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Ça va swinguer!

The Waffle Machine Orchestra est sur le point de sortir un troisième album. Intitulé «Sweet time», il se veut une parenthèse festive porteuse d’espoir en temps de Covid.

The Waffle Machine Orchestra remet le jazz swing des années 1920 au goût du jour tout en traitant de thématiques actuelles dans ses textes. DR

Par Marisol Hofmann

D ans l’entre-deux-guerres, durant la prohibition, les gens voulaient se divertir, faire la fête pour se changer les idées et se lâchaient volontiers sur des airs de swing jazz. Il en va de même, près d’un siècle plus tard, en pleine pandémie de Covid. The Waffle Machine Orchestra propose ainsi un retour à l’âge d’or du swing jazz avec son nouvel album «Sweet time». «Il s’agit d’une parenthèse festive dans un contexte particulièrement morne», commente Xavier Sprunger, saxophoniste du groupe, originaire de Saint-Imier. Le morceau qui a donné son nom à l’album  porte un message d’espoir pour celui qui l’écoute et «rappelle, en ces temps difficiles, que la lumière est au bout du tunnel», ajoute Frank Powlesland, guitariste et chanteur du groupe, originaire de Londres.

Des thématiques actuelles
Ce nouvel opus est composé de 13 morceaux contemporains dans un style essentiellement old jazz swing avec des influences de blues, funk, musiques balkanique et latine. «Nous avons choisi de l’enregistrer en live afin de conserver toute l’énergie qui se dégage lorsque nous jouons ensemble», souligne celui qui est également auteur-compositeur.
Si le style musical s’apparente davantage à celui des années 1920, les thèmes abordés dans certains des textes reflètent les problèmes d’aujourd’hui, comme les enjeux environnementaux. «Clever monkey», morceau aux sonorités latines, se veut un clin d’œil ironique à la théorie de l’évolution. «L’homme est un singe intelligent qui semble pourtant avoir oublié qu’il fait partie de la nature qu’il dégrade», explique le musicien londonien.
Parmi les autres chansons incontournables de l’album, la bassiste Léa Rovero, qui forme d’ailleurs avec ce dernier le duo de bluegrass Crazy Pony, relève également le titre «Neighbourhood» qui lui inspire une lutte des classes: «J’image les gens descendre dans la rue afin de faire part de leur mécontentement et revendiquer des changements.»
 

Les musiciens ont le blues
Si la trève culturelle imposée par la pandémie a permis au groupe de peaufiner son troisième album, il lui tarde de pouvoir remonter sur scène. Début février, les cinq musiciens de The Waffle Machine Orchestra ont eu l’occasion de donner un concert en streaming, depuis l’Esprit Frappeur, à Lutry.  Cela faisait près d’une demi-année que le groupe n’avait plus foulé les planches. «Nous avons retrouvé un semblant de sensation de trac et étions ravis de pouvoir jouer ensemble à nouveau», raconte le saxophoniste imérien. «Toutefois, l’exercice était quelque peu étrange et déconcertant sans public...»
La dimension de spectacle  fait en effet partie intégrante du projet musical de The Waffle Machine Orchestra. «Lorsque nous nous produisons, nous faisons participer le public par le biais de blagues ou en les invitant, par exemple, à se lancer dans une compétition de Charleston», détaille Frank Powlesland. Un exercice qui n’est pas possible lors d’un concert en streaming.
Si le contexte sanitaire le permet, le groupe pourra retrouver son public, ou du moins une partie, à l’occasion  du vernissage de son album, dont la sortie est prévue pour fin avril. Dans tous les cas, il sera mis en vente en ligne.

http://waffle.banjocircus.com

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