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Baromètre de la Chambre d'économie publique

Des signes économiques peu fastes et un soutien fédéral aux PME inadéquat

La chambre d’économie publique du Jura bernois commente son baromètre industriel du troisième trimestre de cette année et annonce une action d’envergure nationale.

Patrick Linder, directeur de la CEP, montre une évidence: si les affaires baissent, les finances aussi; et si les finances baissent, les investissements se raréfient et l’entreprise perd de sa compétitivité. Yves-André Donzé

(c) Le baromètre industriel de la Chambre d’économie publique du Jura bernois (CEP) indique, pour le troisième trimestre 2016 au moins, la prolongation d’une situation caractérisée par un volume d’affaires très bas et de multiples conséquences de moyen et long terme sur les acteurs industriels de l’Arc jurassien.

Offrant des éléments de compréhension des dynamiques industrielles, cet outil d’appréciation des anticipations plongeant au cœur des entreprises met particulièrement en exergue l’incidence de carnets de commandes vides sur les résultats financiers et les capacités d’investissement, des domaines cruciaux pour la compétitivité de la place industrielle suisse dans un contexte international incertain. Invariablement, les petites entreprises s’avèrent les plus sensibles à cette configuration dont l’origine remonte au mois de janvier 2015.

«Leur faible capacité d’investissement est des plus préoccupantes et engage la pérennité de certains des éléments constitutifs du tissu industriel microtechnique» constate Patrick Linder, directeur de la CEP.

Face à ce contexte délicat menaçant l’existence de petites entités, la pertinence de la réponse politique nationale face aux contraintes que connaissent les petites et moyennes entreprises suisses, notamment en matière d’innovation, doit être questionnée urgemment.

Période délicate prolongée

L’outil de compréhension des dynamiques industrielles développé par la Chambre d’économie publique du Jura bernois (CEP) met en lumière, sur la base de prévisions subjectives des entrepreneurs, la prolongation d’une période délicate pour le système de production homogène et fortement interdépendant de la région.

Initiée en janvier 2015 à l’issue du choc constitué par l’annonce abondamment commentée la Banque nationale Suisse (BNS) d’abandonner la défense du taux plancher du franc, la brutale réduction du volume d’affaires semble s’être stabilisée depuis quelque mois à un niveau très bas.

Si l’hémorragie paraît maîtrisée, le degré d’entrée de commandes ne s’avère pas suffisant pour un fonctionnement de l’industrie régionale à son degré actuel de déploiement. Plus vulnérables à plusieurs titres, les petites entreprises anticipent encore des diminutions d’affaires, une réduction qui doit alerter les consciences.

Dès lors, la CEP et sa commission industrie estiment qu’un soutien direct à la formation professionnelle, qu’une prise en charge des postes de recherche et développement par le chômage partiel durant les périodes de RHT (réduction de l’horaire de travail) et qu’un possible soutien temporaire pour l’engagement de jeunes ingénieurs affectés à des projets de création constituent des mesures adaptées aux risques de moyen terme engendrés par la configuration actuelle.

Traitement de cette information dans l'édition de vendredi du JdJ.

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