Vous êtes ici

Abo

Commerces

Comment stopper l’hémorragie?

Le Municipal commande une étude pour redynamiser le centre-ville.

Une étude doit déterminer les mesures à prendre pour redonner vie aux vitrines du centre-ville. Archives/Tanja Lander

Lino Schaeren

Traduction Marcel Gasser

Bienne n’a pas l’intention de laisser disparaître sans rien faire les commerces et les succursales du centre-ville. Erich Fehr, maire de Bienne, a donc mandaté le bureau zurichois GSP AG de procéder à une analyse de la situation et de dégager des pistes pour le futur.

La démarche de la mairie fait suite, entre autres, à une motion déposée en 2015 par les conseillers de ville radicaux Peter Moser et Cécile Wendling. Le texte demande au Conseil municipal de «démarrer sans tarder un programme visant à rendre le centre-ville plus attractif» et de prévoir les fonds nécessaires pour mettre en œuvre les mesures qui s’imposent.

Les deux motionnaires se plaignaient de la désertion rampante des commerces du centre et rendaient responsables de ce phénomène les grands centres commerciaux situés à la périphérie, loin des zones piétonnes. En mars 2015, l’Exécutif avait répondu que l’évolution générale à long terme, tout particulièrement le développement des achats sur internet, n’était pas de nature à soutenir les commerces du centre-ville. L’analyse permettra peut-être de dégager des solutions.

Sondage auprès des commerçants
Bienne n’est pas une exception: dans toute la Suisse, le commerce de détail se trouve aujourd’hui en grande difficulté, non seulement à cause des achats en ligne, mais aussi en raison du tourisme des achats et, d’une manière générale, du franc fort, peut-on lire dans un communiqué envoyé hier par la Ville.

Une importante mutation structurelle est en route, et elle n’épargnera pas Bienne. «Ce que nous voulons, c’est trouver de nouvelles idées pour renverser la vapeur», explique Erich Fehr. Le bureau GSP prévoit de comparer les conditions-cadre des commerces de détail dans le centre-ville biennois avec celles d’autres villes de Suisse.

Le mandat prévoit également un sondage auprès des commerçants concernés, qui sera envoyé «ces prochains jours». GSP devra soumettre aux commerçants et aux propriétaires immobiliers des propositions de mesures concrètes. Selon Erich Fehr, cette analyse s’effectuera dans le courant de l’automne.

«Quant aux mesures, nous nous y attaquerons dès l’année prochaine», poursuit-il. Mais de quelle nature seront-elles? L’analyse portant sur la vieille ville a révélé que premier problème était le nombre d’immeubles disposant d’une surface commerciale au rez-de-chaussée. Une approche de solution pourrait donc consister à poursuivre, par exemple sur la rue de Nidau, la concentration des commerces qui existe déjà entre la gare et le Pont-du-Moulin.

Le bon exemple des stades de Bienne
Les propriétaires de biens immobiliers sont également conscients que de plus en plus de petits commerces sont «victimes» des grands centres commerciaux. «Mais aujourd’hui trop de propriétaires financent leur immeuble avec le loyer qu’ils tirent du rez-de-chaussée», explique Erich Fehr. Avec l’évolution actuelle, il semble bien qu’à l’avenir «ce sera le loyer des autres étages qui devra financer les surfaces situées au rez-de-chaussée».

On sait depuis longtemps que les centres commerciaux font concurrence aux commerces du centre-ville.

Difficile de trouver de nouveaux locataires
C’est la raison pour laquelle le corps électoral biennois, lors des votations de 2007 et de 2010 sur les Stades de Bienne, a plébiscité les directives qui empêchent explicitement toute concurrence entre les magasins situés dans l’enceinte du complexe sportif et ceux du centre. Seul un supermarché d’une superficie maximale de 1’500 m² est en effet autorisé, et la superficie des magasins spécialisés ne doit pas dépasser 1’250 m².

Ces dispositions ont effectivement empêché la naissance d’un shopping center classique au sein de la Tissot Arena. Les exploitants déplorent d’ailleurs qu’elles rendent difficile la recherche de potentiels locataires.

Une année après l’ouverture des stades, toutes les surfaces commerciales de la Galerie, nom que porte aujourd’hui la zone commerciale de la Tissot Arena, sont en effet loin d’avoir trouvé un locataire.

Articles correspondant: Région »