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hockey sur glace

Les charmes exquis de la KHL

Nouveau renfort offensif du HC Bienne, Alexei Dostoinov raconte son expérience en Sibérie de l’Ouest

Le Moscovite de 26 ans dit avoir vécu une «bonne expérience» sportive en Russie. Au quotidien, c’était un peu plus compliqué. Matthias Käser

Laurent Kleisl

«Alexei jouera dimanche à Lausanne.» Kevin Schläpfer a des plans précis pour son nouvel atout offensif. Arrivé mardi matin à Bienne, Alexei Dostoinov (26 ans) s’est entraîné hier pour la première fois dans son nouveau biotope. À la faveur d’un contrat portant jusqu’au terme de la saison, l’attaquant russe à licence suisse débarque du Metallurg Novokuznetsk, club de KHL. «En fait, j’étais en contact avec le HCBienne pour la saison prochaine», confie Dostoinov.

Le climat pesant plombant l’environnement de son ancien employeur a accéléré le processus. Lanterne rouge complètement larguée en KHL, Metallurg Novokuznetsk est depuis belle lurette écarté de la course aux play-off. Comme le circuit russe est organisé en ligue fermée, les formations sevrées de séries partent en vacances.

Et d’autant plus tôt cette année. En très haut lieu, il a été décrété que l’équipe nationale russe avait besoin d’un maximum de temps pour préparer les Mondiaux, qui se tiendront en mai à Moscou et Saint-Pétersbourg. Ainsi, la KHL a lancé ses activités saisonnières le 24 août.

Déjà.

«À Novokuznetsk, dans deux semaines, la saison sera terminée. Les derniers matches n’ont aucun enjeu», note Dostoinov. «Le club a également de gros problèmes financiers. Les salaires n’étaient plus payés, c’est une autre raison de mon départ. Metallurg a quatre semaines pour me verser trois mois d’arriérés. Vu la situation, j’ai demandé au HCB s’il était possible de venir tout de suite. Je veux encore jouer, et à Bienne, il y a des objectifs. On doit gagner des matches et laisser la dernière place à une autre équipe.» En très synthétique, c’est exactement ça. Puis: «Pour la saison prochaine, tout reste ouvert.»

La riante Novokuznetsk

Si le sport et le business ont poussé Dostoinov dans les bras des Seelandais, les charmes de la riante Novokuznetsk, bourgade de 550000 habitants sise en Sibérie de l’Ouest, complètent gaiement le tableau. «Là-bas, la vie n’est pas facile. C’est une ville industrielle et triste. Tant qu’on joue au hockey, ça va, mais pour se divertir, à part boire des cafés et aller au cinéma, il n’y a rien à faire. Et ces derniers temps, la température descendait à moins 30 degrés!»

Malgré ces déprimants frimas, l’ailier n’en a pas moins savouré chaque minute de glace grappillée en KHL – 14 en moyenne par match. Sa première saison dans la mère patrie, il l’avait amorcée à l’Avtomobilist Yekaterinburg. Et plutôt bien – six points en autant de parties.

«Pour dire que je découvrais la KHL, c’est vrai, j’avais bien commencé. Ensuite, j’ai été échangé à Novokuznetsk. On ne m’a pas vraiment demandé mon avis... C’est dommage, car j’avais du plaisir avec l’Avtomobilist.»

De très longs voyages

Mardi, Dostoinov a quitté la Sibérie en laissant une empreinte de 5 buts et 9assists en 42 matches disputés dans la meilleure ligue d’Europe. «Je qualifie ces quelques mois en KHL de bonne expérience. Aujourd’hui, je pense être un meilleur joueur», glisse-t-il. Une preuve?

«Pour la première fois de ma carrière, j’ai évolué en infériorité numérique! J’ai dû apprendre, comme tant d’autres choses. Cela a déjà commencé en préparation, une phase bien plus poussée que tout ce que j’avais connu. Le camp d’entraînement a débuté le 1er juillet avec un mois d’énorme travail. C’était dur, mais ça m’a beaucoup apporté. Lors de ma première séance de glace, cela allait bien trop vite pour moi. Et j’ai réussi à m’adapter.»

Habitué aux sympathiques et brèves virées à travers la Suisse, Dostoinov a découvert la vie de hockeyeur dans un avion. Des heures et des heures au-dessus de la Russie, «mais les voyages sont bien organisés», rétorque-t-il. «C’est comme en NHL, on dispute quatre à cinq parties consécutives à l’extérieur. Après quatre ou cinq heures de vol, on joue notre match et on repart aussitôt pour la ville suivante avec une petite heure dans l’avion.»

Pour sa première excursion avec le HC Bienne, dimanche à Lausanne, Dostoinov n’aura assurément pas de soucis pour digérer une heure en car.

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