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Cinéma

Les arbres qui murmurent à l’oreille de l’homme

L’agroforestier Ernst Zürcher animera deux projection de «La Puissance de l’arbre» dans la région. Avec ce film, le Biennois souhaite rappeler l’importance de la forêt.

Ernst Zürcher espère inspirer les humains à se reconnecter à la nature, même dans les villes ou dans le cadre de l’enseignement. DR

Par Maeva Pleines

A la base, Ernst Zürcher est un amoureux de la forêt. Cette passion l’a guidé vers la science. Et, depuis quelques années, cette vocation le mène vers les arts. Ainsi, l’agroforestier a signé en 2016 «Les arbre, entre visible et invisible» qui résume ses recherches de longue durée. Un travail présenté, de manière plus concise et contemplative, dans le film «La puissance de l’arbre». Celui-ci  sera bientôt diffusé dans la région, en présence d’Ernst Zürcher: ce lundi au Royal, à Tavannes, mardi au Cinématographe de Tramelan et samedi prochain au Cinoche, à Moutier.

Cette plongée dans le monde végétal est née de la rencontre entre le Biennois et le documentariste Jean-Pierre Duval. «J’avais initialement été contacté pour présenter le portrait d’un seul arbre, dans le cadre d’un autre documentaire», retrace Ernst Zürcher. L’exposé de l’épicéa de Diemtigtal, une espèce impressionnante et peu connue, s’est finalement transformée en en carte blanche donnée du réalisateur à l’ingénieur forestier. «Nous nous avons eu un bon contact et j’ai tout de suite accepté. Mais je ne voulais pas être le seul intervenant», souligne le professeur émérite en sciences du bois à la Haute école spécialisée bernoise à Bienne.

Ainsi, une vingtaine d’intervenants ont été invités pour ponctuer des images paisibles et enchanteresses. Botanistes, artistes ou aventuriers y partagent leurs expériences, comme Kim Pasche un archéologue expérimental et trappeur helvétique vivant une partie de l’année dans le Grand Nord canadien. «J’ai eu la chance de rencontrer des personnalités fascinantes au gré des imprévus. J’ai aussi profité de contacter des spécialistes dont le travail m’intéressait, toujours avec un souci de représentation équilibrée: avec des femmes et des hommes, ainsi que des jeunes», note le chercheur.

Art et science se nourrissent
Chargé de cours à l’École polytechnique fédérale de Zurich et de Lausanne, ainsi qu’à l’Université de Lausanne, Ernst Zürcher confie que naviguer du domaine scientifique à artistique l’intéresse  «car cela représente un défi d’entrer dans un monde pas tout à fait maîtrisé». Il apporte son savoir et profite, en échange, des nouvelles perspectives. «Je reçois parfois des questions originales du public, qui m’ouvrent des pistes de réflexions et d’hypothèses de recherche», explique l’ingénieur forestier.

Il remarque un fort souci de son audience pour la gestion actuelle des forêts. «Par le passé, la Suisse était réputée pour sa sylviculture respectueuse, mais la pression a augmenté. On utilise désormais de grosses machines et l’on replante artificiellement au lieu de laisser faire la régénération naturelle.»

Avec «La puissance de l’arbre», Ernst Zürcher espère reconnecter l’humain avec la nature. «Nous sommes actuellement dans une époque charnière de transition écologique, et les arbres font partie de la solution. A chaque fois que l’on mise sur eux, nous ne sommes pas déçu. Mais tout dépend de nous», assure le scientifique. Evoquant le pouvoir sacré que revêtent les feuillus dans de nombreuses cultures, il prône ainsi de les inclure davantage dans les villes, dans la culture ou encore dans l’enseignement.
«La puissance de l’arbre»: lundi 20h au Royal à Tavannes, mardi 20h au Cinématographe à Tramelan et samedi 17h30 au Cinoche à Moutier.

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