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Athlétisme

Un millésime 2013 et des projets à foison pour l’AJA

L’Association jurassienne se porte à merveille

Fanette et Aurélie (à droite) Humair, présentes aux derniers Mondiaux, prennent aussi part aux meetings régionaux. (Archives Guillaume Hentzi)

Laurent Schaffner

Dans un élan naturel, une saine émulation entraîne bien souvent des résultats insoupçonnés. C’est un peu la conclusion que peut tirer l’Association jurassienne d’athlétisme (AJA) d’une année 2013 à classer au rayon de millésime d’un point de vue des performances engrangées.
L’AJA, qui tient aujourd’hui son assemblée annuelle des délégués à Alle, peut s’enorgueillir de compter dans ses rangs les sœurs Aurélie et Fanette Humair ainsi que le décathlonien Jonas Fringeli. «Grâce notamment à la participation aux Mondiaux des deux sœurs Humair ainsi que du titre de champion de Suisse élites de décathlon conquis par Fringeli, nous avons eu énormément de place dans les médias», explique Sébastien Gerber, président de l’AJA.

Regagner un côté populaire

«De plus, les deux sœurs sont restées dans la région et étaient présentes lors des meetings régionaux. Forcément, les jeunes avaient des paillettes dans les yeux quand ils les voyaient. Et puis, de manière générale, je suis satisfait des résultats obtenus par nos membres. Beaucoup de records personnels et certains records jurassiens sont tombés.»
A ce titre, la structure sports-études qui profite à six jeunes du giron régional tient également une place prépondérante dans ce tableau réjouissant mais pas encore idyllique. Pour être parfait, il conviendrait que ce dernier regagne un côté populaire que l’athlétisme a un peu perdu. «Oui, si la qualité fut exceptionnelle, on peut encore s’améliorer au niveau de la quantité», image Gerber. «L’athlétisme souffre de cette idée selon laquelle il faudrait être un super athlète pour pouvoir pratiquer ce sport. Du coup, les jeunes ont peur de se tester.»
Outre cette représentation erronée, l’érosion populaire du sport roi des JO s’explique aussi par l’évolution de la société actuelle, qui berce les jeunes de nouvelles technologies. «Cette tendance touche plus les sports anciens que certaines activités considérées comme plus ‹funs›, qui continuent d’attirer les jeunes générations», estime l’affable président de l’AJA. «Et puis, pour les régions périphériques comme la nôtre, il est plus difficile de garder les jeunes, puisqu’ils vont faire leurs études ailleurs.»

Des interclubs en mai

Face à cette lourde tendance contre laquelle il paraît difficile de s’élever, l’AJA regorge pourtant d’inventivité. «Il y a d’abord les micro-sprints mis sur pied dans le cadre de l’UBS Kids Cup, qui permettent aux non-licenciés de concourir», glisse-t-il. «Ensuite, nous souhaiterions renforcer nos collaborations avec les associations de gymnastique du Jura et du Jura bernois pour que leurs membres et les nôtres se mêlent aux compétitions. Ce qui signifie la mise en place de concours sans licence, mais qui ne changerait rien pour la vie des licenciés. Ces derniers continueraient donc à enregistrer leurs records et leurs minima dans le cadre de ces événements.»
Enfin, durant cette année2014, l’AJA va lancer un nouveau projet, qui prend vraisemblablement sa source d’inspiration dans le tennis. Afin de casser l’image de sport individuel et quelque peu austère qui colle à la peau de l’athlétisme, l’Association va mettre sur pied un grand match interclubs en mai prochain à Moutier. «Ce sera pour les catégories M10, M12 et M14», détaille Gerber, avec enthousiasme. «Le but sera de concourir pour son club et non pas pour soi. Les sociétés de gym pourront y participer, donc on rend l’événement accessible aux non-licenciés.»
Derrière cette effervescence de projets et d’idées, on devine sans peine que l’AJA est une association qui vit bien. «J’ai la chance de travailler aux côtés de personnes qui sont des carrures dans leur domaine», conclut Gerber. On le croit volontiers.

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