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UDC JUra bernois

«Ce vote est aussi l’affaire du Jura bernois!»

Comme chaque année, le parti a organisé une conférence de presse pour rappeler le «vote historique» du 24 novembre 2013. En présence de Pierre Alain Schnegg, il a surtout été question de Moutier

Evidemment présent à la conférence de presse organisée par son parti, le conseiller d’Etat Pierre Alain Schnegg a tenu à mettre en évidence les avantages liés à l’appartenance à un grand canton. Archives Stéphane Gerber
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Pierre-Alain Brenzikofer

L’UDC JB n’a pas oublié le 24 novembre 2013, quand plus de 72% de la population du Jura bernois a choisi de rester dans le canton de Berne. Depuis, elle célèbre chaque année cet anniversaire par le biais d’une conférence de presse. Laquelle s’est tenue hier, au Rathaus, où les quatre orateurs, Pierre Alain Schnegg, Maxime Ochsenbein, Marc et Patrick Tobler, ont surtout évoqué le vote du 18 juin prochain à Moutier.

«Le CJB doit s’exprimer»
S’exprimant à titre de membre UDC au CJB, Maxime Ochsenbein a annoncé que son groupe, fort de neuf membres, avait déposé une demande auprès du secrétariat de l’institution visant à ce que le Conseil du Jura bernois puisse prendre une position politique sur le vote communaliste: «Il est à notre sens indispensable que le CJB puisse s’exprimer politiquement et donne un signal clair à la population prévôtoise», a insisté Patrick Tobler en martelant que «l’éventuel départ de Moutier concerne tout le Jura bernois.

Une multitude de conséquences négatives ou imprévisibles sont à attendre. On peut citer la relocalisation des diverses administrations, des écoles professionnelles, ou encore la possibilité que l’Hôpital du Jura bernois soit fermé à moyen terme.»

L’orateur a également fait part de son inquiétude en apprenant que certains leaders de partis politiques annoncent déjà que la Question jurassienne ne sera jamais réglée si Moutier devait demeurer bernoise.
Député UDC de Moutier et membre du Conseil municipal de la ville, Marc Tobler a aussi martelé que le vote concernait «au plus haut point l’ensemble du Jura bernois. Qui peut sérieusement prétendre que le départ de 15% des citoyens du Jura bernois ne concerne que ces 15%?»

Le député a par ailleurs relevé qu’il faudra veiller à ce que les «déclarations, promesses ou agissements du Gouvernement jurassien n’outrepassent pas la bienséance et la retenue».

Marc Tobler a aussi plaidé en faveur d’un contrôle efficient visant à éviter le tourisme électoral. Les observateurs, quant à eux, devront pouvoir faire leur travail en toute indépendance.

«Surtout, la minorité politique actuelle de Moutier doit également pouvoir s’exprimer librement, selon le droit démocratique en vigueur.» A ce titre, le conseiller municipal a jugé que la minorité politique au sein de cet organe avait tout à fait le droit de manifester son point de vue, comme elle l’a déjà fait, d’ailleurs, quand la ville a pris position sur les rapports d’experts.

«Nous n’hésiterons pas à dénoncer, par la voie parlementaire, toute ingérence, irrégularité ou action malhonnête», a-t-il conclu.

Un fin stratège
Président de l’UDC JB, Patrick Tobler s’est enfin félicité des succès obtenus par sa formation dans le Jura bernois. Le parti est notamment très fier de l’élection de Pierre Alain Schnegg au gouvernement, «une personne qui incarne à la perfection nos valeurs, clairvoyante, responsable et d’une finesse stratégique redoutable».

Parlant de Moutier comme de la capitale du Jura bernois, il s’est dit persuadé que sa population ne prendra pas le risque de «diviser une si belle région pour en faire une zone délaissée».

«On ne fait pas de promesses, ce sont des faits»

Pierre Alain Schnegg  Evidemment présent à la conférence de presse de son parti, le conseiller d’Etat a dit son espoir de voir sa région définitivement tourner la page de la Question jurassienne au soir du 18 juin prochain. «Le Jura bernois pourra alors avancer dans le cadre d‘un grand canton bilingue comptant plus d’un million d’habitants, un canton offrant des infrastructures cohérentes et prochainement une autoroute de Moutier à Brienz...»

Grâce à cet ancrage, le magistrat est persuadé que sa région pourra bientôt bénéficier d’une proximité «extraordinaire» avec le Swiss Innovation Park de Bienne, «qui ouvrira de nouvelles perspectives pour notre industrie». Le directeur de la Santé a forcément insisté sur la dimension médicale du canton, avec la création der 100 nouvelles places de formation pour la médecine.

Dans cette discipline, toujours, Berne bénéficie du plus grand hôpital universitaire de Suisse. Quant à l’Université de Berne, elle est celle qui offre le plus de places de formation complète dans ce domaine. Tout cela pour rappeler que les moteurs d’innovation de l’Hôpital de l’Ile sont fondamentaux pour l’industrie du Jura bernois.

Pierre-Alain Schnegg s’est par ailleurs déclaré très surpris de la «lecture très superficielle et sélective qui a été faite des rapports des experts et des conclusions hâtives et biaisées que certains essayent d’en tirer... Non, le pays de cocagne ne se trouve pas au Nord du canton de Berne.»

Le conseiller d’Etat a regretté que les rapports n’évoquent peu ou pas du tout certains domaines significatifs comme le bouclier fiscal du canton, très favorable aux PME, les moteurs d’innovation de l’hôpital, le Swiss Innovation Park. Le rapport sur les hôpitaux? «J’ai aussi été surpris par la légèreté de certaines conclusions. On y reviendra!»

Moralité? «Nos atouts ne sont pas des promesses électorales, mais des faits solides, éprouvés et avérés.» Une petite pique au Jura qui ne peut que promettre. Et clin d’œil à la Justice sise à Porrentruy et aux Assurances établies aux Breuleux. Va-t-on les déplacer à Moutier?

Irma Hirschi interloquée

Ayant eu vent de cette conférence de presse organisée dans une des salles du Rathaus, la députée Irma Hirschi (PSA, Moutier) s’est fendue d’une interpellation urgente pour savoir si le conseiller d’Etat Schnegg considérait ce lieu comme un stamm de l’UDC. Elle se demande si la participation de l’élu UDC à cette conférence de presse de l’UDC JB a été discutée au sein de la DAJ et si cette dernière a donné son aval.

«La politique de l’UDC en relation avec le vote de Moutier est-elle partagée par tous les membres de la DAJ, respectivement du Conseil exécutif? insiste-t-elle. Et cette intervention politique du représentant du gouvernement, dans l’affaire du vote de Moutier, est-elle conforme à ce qui a été convenu au sein de la Commission tripartite?»

Elle souhaite enfin savoir si le Conseil exécutif pourrait admettre que la salle soit mise à la disposition d’autres partis ayant des vues différentes sur la question de Moutier.

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