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Futur

Avenir envisageable sans Moutier

Pour Virginie Heyer, députée-maire de Perrefitte, le choix des Prévôtois est regrettable, mais le Jura bernois a tout de même encore toutes les cartes en mains pour se développer.

Virginie Heyer, députée-maire de Perrefitte, se dit confiante pour l’avenir du Jura bernois. Archives Stéphane Gerber

Par Sébastien Goetschmann

Avec le choix exprimé dans les urnes par les Prévôtois, le Jura bernois sera amputé de près de 7400 habitantes et habitants. Le vote de ce dimanche 28mars 2021 aura immanquablement des conséquences pour la région.

Cela sera certainement tout particulièrement vrai pour les petites communes de sa couronne. Virginie Heyer, députée-maire de Perrefitte en est on ne peut plus consciente. «C’est naturellement une journée historique et unique que nous venons de vivre aujourd’hui», souligne-t-elle en préambule. «Personnellement, je regrette le résultat, mais je l’accepte et le respecte entièrement.»

 

Du pain sur la planche
Cela étant dit, la politicienne s’attend à devoir s’engager dans des négociations et à chercher des solutions pour entretenir des synergies indispensables entre sa commune et la ville prévôtoise. «Il y aura en effet du pain sur la planche», assure-t-elle. Pas de quoi toutefois la plonger dans un profond désarroi. «Que ce soit pour les villages qui entourent Moutier ou pour tout le Jura bernois, nous avons les forces vives pour pouvoir rebondir et toutes les cartes sont dans nos mains pour développer cette magnifique région», affirme-t-elle, résolument convaincue.

Pour s’en persuader, la députée-maire mentionne la Stratégie économique du Jura bernois 2030 ou la future rénovation de La Couronne, à Sonceboz, par la Fondation pour le rayonnement du Jura bernois (lire Le JdJ du 24 mars).

Ainsi, même en perdant sa plus grande commune ainsi que sa capitale administrative, la région devrait rester promise à un bel avenir. «Il nous faudra nous réorganiser, mais je suis certaine que le Jura bernois va pouvoir continuer de se développer positivement et je poursuivrai mon engagement en ce sens», déclare Virgine Heyer.

En ce qui concerne le poids de la minorité francophone, qui se retrouvera fatalement amoindri au sein de la grande Berne alémanique, la membre du Grand Conseil rappelle que la révision de la loi sur le statut particulier du Jura bernois et sur la minorité francophone du district bilingue de Bienne a été très largement plébiscitée lors de la dernière session du législatif cantonal (lire Le JdJ du 9 mars). «Les 12 sièges qui nous sont dévolus sont assurés, et ce malgré le départ de Moutier. Il faudra voir si le statut particulier venait à être rediscuté à l’avenir. Quoi qu’il en soit, je compte bien continuer à me battre pour faire exister la région, également sur le plan cantonal», soutien celle qui fait face sur tous les fronts.

La mairesse de Perrefitte déplore donc l’issue du scrutin qui a tenu le pays entier en haleine ces derniers jours, mais se veut toutefois très optimiste quant au futur de sa commune et de la région en général.

Et lorsqu’on lui demande ce que Moutier vient de perdre en se détachant des villages de sa couronne, Virginie Heyer n’ose pas se prononcer. «On verra bien de quoi l’avenir sera fait pour les Prévôtois dans le canton du Jura», se contente-t-elle de dire.

D’un côté ou de l’autre de la frontière, les lendemains de ce vote historique sont désormais à écrire. Ce qui est sûr, c’est que le Jura bernois, affaibli par ce départ, devra se montrer d’autant plus persuasif et entreprenant s’il entend poursuivre son essor.

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