue jeudi la conférence de presse synonyme de lancement des opérations sérieuses pour des organisateurs sereins. «Cette manifestation a déjà eu lieu à plusieurs reprises sur les hauteurs par le passé, ce n’est pas inhabituel», lance Pierre Berger, également membre du comité, comme pour rassurer les éventuels sceptiques. Et de préciser: «Une fois au Raimeux et deux à La Cuisinière».

On attend la foule
Cette année, la 93eédition s’est déroulée aux alentours de la salle de spectacles de Corgémont, en fin d’été, après deux reports dus à la situation sanitaire. Place désormais au Mont-Crosin, ainsi qu’au chef d’orchestre Reinhard Jossen. «Cette fête revêt un lustre tout particulier», répète ce dernier. «Alors plutôt que de souffler ses 100bougies autour d’un gâteau, l’ALGNJB a choisi d’organiser elle-même la fête régionale. Il n’y avait pas de meilleur moyen de prouver que ses membres n’ont perdu ni leur énergie, ni leur enthousiasme!»

Les deux clubs du Jura bernois, sis à Péry et Tavannes, seront d’autant plus impliqués dans les festivités. «Nous nous montrons d’ores et déjà assez confiants dans la recherche des bénévoles. Il en faudra à peu près200», note le boss. Il s’agit également de trouver suffisamment de donateurs et de parrains et marraines. Une double quête ayant officiellement démarré ce jeudi –un jour qui représentait par ailleurs aussi l’entrée en fonction du site internet de l’événement, www.fetedeluttedu jurabernois.ch. Le comité peut en revanche déjà se féliciter de posséder le socle de sa prochaine manifestation, soit six sponsors principaux.

Contrairement, et d’avance pardon pour le parallèle, aux trois prix vivants destinés aux meilleurs lutteurs, dont on ne sait encore rien... D’ailleurs, le trophée sera-t-il un taureau ou une génisse? Aucun choix n’est pour l’heure arrêté. Pour le mériter, il faudra en tout cas ne pas se retrouver trop intimidé par la présence d’un public que l’on espère très nombreux sur le Mont-Crosin, avec notamment la mise en place d’une tribune de1500 à 2000places assises. «On attend entre2500 et 3500personnes le dimanche, et peut-être plus de1000 la veille pour encourager les jeunes lutteurs», visualise avec optimisme Reinhard Jossen. «Il est clair que nous visons haut. Mais on met un objectif important parce qu’on veut marquer le coup.»


Avec prudence mais sans frein à main

Comme depuis bientôt deux ans, la question du Covid vient s’immiscer dans l’organisation de pareil bastringue. En l’occurrence, six bons mois avant le jourJ, bien malin toutefois qui pourrait prédire quelle sera la situation en Suisse, en particulier dans ce coin de pays... «Faire des réflexions approfondies à ce sujet maintenant serait un gaspillage de temps et d’énergie», coupe Reinhard Jossen.

Ce qui ne signifie pas que les responsables de la prochaine Fête de lutte du Jura bernois n’envisagent pas du tout une possible et alors fort regrettable diminution ou absence de public. «On en tient compte dans notre budget. Dans ce sens-là, on va se montrer prudents au niveau des dépenses. Mais cela ne sous-entend pas que l’on avance avec le frein à main. La fête aura lieu. Nous ne savons simplement pas de quelle manière», relève le président du comité.

Un homme qui a appris à positiver depuis qu’il a fallu programmer trois fois la 93eédition avant qu’elle puisse enfin se tenir, par chance avec environ 1200spectateurs présents à Corgémont le 11septembre dernier pour voir la crème bernoise de la lutte suisse. «Aujourd’hui, on possède quand même un peu d’expérience par rapport aux éventuelles mesures à prendre. Je ne me fais pas tant de souci, on gérera», lâche Reinhard Jossen. «Il faut bien aller de l’avant.»

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