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Cyclisme

Presque 40 ans après le final

Saint-Imier sera aujourd’hui pour la quatrième fois le théâtre d’une arrivée d’étape du Tour de Romandie.

Michael Albasini avait gagné au sprint à Saint-Imier en 2015.

par Sélim Biedermann
 

Saint-Imier, le dimanche 13mai1984. La cinquième étape du Tour de Romandie(TdR) se terminait dans une atmosphère bon enfant. Tout juste une dizaine de barrières s’avéraient utiles pour contenir une foule essentiellement joviale à quelques mètres de la ligne. «Nous étions 15personnes au sein du comité d’organisation imérien à l’époque, et non pas neuf comme cette année et aussi en2015. Parce qu’il y avait davantage de rôles à attribuer. Il fallait par exemple un responsable des entrées vers l’arrivée.» Oui, les spectateurs devaient alors se munir d’un billet, raconte René Lautenschlager.

Soit un monsieur qui sait de quoi il parle, puisqu’il n’est autre que l’ancien président du comité d’organisation, devenu responsable de la police et de la circulation pour les deux arrivées suivantes, dont celle de ce jeudi – programmée peu après17h, le peloton partant de LaNeuveville à13h. L’histoire d’amour avec le TdR se prolonge non seulement pour lui mais donc aussi pour Saint-Imier, qui en est carrément à sa quatrième participation. «Je n’étais même pas au courant qu’on avait déjà accueilli cette épreuve en1950!», s’étonne René Lautenschlager, du haut de ses 71ans.

Effectivement, l’édition de1984 a laissé bien plus de traces dans les mémoires. Lorsque le Jura bernois avait pu être le théâtre du final de la boucle romande. «Ce qui est quelque chose de particulier», glisse à ce propos le membre du comité. «C’est même assez exceptionnel pour une bourgade comme Saint-Imier, étant donné que le Tour de Romandie a plutôt pour habitude de se finir dans une grande ville, à l’image de Fribourg cette année.» Ceci s’était produit dans le cadre du 1100eanniversaire de la commune et des nombreuses activités qui avaient ainsi dessiné cette célébration, le tout ayant été orchestré par un certain John Buchs et son équipe.

Ce même John Buchs qui a ensuite pris les rênes du comité local du TdR, toujours avec une étiquette de chef des opérations. Et ce pour deux éditions bien différentes des précédentes en terre imérienne. «Ce printemps, la surface dédiée au parcage, partagée en sept lieux, est de10 à 12fois supérieure à celle d’il y a une petite quarantaine d’années, où un seul parking ainsi que 300mètres le long d’une rue avaient suffi», image René Lautenschlager.

Plus de 10000 personnes
L’ex-directeur et professeur en scientifique de l’école secondaire de Saint-Imier –qui a d’abord vécu à Bienne, Moutier et Tramelan– se rappelle comme si c’était hier de cette désormais si vieille édition... Et même de la fin, qui avait été fêtée jusqu’au milieu de la nuit en compagnie d’autres organisateurs mais également de journalistes et de responsables et membres d’équipes cyclistes du TdR! Côté vélo, justement, une anecdote lui vient immédiatement en tête. «On devait fournir des chauffeurs et des voitures pour pouvoir suivre chaque coureur sur le contre-la-montre. Les personnes du comité avaient par conséquent l’opportunité de monter dans un de ces véhicules. Ce qui a été mon cas. Et je peux vous assurer qu’il n’est pas évident de descendre le Mont-Crosin à plus de 100km/h! C’est un des grands souvenirs que je garde», sourit-il.

René Lautenschlager n’a pas oublié non plus la fête populaire de2015 au cœur de «Sainti», sans vouloir remuer le couteau dans la plaie en période de Covid et de «bulles sanitaires»... «C’était un succès attendu, avec vraiment beaucoup d’engouement et une ambiance très sympa. On visait 10000personnes, et il y en avait eu même plus selon certaines estimations», relève-t-il. «Tout avait très bien fonctionné, comme on l’espérait.»

En revanche, aucun souvenir particulier ne lui saute à l’esprit quant à cette précédente arrivée. «A part que notre cahier des charges au comité était devenu très précis par rapport à celui de1984, il n’y a pas beaucoup d’autres choses qui m’ont frappé», rigole cette cheville ouvrière imérienne du TdR. Ah, les années80...

 

Cinquième vainqueur à Saint-Imier

Le TdR arrive pour la quatrième fois à Saint-Imier, mais il y aura un cinquième vainqueur ce jeudi. En1950, lors de la deuxième étape partant de Sierre (237km), le Suisse Martin Metzger avait précédé le grand Hugo Koblet et son autre compatriote Jean Brun. Puis en1984, il y avait eu deux gagnants. Le Néerlandais Johan Van der Velde avait remporté la première demi-étape lancée à Porrentruy (103,8km) et l’après-midi, lors du contre-la-montre final de la course(26,1km), Jean-Mary Grezet l’avait emporté avec 14secondes d’avance sur l’Irlandais Stephen Roche. Le Loclois avait perdu cette boucle romande aux points face à ce dernier. Enfin, en2015, au terme de la deuxième étape entre Apples et «Sainti» (168,1km), le Thurgovien Michael Albasini avait devancé au sprint le Colombien Jarlinson Pantano et le Français Julian Alaphilippe. /JCE

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