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Crevaisons et chaleur au menu grison

L’étape de Coupe du monde de Lenzerheide n’a pas souri aux régionaux. Seule la descendeuse biennoise Emilie Siegenthaler a terminé sa course, malgré une crevaison, mais bien loin du podium convoité

La descente en VTT, un art spectaculaire qui s’est amusé des bosses de la station grisonne de Lenzerheide. Keystone

Tiphaine Bühler

Championne de Suisse de la spécialité, Emilie Siegenthaler a crevé à mi-parcours, samedi, lors de la descente de Coupe du monde de Lenzerheide. La Biennoise s’est classée 23e en poussant son vélo. «A la réception d’un saut, j’ai atterri sur une pierre», explique la No 6 mondiale.

«C’est vraiment dommage que ça m’arrive ici. J’ai tout de suite senti que j’avais crevé. Ça ne m’est pas souvent arrivé en course et jamais en finale. Mais là, la piste était tellement usée qu’il y avait beaucoup de cailloux qui roulaient partout. De nombreux descendeurs ont aussi chuté, comme Emmeline Ragot, qui avait remporté les qualifications vendredi.»

Au moment de la crevaison, la Biennoise se situe à 1’’30 de la gagnante Rachel Atherton. Elle est dans sa course. Mais le scénario dérape. «J’ai continué de rouler avec mon pneu percé», raconte-t-elle. «Les rayons ont commencé à sortir. J’ai alors poussé mon vélo jusqu’à l’arrivée et dans des bosses énormes. Je glissais par 29 degrés. Un cauchemar!»

Une scène si cocasse qu’elle en a rigolé par la suite. «Dans ce genre de situation, on essaie simplement de survivre sur le vélo le plus longtemps possible. Ça fait partie de ce sport. Je n’allais pas me mettre à pleurer comme quand j’avais 15 ans. Bien sûr que j’étais déçue, mais c’est le jeu. Dans ma carrière, j’ai aussi souvent profité de la crevaison de mes adversaires. En plus, retrouver une équipe qui reste positive lorsque ce genre d’incident arrive, ça aide à relativiser.»

Dès lors, la descendeuse tourne la page et pense au prochain rendez-vous de Coupe du monde au Mont Saint-Anne (Can), les 1er et 2 août. Auparavant, elle fera halte par les Deux-Alpes pour une étape de Coupe d’Europe en guise de remise en forme les 11 et 12 juillet.

Dur dur pour les Prévôtois

Dimanche en cross-country, Bryan Allemann a également été victime d’une crevaison chez les M23, mais après un tour et demi déjà, sur sept (29 km). «J’étais bien placé dans le premier tour avec des Suisses comme Simon Bannwart, qui a fini 37e», précise le vététiste de 21 ans.

«J’ai ensuite crevé au fond de la forêt dans la deuxième boucle. J’ai dû marcher 1,5 km à plat pour venir changer ma roue. J’avais alors sept minutes de retard. J’ai continué à rouler encore deux tours pour le plaisir avant d’être sorti par les organisateurs.»

Pour sa deuxième expérience en Coupe du monde en Suisse –après Champéry il y a cinq ans en juniors –, Bryan Allemann garde le sourire, malgré un 94e rang très loin du vainqueur, le Saint-Gallois Lars Forster en 1h18. «Je me suis senti bien mieux physiquement que ces dernières semaines», souligne-t-il. «Les traces de mononucléose révélées dans mon sang il y a quelques jours sont anciennes et je peux continuer ma saison sans problème.»

Marine Groccia a également été sortie de la course, alors qu’elle allait entamer le dernier des sept tours, cela après 1h30 d’effort à plus de 30 degrés. Elle se classe 35e malgré tout, car la moitié des partantes en élites ne sont pas arrivées au bout de l’épreuve (29km). Intouchable, la Norvégienne Gunn-Rita Dahle Flesja s’est imposée en 1h32. Pas de quoi dégoûter la Prévôtoise de 24 ans.

«J’ai réalisé un bon départ en rattrapant bien mes adversaires dans les deuxième et troisième tours», observe Marine Groccia. «J’ai eu ensuite un coup de chaud dans le quatrième passage, avant de retrouver la forme par la suite. On a toutes souffert de la canicule à un moment ou à un autre. Mais dans l’ensemble, j’avais de bonnes jambes même si le parcours manquait de montées à mon goût. »

Moins à l’aise en technique pure et notamment sur les racines, elle se réjouit déjà de la manche de Coupe de Suisse de Montsevelier le week-end prochain. «J’attends aussi les championnats de Suisse de Langendorf dans deux semaines (réd: 17 au 19 juillet)», souffle celle qui est licenciée depuis moins de cinq ans. «J’espère arriver dans les cinq premières.»

Schurter encore 2e

(si)

Problème technique  Nino Schurter n’a pas été en veine sur ses terres à Lenzerheide. Le Grison a dû se contenter de la 2e place, battu par le Tchèque Jaroslav Kulhavy. C’est la troisième fois en autant de sorties cette année en Coupe du monde que Schurter échoue au 2e rang, lui qui avait déjà été devancé par Kulhavy à Nove Mesto (Tch) puis par le Français Julien Absalon à Albstadt (All).

Et si le vététiste grison a bien fêté une victoire cette saison, c’était aux Jeux européens de Bakou, où Kulhavy et Absalon étaient absents.

Hier à Lenzerheide, Schurter a longtemps fait la course en tête avec Kulhavy. Mais un problème technique à sa roue arrière à trois tours de l’arrivée lui a fait perdre un temps précieux, qu’il n’est jamais parvenu à rattraper. Un scénario presque identique à celui d’Albstadt, où c’est une chute qui avait ruiné ses chances de victoire en fin de course.

Sur la ligne, Schurter a échoué à 33 secondes du champion olympique 2012. La 3e place est revenue à un autre Tchèque, Ondrej Cink, tandis que le Bernois Mathias Flückiger a échoué au pied du podium.

Première Dans la course dames, la Suisse a aussi été privée de victoire, et même de podium. La «faute» à Jolanda Neff, qui a connu une rare déconvenue en se classant au 4e rang, à plus de deux minutes de la gagnante, la Norvégienne Gunn-Rita Dahle Flesja.

Il s’agit de la première défaite de la saison pour la Saint-Galloise, qui avait remporté les deux premières étapes de la Coupe du monde à Nove Mesto et Albstadt – à chaque fois devant Dahle Flesja –, mais aussi les Jeux européens à Bakou ainsi que les championnats de Suisse sur route.

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