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Tavannes

Celtor fait le bonheur du rail

Depuis le début du siècle, Celtor n’enterre plus d’ordures ménagères à la décharge de Ronde-Sagne, mais les expédie à l’usine d’incinération de La Chaux-de-Fonds. Pour le plus grand bien des CJ.

A la décharge de Ronde-Sagne, les ordures ménagères qui arrivent par camion des 28 communes affiliées sont embarquées dans des bennes. Celles-ci seront déposées en gare de Tavannes, puis envoyées, par wagons des CJ, à La Chaux-de-Fonds. Photo:Blaise Droz

par Blaise Droz

En marge de la volonté que CFF Cargo manifeste de réduire substantiellement ses prestations dans l’Arc jurassien avec des conséquences également sur le réseau des CJ (voir Le JdJ de mardi 24 juillet), les dirigeants de Celtor SA tiennent à apporter une précision importante qui les concerne. «Nous sommes un gros client des CJ, puisque nous leur faisons transporter de Tavannes à La Chaux-de-Fonds les déchets ménagers des 28 communes du Jura bernois affiliées à Celtor. En 2017, ce sont 5450 tonnes d’ordures ménagères qui ont été collectées, amenées au centre de Ronde-Sagne, sur les communes de Tavannes et Reconvilier, puis chargées dans des bennes qui sont placées sur les wagons des CJ en gare de Tavannes», explique le président de Celtor Michel Vogt.

Les mâchefers aussi
Directeur de Celtor depuis 2010, Béat Gerber ajoute que le transport ferroviaire lié à la décharge de Ronde-Sagne ne se limite pas aux ordures ménagères mais qu’il implique aussi l’acheminement, depuis Vadec à La Chaux-de-Fonds vers Tavannes, des mâchefers issus de la combustion des ordures. D’autres mâchefers proviennent de l’usine d’incinération de Colombier. Ils sont expédiés sur le réseau CFF par CFF Cargo et sont transbordés sur des camions en gare de Péry-Reuchenette afin de ne pas surcharger les quais à Tavannes. Le transport et le stockage des mâchefers ne sont pas quantité négligeable. Pour une tonne d’ordures, il faut compter 200 kilos de mâchefer. Un poids qui varie toutefois en fonction de son degré d’humidité.

«Il faut être clair, explique Michel Vogt. Le transport par le train est bien plus onéreux que par la route. Il nous revient à 14fr.60 la tonne de Tavannes à La Chaux-de-Fonds. Nous procédons de la sorte par souci d’écologie et pour ne pas surcharger les routes.  Nous le faisons également, on peut le dire, afin de soutenir une entreprise locale, les CJ, qui est à la fois très utile à la région et pourvoyeuse d’emplois.» Michel Vogt craint-il que les communes affiliées à Celtor et qui en sont les actionnaires souhaitent passer du rail à la route afin de diminuer les coûts?

«Cette question n’a jamais été posée à ce jour. Je suis persuadé que les aspects solidarité et écologie sont bien compris dans les communes. Le fait que nous soyons clients pour le transport de marchandises permet, à ma connaissance, aux CJ d’obtenir un subventionnement qui contribue à leur pérennité.» Pour mémoire, le site de Ronde-Sagne n’est plus utilisé pour le stockage des ordures depuis longtemps.

Tout au feu
Dès l’an 2000, cela a été interdit par la loi et l’ensemble des déchets doit être incinéré. Les anciens casiers de décharge sont progressivement reboisés après dégazage des émanations de méthane. Actuellement, la décharge de Ronde-Sagne accueille des matériaux inertes, des mâchefers et des sols légèrement contaminés (mazout ou benzine, par exemple). Elle stocke aussi temporairement des balles rondes remplies d’ordures ménagères. «Périodiquement, les usines d’incinération de Vadec et de Colombier sont mises à l’arrêt pour révision. Cela peut durer plusieurs semaines. Nous stockons alors à Ronde-Sagne la totalité des ordures du Jura bernois et du Jura destinées à Vadec durant ces périodes. Pour ce qui est de Colombier, nous en stockons également mais dans une moins large mesure», explique encore Béat Gerber.

On le sait, la décharge de Ronde-Sagne est à l’étroit et son développement futur impliquera de s’agrandir en direction de la forte pente de Ronde-Sagne, là où passe la route Tavannes - Le Fuet,qui devra être déplacée par-dessus d’anciens casiers.

Michel Vogt explique que le projet n’avance pas très vite. «A ce stade, nous attendons le préavis de l’OACOT. Je pense que l’on pourra publier dans les deux ans qui viennent.»

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