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Grippe aviaire

Pas un temps à mettre un poulet dehors

Depuis hier, la Suisse entière est considérée comme une zone de contrôle, ceci en réponse à l’arrivée du virus H5N8, notamment à Bienne. Prudence, donc, dans le Jura bernois.

Après des bêtes mortes retrouvées sur les berges des lacs Léman et, ici, de Neuchâtel, les mesures ont été étendues à toute la Suisse. Keystone

Dan Steiner

Rentrez vos volatiles, c’est en résumé la directive de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). En détail, cette consigne sortie ces derniers jours vise la volaille domestique, incluant ainsi les oiseaux nageurs et coureurs. Une mesure prise une dizaine de jours après la découverte de dizaines d’oiseaux sauvages retrouvés morts autour du lac de Constance, sur les territoires suisse, allemand et autrichien.

Dix ans après la grippe aviaire H5N1 de 2006-2007, c’est cette fois le sous-type H5N8 qui menace les oiseaux. «L’objectif est d’empêcher tout contact entre les oiseaux sauvages et les volailles domestiques», peut-on lire dans le communiqué de l’OSAV, qui précise que le virus n’est pas contagieux pour l’homme. Si tant est qu’il ne mute pas dans les semaines à venir...

Poules pondeuses: attention
Mais comme un cas de cygne mort et infecté a notamment été signalé sur la rive sud du lac de Neuchâtel (à Estavayer-le-Lac), ainsi que quatre volatiles à Bienne (voir en encadré), le Jura bernois n’est pas à l’abri de toute mauvaise surprise. Un poulet malade est en effet un poulet condamné, explique Christine Bühler, vice-présidente de l’Union suisse des paysannes et des femmes rurales.

Bien qu’aucune des 20 000 exploitations avicoles de Suisse n’ait encore été touchée, l’habitante de Tavannes est en première ligne, puisqu’elle élève quelque 8400 poulets pour un géant suisse de la filière carnée. «L’entreprise a déjà informé ses fournisseurs la semaine passée.» Pour l’instant, la directive à respecter est le confinement de ses poulets.

La mesure peut s’avérer contraignante, mais plutôt pour les éleveurs de poules pondeuses. A l’instar de Christine Bühler, Marc et Myriam Niederhauser de La Tanne, sur les hauts de Tramelan, n’ont heureusement pas ce problème. Leurs 6000gallinacés pondeurs bénéficient d’un jardin d’hiver fermé par un grillage.

Le lavage et le changement des bottes et des habits adaptés, ces derniers le faisaient déjà avant que ne tombent les directives fédérales. «Pour nous, rien n’a vraiment changé. Nous veillons juste à ne pas laisser entrer de visiteurs dans le poulailler, par exemple», avoue Myriam Niederhauser.

Symptômes invisibles
Combien de temps dureront ces mesures de «quarantaine», nul ne peut le dire. En attendant, il convient de les respecter religieusement: les oiseaux sauvages ne doivent pas avoir accès à la nourriture ou au bassin de la volaille et celle-ci doit être tenue à l’écart des oies, canards ou cygnes.

Par ailleurs, la Confédération exige que dans les poulaillers comptant plus de 100 bêtes, les animaux morts ainsi que les symptômes particuliers de maladie doivent être consignés. Problème:  les symptômes ne sont pas forcément toujours visibles.

Finalement, les propriétaires de volaille domestique doivent s’annoncer au Service de coordination cantonal de l’Office de l’agriculture et de la nature avant le 30 novembre.

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QUATRE CAS CONFIRMÉS AU BORD DU LAC DE BIENNE

Didier Nieto

La grippe aviaire a fini par atteindre les rives du lac de Bienne. La Direction cantonale de l’économie publique a informé hier dans un communiqué que le virus H5N8 avait été diagnostiqué chez deux mouettes et deux fuligules morillons (des sortes de canard) retrouvés morts le week-end dernier à Täuffelen et sur la plage de Bienne. Ces découvertes portaient hier après-midi à une vingtaine le nombre de cas de grippe aviaire recensés sur le territoire national.

A Bienne, les prescriptions de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) ne s’appliquent pas directement à la Colonie des cygnes. Les canards et cygnes qui résident ou déambulent à proximité du centre de soins sont sauvages et ne peuvent par conséquent pas être confinés. Quant à la centaine de pensionnaires officiels de la colonie – principalement des perruches, des perroquets et des canaris –, ils ne font pas partie des espèces concernées par les mesures de prévention.

Par mesure de précaution, le canton invite toutes les personnes qui trouvent un cadavre d’oiseau à ne pas le toucher et à informer le Service de garde-faune au numéro 0800 940 100.

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