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Société des officiers

Attaché militaire français, invité d’honneur

Stratégie aérienne et passation de pouvoir.

Le capitaine Christian Gäumann, nouveau président de la Société des officiers du Jura bernois et le lieutenant-colonel Laurent Jacot président démissionnaire, entourent l’attaché militaire français à Berne, le colonel Jean-Michel Meyer. Blaise Droz

Blaise Droz

Forte de 103 membres, la Société des officiers du Jura bernois a tenu ses assises annuelles hier soir à l’Hôtel du Chasseral. Les membres présents ont eu la chance d’entendre le remarquable exposé du colonel Jean-Michel Meyer, attaché militaire auprès de l’ambassade de France à Berne et officier de l’armée de l’air française venu parler de l’engagement des forces aériennes dans les armées modernes.

Affaires courantes d’abord
Avant que l’invité d’honneur prenne la parole, l’assemblée statutaire a été expédiée comme doivent l’être les affaires courantes, en deux temps et trois mouvements. On a appris que la société a enregistré trois démissions et une admission en la personne de Hubert Droz, ancien pilote militaire sur Vampire, Venom et Hunter.

Le point fort à retenir de cette assemblée est que le président, le lieutenant-colonel Laurent Jacot en a profité pour rendre son tablier à son vice-président, le capitaine Christian Gäumann. «Ma décision ne doit rien au hasard, au contraire elle était planifiée de longue date puisque j’ai toujours dit pendant mes 5 ans de présidence que je préparais le terrain pour du sang neuf.

À 51 ans, je rentre dans le rang, persuadé que l’enthousiasme de mon successeur assurera la pérennité nécessaire à notre société», a-t-il dit. Laurent Jacot conserve toutefois la fonction de caissier qu’il assumait ad interim pendant sa présidence.

Christian Gäumann a passé son enfance à Sonvilier. Il vit désormais à Bienne et travaille au département militaire à Berne où il s’occupe du protocole militaire lors de visites de délégations étrangères. Une excellente position pour entrer en contact avec l’attaché militaire français Jean-Michel Meyer à qui la parole a été cédée pour son exposé tout à fait passionnant à entendre.

Un engagement international
Cet ancien pilote de Mirage F1 et Mirage 2000 a été engagé à divers titres et sur différents théâtres d’opération, notamment en Irak, dans les Balkans, au Tchad et au Mali. Son exposé a débuté par un historique dans lequel il rappelle qu’en 1911, le Maréchal Ferdinand Foch avait déclaré que les avions étaient de beaux engins pour occuper les sportifs mais qu’ils étaient sans aucun intérêt militaire.

En 1916, pendant la bataille de Verdun, il y a tout juste cent ans, Pétain avait compris en voyant les avions observateurs allemands survoler les positions françaises que l’aviation avait bel et bien un avenir militaire et avait demandé à tout ce que la France comptait de pilotes aguerris de «nettoyer le ciel de Verdun».

Plus tard, Churchill et Montgomery avaient été visionnaires, et affirmaient que la maîtrise du ciel était indispensable pour l’emporter. Personnage ouvert à l’humour, le colonel Jean-Michel Meyer, aime brocarder la marine, qui affirme son importance vitale en disant que le globe terrestre est recouvert à 70% de mer, par cette boutade: «Elle est surtout entourée par 100% de ciel.»

Qu’il s’agisse de reconnaissance, de dissuasion ou de combat, l’armée de l’air est considérée comme vitale dans le dispositif aérien français. La supériorité technologique est également fondamentale si l’on veut que l’armée de l’air joue pleinement son rôle de dissuasion. Dans ce registre, les armées de l’air sont désormais aussi épaulées par les drones... Un outil nouveau mais qui, selon l’orateur, ne remplacera jamais les avions.

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