Coup d’accélérateur pour le tourisme

Blaise Droz

Tous les acteurs gravitant de près ou de loin dans le milieu du tourisme dans le vallon de Saint-Imier étaient réunis hier dans la Maison des Savagnières afin d’évoquer le futur en lien avec le projet de Centre de visiteurs de l’entreprise chocolatière Camille Bloch. Pourquoi une telle agitation? Tout simplement parce que le projet en cours de réalisation et qui s’ouvrira au public à la fin de l’année prochaine a toutes les chances de devenir une pompe à visiteurs qui profitera à toutes les autres infrastructures touristiques de la région.

Selon l’étude de marché réalisée par l’entreprise qui fait la fierté de Courtelary, ce nouvel outil touristique va drainer au moins 100000 visiteurs par année. Un chiffre que beaucoup trouvent exagérément prudent. Il pourrait se révéler infiniment plus grand, tant ce projet est chargé de promesses. Au cœur d’une région qui peine à se vendre, il agira comme un véritable électrochoc et certains l’ont déjà bien compris.

Par exemple, le groupe qui travaille sur l’animation «Le salaire de la Suze» envisage déjà une version en allemand et se prépare à multiplier le nombre de représentations.

Effet fédérateur attendu

«D’autres suivront!», estime Guillaume Davot, directeur de Jura Bernois Tourisme, particulièrement heureux de la tournure des événements.

Pour en parler dans le détail, Daniel Boch est venu accompagné de la responsable du projet au sein de l’entreprise, Joëlle Vuillème.

Bon comme le chocolat

A eux deux, ils ont présenté leur projet de manière particulièrement alléchante. Le directeur Daniel Bloch a fait l’historique de son entreprise familiale dont il représente la troisième génération. Il a aussi parlé de la philosophie du projet avec un magnifique sens de l’humour.
«Camille Bloch est l’une des dernières entreprises chocolatières indépendantes. Elle a été fondée à Berne en 1929 par mon grand-père Camille Bloch et déplacée à Courtelary en 1935. Un premier agrandissement a eu lieu en 1963 afin de doubler la production qui est passée de 1700 tonnes par an à plus de 3000 tonnes.»

Daniel Bloch ne cache pas que ce doublement de production a été un processus long qui a pris 50 ans. Quand on le questionne sur le futur doublement, il répond qu’il espère que cela ira plus vite mais qu’en réalité il n’en sait rien.

Le marché du chocolat et des confiseries est très disputé, des marques bon marché sans beaucoup de caractère inondent les étalages des magasins. Camille Bloch doit lutter pour conserver ses marchés et en conquérir de nouveaux. Très finement, Daniel Bloch analyse la situation comme suit:«Il y a trois types de consommateurs. Le premier achète n’importe quoi pourvu que ce soit peu coûteux. Le second, que je qualifie de judéo-chrétien masochiste, est très traditionaliste, consomme toujours le même produit mais ne se l’accorde qu’en guise de récompense. D’abord, il doit tondre le gazon ou réaliser une autre bonne action!  Quant au troisième type, c’est celui qui consomme avec conscience et responsabilité. Nous voulons nous adresser tout spécialement à cette clientèle.»

Pour la convaincre, rien de mieux qu’un centre d’accueil des visiteurs en face de la fabrique. En fait, depuis hier, le terme centre d’accueil et devenu obsolète. Joëlle Vuillème a révélé en primeur qu’il s’appellera «Chez Camille Bloch» et justifie l’existence d’un nouveau logo écrit comme au bon vieux temps.

«Chez Camille Bloch»

Que verra-t-on Chez Camille Bloch? «Un parcours interactif qui fera appel aux cinq sens et qui racontera une histoire que les gens auront plaisir à découvrir», promet-elle. Il y aura encore un atelier où l’on réalisera de sympathiques petites choses, un bistrot où déguster des produits frais régionaux, des salles de conférences et un vaste espace extérieur pour y jouer ou pique-niquer au bord de la Suze.

Tout cela dans une délicieuse odeur de chocolat!