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Cyclisme

Une motivation intacte malgré les doutes

Les organisateurs imériens de la 2e étape du Tour de Romandie 2021 ne savent pas si ni dans quelles conditions la course aura lieu. Cela n’affecte à ce stade pas leur moral.

Pour une fois, ce n’est pas la météo qui fait suer les organisateurs du Tour de Romandie... (photo Keystone)

Christian Kobi

Le Tour de Romandie est habitué à faire face aux affres de la météo. A chaque fois qu’il déploie ses fastes, entre fin avril et début mai, le brouillard, le froid et la pluie s’invitent presque immuablement dans la course. Mais cette fois-ci, c’est à une autre menace à laquelle les organisateurs sont confrontés: après l’annulation de la boucle romande en 2020, ils doivent planifier l’édition 2021 alors que la deuxième vague de Covid-19 frappe la Suisse de plein fouet. «Je ne suis pas Madame Soleil, mais je reste optimiste. J’espère que d’ici-là on aura passé le pire», lance John Buchs.

Le président du comité d’organisation de l’étape de Saint-Imier, qui doit relier le 29 avril 2021 LaNeuveville à la cité imérienne, veut y croire. «L’enthousiasme et la motivation au sein du comité sont intacts», lâche-t-il. Très tôt d’ailleurs, en mars dernier, les organisateurs imériens avaient accepté de remettre le couvert pour 2021. Mais ils redoutent déjà les conséquences que pourrait avoir une nouvelle annulation. «Il faut éviter une lassitude», relance-t-il. «Si le Tour de Romandie ne peut pas avoir lieu au printemps prochain, il nous sera difficile d’attendre une année de plus.»

John Buchs se refuse pourtant à mettre une quelconque pression sur Richard Chassot, le grand patron du Tour de Romandie, qui devrait communiquer ses intentions dans la deuxième partie du mois de novembre. Il sait que tout sera mis en œuvre pour que la boucle romande puisse se dérouler l’an prochain. Fait réjouissant: à ce jour, aucune des villes-étapes ne s’est désistée, ce qui permettra de reprendre tel quel le parcours prévu en 2020. Après un prologue à Oron et une 1re étape entre Aigle et Martigny, LaNeuveville et Saint-Imier prendront le relais pour la 2e étape, sur un tracé long de 164 km.

L’impact de la télévision
L’incertitude qui plane sur l’évolution de la situation sanitaire oblige les organisateurs à faire preuve de souplesse. Plusieurs scénarios sont envisagés: le premier est une disparition comme par enchantement de la pandémie d’ici-là. «Dans ce cas, nous pourrions accueillir 10000spectateurs ou plus dans l’aire d’arrivée», frétille John Buchs. Le deuxième, plus réaliste, consisterait à limiter l’accès à la zone d’arrivée à 1000 personnes, par exemple. Enfin, le troisième prévoirait le bannissement du public de l’ensemble du parcours. «Mais il faut bien se rendre compte que le seul endroit qu’on peut vraiment contrôler, c’est l’aire d’arrivée. Tout au long du parcours, ce jour-là, les promeneurs du dimanche pourraient bien être plus nombreux que jamais...» Et ce même si le 29 avril 2021 tombe un jeudi!    

Ce troisième scénario, s’il venait à se concrétiser, mettrait à mal l’image de fête populaire véhiculée par le cyclisme, l’un des rares sports où il ne faut pas débourser un centime pour voir à l’œuvre le gratin mondial. «Même sans public, le jeu en vaut la chandelle», estime l’ancien maire de Saint-Imier, qui rappelle que le Tour de Romandie est diffusé dans 143 pays, dont une soixantaine en «live». «Cette dernière heure en direct à la télévision est une magnifique occasion de mettre en exergue les beautés de notre région, d’autant plus que nous aurons deux passages sur la ligne d’arrivée.»

Des souvenirs de 2020
Les sponsors de l’étape imérienne en sont bien conscients, eux qui sont tous restés fidèles après l’annulation du printemps dernier. «Nous n’avons pas dû rembourser un seul franc jusqu’à présent», se félicite John Buchs, dont l’équipe travaille avec un budget stable de 110000 francs. Quant aux 10 000 objets promotionnels déjà commandés et sur lesquels ont été imprimées les dates de 2020, ils seront réutilisés l’an prochain. «Les spectateurs comprendront. Ce seront des collectors», sourit-il.

John Buchs n’est pas Madame Soleil, mais cela ne l’empêche pas de croire à un horizon dégagé. Derrière lui, c’est toute une région qui retient son souffle.

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