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Chronométrage

Malheureux cafouillage

Repêchée près le couac lors de la descente de Crans-Montana de samedi, Lara Gut-Behrami perd son 3e rang. La faute à des erreurs de calcul de Swiss Timing. Vous avez dit confusion?

Classée 2e, Joana Hählen se retrouve au final au 4e rang, et Lara Gut-Behrami au 6e. Keystone

Par Philippe Oudot

C’est un incident dont Longines, chronométreur officiel de la Fédération internationale de ski (FIS) depuis 2006, se serait bien passé. Lors de la descente dames de samedi, à Montana, de gros problèmes de mesures des temps avaient perturbé la course, le chronomètre ne s’étant pas arrêté sur la ligne d’arrivée pour certaines coureuses.

Il avait donc fallu recourir au chronométrage manuel pour départager les descendeuses. Ce qui avait souri notamment à Lara Gut-Behrami, qui avait passé de la 4e à la 3e place. Mais hier, c’est un nouveau couac qui est venu ternir l’image de Longines, puisqu’un nouveau classement a dû être établi (voir en page 15) suite à la découverte d’erreurs de calcul. Des erreurs qui, en fait, ne sont pas imputables à la marque au sablier ailé, mais à Swiss Timing, la société du Swatch Group spécialisée dans le chronométrage d’événements sportifs pour le compte des marques du Swatch Group.

Directeur de Swiss Timing, Alain Zobrist assume l’entière responsabilité de ce malheureux cafouillage. En fait, explique-t-il, il y a eu un problème au niveau des cellules électroniques sur la ligne d’arrivée. «Après les nombreux passages des coureuses lors des deux jours d’entraînement et en raison de la fonte de la neige, les cellules n’ont plus été en mesure de capter les impulsions au passage de certaines coureuses selon leur trajectoire sur la ligne d’arrivée.» Comme le souligne Alain Zobrist, les chronométreurs sont formés en conséquence pour utiliser du matériel très performant, ils ont des protocoles à suivre, des check-lists à vérifier pour que tout fonctionne.

Procédures pas respectées
«En l’occurrence, les procédures n’ont pas été respectées, ce qui a eu pour effet que certains temps n’ont pas pu être saisis. Nous avons donc dû utiliser un système de chronométrage manuel pour les coureuses dont le temps électronique n’était pas disponible», indique-t-il. Ce qui a conduit à modifier une première fois le classement. Mais en l’occurrence, lorsque de tels incidents surviennent, Swiss Timing reprend et recalcule ensuite tous les temps, qu’ils soient électroniques ou manuels, en partenariat avec les délégués techniques de la FIS, qui officialisent les résultats.

«C’est lors de cet examen que nous avons constaté qu’il y avait eu des erreurs de calculs dans la prise des temps manuels. Voilà pourquoi la FIS a dû corriger encore une fois le classement», admet Alain Zobrist. «Nous sommes évidemment désolés que nous n’ayons pas été en mesure de donner les bons résultats immédiatement après la course, comme il se doit. Nous allons bien sûr analyser en profondeur ce qui s’est passé et en tirer toutes les conséquences», promet le CEO.

Il assure toutefois qu’un tel incident est unique et note au passage que le chronométrage de compétitions à l’extérieur est plus compliqué qu’en salle en raison des conditions météo, ajoutant que cela n’excusait en rien ce qui s’est passé. Craint-il des conséquences, par exemple d’être lâché par la FIS? «Non, je ne crois pas. Nous assurons le chronométrage dans une centaine de disciplines, et avons un contrat à long terme avec la FIS. Nous allons tout faire pour restaurer au plus vite la confiance.»

 

Toujours confiant

Du côté de Longines, on souligne que ce couac ne saurait remettre en cause le partenariat avec la FIS ni avec Swiss Timing. Vice-président marketing de la maison imérienne, Matthieu Baumgartner rappelle qu’elle est à la base de la création de Swiss Timing, dans les années 70, et que les deux partenaires travaillent en étroite collaboration sur plusieurs centaines d’événements sportifs de par le monde pour fournir des résultats fiables aux athlètes et aux organisateurs. Il assure qu’un tel incident est exceptionnel et se dit convaincu que cela ne devrait pas pénaliser l’image de Longines.

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