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Musique

Les couleurs et la diversité du riz

Une jeune artiste de 22 ans établie à Sonvilier participe à un concours national, MyCokeMusic. A vos votes.

Rani Bruggmann, ou Colour of Rice à la scène, compositrice, auteure et interprète. LDD

Matthieu Hofmann

L’évolution des votes est cachée. «C’est une bonne chose», assure Rani Bruggmann. «J’ai déjà participé à d’autres concours où l’on pouvait suivre les votes en temps réel et, parfois, cela peut être démoralisant.» D’ici au 14 octobre, cette jeune chanteuse domiciliée à Sonvilier espère récolter un maximum de clics et ainsi devenir finaliste du concours MyCokeMusic. S’en suivra la finale, sur scène, à Zurich, ou les trois derniers élus, qu’ils soient seuls ou en groupe, devront séduire jury et public.

Si elle n’est pas encore au bout du chemin, Rani Bruggmann a déjà parcouru un bout de route puisqu’elle a été retenue, pour la phase des votes donc, parmi plus de 200 participants provenant de toute la Suisse. Au final, le gagnant aura droit à une année de conseils professionnels, de coaching artistique et à 20 000 fr. pour sortir un disque, le tout pour une somme totale de 50 000 fr.

D’ici et d’ailleurs
Un pied à Sonvilier, l’autre un peu partout. Avec Rani Bruggmann, l’expression voir du pays prend un sens littéral. Née à Saint-Gall, passée notamment par Zurich et l’Emmental, cette artiste de 22 ans réside aujourd’hui avec sa musicienne de maman dans le Haut-Vallon.

«Je ne suis pas liée à un endroit précis, j’ai simplement grandi avec ma famille», lâche-t-elle laconiquement quand on lui demande où elle a vécu son enfance avant d’ajouter qu’elle a aussi pu, à cette période, parcourir l’Espagne, le Portugal, le Maroc et la France, en caravane. «Mon père est un aventurier», décrit-elle. «Il a fait de nombreux voyages.» Touche-à-tout, le paternel aura notamment embrassé les fonctions d’électricien, de professeur d’anglais et de chef de cuisine.

L’uni, pas pour elle
Une maturité bilingue en poche, elle ne se voit pas forcément poursuivre ses études et se consacre actuellement pleinement à la musique. «Peut-être qu’un jour j’irai à l’université et je deviendrai une personne normale», glisse-t-elle. «J’ai visité quelques facultés, à Neuchâtel et Berne, mais l’atmosphère ne me convenait pas.»

Aujourd’hui, outre le temps qu’elle passe devant son ordinateur, «un travail qui ne se voit pas», elle arpente aussi les rues de Bienne avec sa guitare. «J’ai l’autorisation de la police», assure-t-elle en riant.

«C’est obligatoire.» Et de poursuivre:«Mais actuellement, je me concentre principalement sur le concours et mon album. Je ne sais pas quand il sortira.» Cela dépendra, notamment, de la finalité dudit concours. «Toute seule, j’ai évidemment des limites», admet-elle. «Gagner pourrait me permettre de toucher davantage de personnes.»

Une chanson douce...
C’est sa maman qui l’a fait pianoter ses premières notes. Japonaise, diplômée de l’école d’arts de Tokyo, elle chante, joue du piano, de l’orgue. «Je crois que mon goût pour la musique est né lors des berceuses qu’elle me chantait enfant», esquisse Rani.

Son pseudonyme, Colour of Rice, lui a été inspiré juste avant l’adolescence, à 12 ans, par une amie. «Elle m’a dit que je lui faisais penser à un bol de riz», explique la jeune femme. Pour chasser l’étonnement, entre deux rires, elle assure qu’il n’y avait rien de raciste.

«Je me suis dit qu’un jour, j’utiliserais ce nom.» Elle explique que le riz n’est pas forcément blanc. «Le monde, comme le riz, est plein de diversité.» Elle utilise aussi Colour of Rice pour signer ses œuvres lorsqu’elle s’adonne à la photographie ou à la création de cartes postales.

L’inspiration par les sens
Compositrice et auteure, en anglais, de toutes ses chansons, elle s’est essayée une seule fois à l’écriture d’un texte en français. «Je me sens bien avec l’anglais», justifie-t-elle. Elle puise son inspiration dans ses sens. «Comment peut-on ne pas être inspiré?», questionne-t-elle. «Je crois qu’au début, c’est une émotion qui me guide.»  Pour, au final, créer de douces ballades rafraîchissantes.

Et de conclure en paraphrasant Albert Einstein:«Il n’y a que deux façons de vivre sa vie: l’une en faisant comme si rien n’était un miracle, l’autre en faisant comme si tout était un miracle.» Colour of Rice assure avoir opté pour la deuxième possibilité.

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