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Hockey sur glace

L’aventure inachevée des espoirs helvétiques

La fin prématurée des Mondiaux M20 au milieu de la phase de groupes laisse un goût amer au défenseur orvinois Noah Delémont, persuadé que l’équipe de Suisse pouvait réaliser un bon tournoi.

Noah Delémont, ici face à l’Autriche lors de l’édition 2020/21 des Mondiaux M20, apprécie représenter la Suisse. Keystone

 

Laurin Petitat 

Un match contre la Russie, le 27 décembre dernier, qui s’est conclu par une défaite 4-2, suivi le lendemain d’une victoire par forfait 1-0 sur les Etats-Unis, placés en quarantaine suite à la détection de cas de Covid dans leur effectif.

Ces quelques lignes suffisent pour résumer l’aventure de l’équipe de Suisse aux Mondiaux M20. «Franchement, on sentait même avant l’annulation de notre rencontre face aux Etats-Unis qu’il serait difficile que le tournoi aille au bout», concède Noah Delémont, qui faisait partie de la délégation helvétique. «C’était un peu une blague. Chaque jour notre programme était chamboulé en raison de l’apparition de nouveaux malades au sein de toutes les sélections. Nous étions toujours en état d’alerte. Au final, il n’y avait pas d’autre choix que d’arrêter le tournoi.» 

Avant le début des Mondiaux, la sélection helvétique, basée à Red Deer dans l’Alberta, a été touchée par le virus avec la mise à l’isolement du Davosien Simon Knak. En plus de cela, les trois matches amicaux prévus en amont du tournoi avaient tous été annulés. Malgré cette préparation difficile, l’Orvinois de 19 ans n’imaginait pas une annulation à ce moment-là. «Déjà lors de la dernière édition, les matches de préparation n’avaient pas eu lieu afin d’éviter le brassage des sélections», se souvient Noah Delémont. «Malheureusement, cette année, les concepts de bulle sanitaire n’ont pas bien fonctionné. Jouer n’avait plus vraiment de sens. La santé passe avant tout, alors l’IIHF ne pouvait pas vraiment prendre une autre décision.» L’arrêt de l’édition 2022 laisse bien évidemment des regrets au défenseur du HC Bienne. Pour lui et les autres joueurs nés en 2002, il s’agissait de la dernière opportunité de prendre part aux Mondiaux M20.

L’espoir d’un report

Cette fin en queue de poisson n’est pas celle que Noah Delémont avait espérée. L’Orvinois est conscient qu’une opportunité de se mettre en vitrine s’est envolée. «L’an passé, nous nous étions loupés (réd: la Suisse avait dû jouer contre la relégation), nous voulions vraiment faire mieux cette fois. Nous avions, à mon sens, un groupe capable de performer», poursuit celui qui se réjouissait de montrer les progrès effectués ces derniers mois. «Chaque fois que je suis sous le maillot de l’équipe de Suisse, ce sont des moments sympas. Je ne sais pas quand ce sera la prochaine fois. Je ne pense pas que Patrick Fischer va m’appeler pour les Jeux olympiques...», rigole-t-il.

Officiellement, l’IIHF n’a pas encore statué sur la suite à donner à la compétition interrompue la semaine passée. Aucune annulation définitive n’a été prononcée. Ce qui laisse une petite chance au tournoi de se dérouler en fin de saison. Une option qui ne déplairait pas à Noah Delémont. «J’espère que le tournoi pourra se finir, même si ça doit se faire au mois de juin. Nous aurions l’occasion d’aller au bout de notre aventure. L’ambiance était excellente dans notre équipe, même si la vie hors glace n’était évidemment pas simple en raison de la pandémie.»  

Malgré cette expérience manquée et pour le moment inachevée, l’international helvétique M20 n’estime pas avoir perdu son temps au cours des dernières semaines. «Avec mes coéquipiers, nous regardions la situation du championnat de National League. Les quarantaines ont également commencé à se multiplier. A partir de là, que nous nous trouvions en Suisse ou au Canada, nous aurions de toute façon vécu une situation compliquée», admet Noah Delémont.

L’analyse de l’espoir biennois au sujet de la situation actuelle a au moins le mérite d’être lucide, tant les résultats sportifs ont été remplacés par les innombrables renvois de parties au cours des derniers jours en National League. Et ce n’est sûrement pas terminé... 

 

Une bulle percée 

Rentré du Canada, comme l’ensemble de la délégation suisse, le jour de Nouvel An, Noah Delémont, qui ne se sentait pas bien, a effectué le lendemain un test rapide puis un test PCR, qui se sont tous les deux avérés positifs. «Ce n’est pas la grande forme même si là, ça commence à aller mieux», précise-t-il. Le défenseur n’est de loin pas le seul joueur helvétique touché par la maladie. La bulle mise en place était pour le moins percée. «Au cours des derniers jours, plusieurs de mes coéquipiers ont annoncé sur notre groupe WhatsApp de l’équipe de Suisse M20 avoir été testés positifs», mentionne Noah Delémont. «Cette situation conforte le choix d’avoir arrêté le tournoi. Il aurait été dommage que certaines équipes soient éliminées en quarts de finale en raison d’un forfait.» LPE

 

 

 

 

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