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JO 2022

Béguin express

Envoyé spécial aux JO de Pékin, Pascal Dupasquier revient sur les moments forts de la journée de mardi 15 février.

Mathilde Gremaud a décroché l'or en slopestyle (photo Keystone)

L’amie chère
Malgré une élimination amère et pas forcément attendue au stade des qualifications, Sarah Hoefflin est venue suivre la finale du slopestyle, dont elle était, jusqu’à ce mardi matin, la championne olympique en titre. Drapeau suisse en main, la Genevoise tenait absolument à être là pour soutenir Mathilde Gremaud, qu’elle avait qualifiée, avant le début des Jeux, de «meilleure skieuse du monde». Deux concours et autant de médailles plus tard, les éloges de la diplômée en neurosciences tombent sous le sens. Première personne à s’être précipitée dans la zone d’arrivée pour enlacer et féliciter la Fribourgeoise au terme de son run victorieux (le deuxième), Sarah Hoefflin fait passer le bonheur des autres avant sa frustration. La passation de pouvoir est moins douloureuse quand elle se fait entre copines. 

La coup de froid
Depuis le début de ces Jeux, il fait froid sur Yanqing, le site où se déroulent les épreuves du ski alpin. Après la neige dominicale qui a semé le chaos dans les transports olympiques et retardé la consécration de Marco Odermatt dans le slalom géant, les températures ont encore chuté ces deux derniers jours. Moins 26,7 degrés lundi pour le dernier entraînement de la descente dames, moins 15,8 degrés ce mardi pour la course qui a vu Corinne Suter se parer d’or devant les Italiennes Sofia Goggia et Nadia Delago. Moins 15,8 degrés, mais avec une impression de moins 25,8 en raison du vent qui a refait son apparition. Bref, ça caille et, même armé des plus chaudes couches, ça pique les parties du corps exposées à l’air libre. Comme beaucoup de skieuses, la Française Laura Gauché a pris le départ avec des bandes de taping collées sur les pommettes et le nez. «On garde notre veste et notre pantalon de survêtement le plus tard possible. Parce qu’en combi de course, si on ne bouge pas, c’est quasi intenable», commente la Tricolore classée à la 10e place. Pas moyen toutefois d’en rajouter une couche pour se réchauffer: «Nos combinaisons sont si serrées que j’ai déjà de la peine à l’enfiler. Alors, avec un thermo en plus… », hausse des épaules la skieuse de Tignes, pas refroidie pour autant. «Sur la piste, l’adrénaline est tellement grande qu’on ne sent pas le froid.»

L’aiguille de Cupidon
Décidément, il n’y a pas un jour où Kamila Valieva ne fait pas le buzz à Pékin. Kamila Valieva, pour ceux qui ne lisent jamais cette rubrique où ne sont guère branchés Jeux olympiques, c’est cette jeune patineuse artistique russe soupçonnée d’avoir été contrôlée positive à un produit dopant avant les JO. Suspendue après sa médaille d’or dans l’épreuve par équipe lundi dernier, puis blanchie ce lundi par le Tribunal Arbitral du Sport, le prodige de 15 ans se prépare avec soulagment au concours individuel qui débute ce soir et dont elle est l’immense favorite. En attendant de faire ses pirouettes sur la glace, Kamila Valieva plaide la méprise juvénile afin de justifier son contrôle positif. Confuse, elle aurait pris par erreur les médicaments destinés à soigner les problèmes de cœur de son grand-père. Il y a quelques années, le cycliste lituanien Raimondas Rumsas avait dit pareil, sauf que pour lui, il s’agissait des médicaments de sa belle-mère. Quant au Belge Frank Vandenbroucke, cycliste décédé aujourd’hui, ce sont les pastilles de son chien asthmatique qu’il avait avalées par erreur. En attendant la suite de la saga Valieva, le doute profite à l’accusée.  Pascal Dupasquier, envoyé spécial aux JO de Pékin. 

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