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VTT

Parée à braver le froid et la neige

Une année après sa dernière course, Emilie Siegenthaler remonte en piste ce week-end à l’occasion des championnats de Suisse. A Saint-Luc, la Biennoise aura surtout affaire à la météo.

A Saint-Luc, ce week-end, la descendeuse biennoise Emilie Siegenthaler partira à la conquête de son huitième titre national (photo Boris Beyer)

Christian Kobi

Un regard furtif par la fenêtre suffit à s’en apercevoir. L’automne est là, et plutôt bien là. «D’habitude, à cette période de l’année, on a déjà terminé notre saison. Là, on s’apprête tout juste à la commencer», souffle Emilie Siegenthaler. Comme tout le monde, la vététiste biennoise est en manque de repères. Encore davantage parce qu’elle a dû passer sur le billard en début d’année pour rafistoler son genou droit amoché sur une piste de pump-track. «Cela fait une année que je n’ai plus disputé de compétition officielle. Au niveau de la motivation, ce n’est pas toujours facile à gérer», avoue-t-elle.

Pourtant, le bout du tunnel est là, juste devant elle. Ce week-end, à Saint-Luc, elle s’élancera enfin pour une «course qui compte». Au bout, il y a un huitième titre de championne de Suisse à aller chercher. Rien que ça. Mais Emilie Siegenthaler est inquiète. Elle scrute l’application de MétéoSuisse, sans parvenir à se rassurer. «Il n’est pas impossible qu’il y ait de la neige en haut de la piste (réd: le départ est situé à 2180 m d’altitude). Mais le vrai challenge, c’est la température. S’il fait froid, avec les mains gelées, il devient très difficile de contrôler le vélo.»

La boue, en revanche, n’inquiète pas la meilleure spécialiste suisse de l’histoire de descente. Au contraire. «Je suis plutôt à l’aise sur les terrains boueux, qui impliquent qu’il ne faut pas être à 100% de ses limites de haut en bas, mais rouler de manière plus intelligente», avance-t-elle. Pour illustrer le propos, elle cite les Mondiaux de l’année dernière, à Mont-Saint-Anne, au Canada, où elle avait pris une belle 5eplace dans des conditions dantesques. Une manche de Coupe du monde plus loin, le circuit se donnait rendez-vous en 2020, sans savoir à l’époque qu’un virus passerait par là.

Un challenge interne
Dans la station valaisanne, qu’il pleut, qu’il vente ou qu’il neige, Emilie Siegenthaler aura pour principale – et quasi seule – rivale Camille Balanche, sa campagne à la vie. Une situation particulière qui ne fait que décupler sa motivation. «Je sais que ‹Cam› est en forme (réd: elle vient de remporter la Coupe de France) et qu’elle est supermotivée pour décrocher un premier titre de championne de Suisse. Cela apporte un petit piment supplémentaire, un petit challenge entre nous.»

La semaine suivante, dans la station autrichienne de Leogang, les deux compères seront les seules Suissesses à prendre part aux Mondiaux de descente. Elles y viseront comme à leur habitude une place dans le haut du tableau, même si l’absence de compétition jusqu’ici rend tout pronostic aléatoire. «A ce que j’ai entendu, quasiment tout le monde sera là. Le plateau sera vraiment très relevé», note la Biennoise, qui «se satisferait» volontiers d’un top5. Pour un retour de blessure, après une saison blanche, la performance aurait même à ses yeux valeur de médaille.

Des championnats de Suisse ce week-end, des Mondiaux la semaine suivante. Et le reste alors? Une étape de Coupe du monde, avec deux courses vendredi et dimanche, est pour l’heure toujours au programme à Maribor, en Slovénie, à la mi-octobre. La deuxième à Lousa, au Portugal, est plus incertaine. «A Maribor, les conditions prévues sont vraiment strictes», dévoile Emilie Siegenthaler. «On sera ainsi tous logés dans le même hôtel, avec un étage par équipe pour que les contacts soient réduits au minimum. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre.»

Des nouvelles bientôt
Tous ces événements, pour autant qu’ils soient maintenus, la descendeuse biennoise de 34ans y prendra part. Parallèlement, elle en profitera pour régler son avenir avec les dirigeants de son équipe, Pivot Cycles, elle qui a déjà annoncé qu’elle souhaitait poursuivre sa carrière au moins une saison supplémentaire. «Mais pour avoir des nouvelles fraîches, il faudra qu’on se rappelle après les Mondiaux», susurre-t-elle. C’est noté.

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