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Un hiver en pleine nature pour Gerber

L’athlète de Sonceboz met de côté la compétition cette saison afin de tourner dans des vidéos en mode freeride.

Ce ne sera très prochainement principalement plus en Coupe du monde que Carlos Gerber tutoiera les nuages.

par Sélim Biedermann

 

Rares seront les fois où Carlos Gerber représentera la Suisse cette saison. «Je me suis retiré du team national, bien que je garde un petit pied dedans», annonce le rider de Sonceboz. Désormais, c’est principalement entre les sapins qu’il étalera sa science du big air, en mode freeride sous l’objectif de cameramen. «Je mets la compétition de côté pour me tourner vers la vidéo et aussi la photographie. Mais je participerai ponctuellement à des manches de Coupe du monde, celles qui me tiennent à cœur, car je reste quand même un compétiteur dans l’âme.» Après avoir fait l’impasse sur les premières épreuves de l’exercice, il sera notamment engagé à Laax la semaine prochaine, en slopestyle.

En compagnie de trois ou quatre autres athlètes, Carlos Gerber partira à plusieurs reprises en montagne cet hiver «construire des sauts au milieu de rien», explique-t-il avec beaucoup d’enthousiasme, afin de se faire filmer. Du «back country», autrement dit. «C’est super chouette, vraiment passionnant de passer du temps en pleine nature. J’ai déjà de l’expérience dans ce domaine, après avoir pu prendre part à certains films il y a quelques années. Mon idée est d’approfondir cela, de me lancer à fond là-dedans.»

Des sponsors dur à trouver
C’est sans aucune amertume que celui qui compte une dizaine de podiums sur la scène internationale – dont un 2e rang en big air obtenu en mars dernier à Moscou sur le circuit TTR (World Snowboard Tour) après deux ans sans médaille – prend ce virage. «C’est cool de changer un peu, de donner un tournant à ma carrière. Je ne ressens pas de pincement au cœur», assure-t-il, «car ce que je vais faire fait aussi partie du snowboard freestyle». Et d’ajouter: «Après une dixième saison en Coupe du monde l’an passé, qui était longue, j’avais simplement envie de revoir mes plans, d’aborder cet hiver différemment».

La vie ne s’en retrouve d’ailleurs que plus aisée pour ce charpentier de métier âgé de 28 ans. Qu’il mène depuis le printemps dernier hors de nos frontières, à Annecy, où il habite avec sa compagne française. Cela après avoir eu un pied-à-terre en Valais du côté d’Ovronnaz pendant plusieurs années. «Mon programme est plus simple qu’auparavant. J’ai pu travailler durant tout l’été passé, ayant beaucoup moins d’entraînements à effectuer», relève le Jurassien bernois. En outre, lors des précédentes saisons, «au niveau du budget, c’était très compliqué. Cela devenait de plus en plus dur de trouver des sponsors.»

A ce propos, Carlos Gerber tient à adresser «un énorme merci» à ceux-ci mais également surtout à sa famille, ses amis et proches qui l’ont soutenu et suivi par le passé, entre autres dans son projet olympique – il n’avait juste pas été retenu pour les JO 2018 de PyeongChang, en Corée du Sud. «Il y avait vraiment énormément de monde derrière moi», note-t--il, reconnaissant.

«Tout se met en route»
Aujourd’hui, sur le plan financier, c’est plus facile pour lui. «Avec le freeride, mon image est davantage mise en avant que si je décrochais par exemple une 5e place en Coupe du monde de  big air», signale le sympathique et jovial rider. «Côté sponsoring, une vidéo vue par des milliers de personnes sur internet, c’est ainsi bien plus intéressant.»

Carlos Gerber espère pouvoir tutoyer les nuages avant de retomber dans la poudreuse très prochainement. «Après mon passage à Laax, l’idée est de se rendre dans les Alpes valaisannes pour tourner. Mais ça dépendra de la neige, qu’on attend toujours! Peut-être donc que j’irai plutôt en Autriche, où il y en a largement suffisamment.» Le natif de Sonceboz est par ailleurs en train de finaliser le contrat qui le lie à la société de production avec laquelle il va travailler, dont il doit de ce fait encore taire le nom pour l’instant. Celle-ci possède une base aux Etats-Unis. Il effectuera par conséquent éventuellement le trajet au dessus de l’Atlantique afin de «dompter» l’or blanc nord-américain.

«Rien n’est encore fxé, tout se met en route», souligne l’expert en sauts XXL, impatient de se lancer dans cette nouvelle aventure. Qui pourrait néanmoins tout aussi bien ne demeurer qu’une parenthèse bienvenue... «Peut-être que je repartirai plus fréquemment en Coupe du monde la saison prochaine», glisse-t-il. Carlos Gerber en Chine en 2022, aux Jeux olympiques de Pékin, est-ce donc encore imaginable? «On ne sait jamais!»

 

Bref retour à la compétition à Laax
Grâce aux critères de sélection qu’il a remplis en fin de saison dernière, Carlos Gerber peut figurer en Coupe du monde cette année avec l’équipe de Suisse. «On m’offre des places occasionnellement», explique-t-il. Le Jurassien bernois participera ainsi la semaine prochaine au Laax Open. «Je sais que cette épreuve est très regardée. Je me réjouis!» C’est donc l’opportunité pour le spécialiste de big air de prouver sa valeur dans sa seconde discipline: «Je veux montrer que je sais aussi faire du slopestyle», lance-t-il.

Des entraînements sont prévus dimanche et lundi, avant une journée de repos, les qualifications du mercredi, les demi-finales du lendemain et enfin les finales du vendredi, que le rider de Sonceboz compte bien disputer. Après son passage dans les Grisons, il ne sait pas encore à quelle(s) autre(s) compétition(s) il prendra part cet hiver. Mais Carlos Gerber a toutefois déjà posé une sérieuse option sur le Québec au mois de mars.

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