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Moutier

Des deniers très convoités

Après deux mois et demi de sourdine, le Conseil de ville refait parler de lui en se réunissant, lundi. Malgré un budget déficitaire, il s’agira de délier les cordons de la bourse.

Responsable des Finances, Marc Tobler verrait certainement d’un bon œil que le budget communal soit accepté. Archives Stéphane Gerber

Par Dan Steiner

Si ce n’est pas de la question institutionnelle dont on parle – quoique deux interventions parlementaires traitent indirectement de la question, lire en encadré – au Conseil de ville prévôtois, c’est de gros sous. Des deniers publics qui, on en a parlé récemment lors de la présentation du budget 2022, débattu lundi soir lors de la dernière séance de l’année du Législatif, sont très sollicités. Bien qu’ils tendent à manquer. On rappellera simplement ici que les comptes 2022 sont prévus pour être déficitaires à hauteur de 563'689 fr.

Or quand il s’agit de sécurité, autant ne pas badiner! C’est exactement ce que le Conseil municipal enjoint le législateur à faire, recommandant l’acceptation de plusieurs objets nécessitant d’ouvrir les cordons de la fragile bourse communale.

Un nouveau poste dans l’admninistration?

Le premier est relatif à un crédit de 541'000 fr. pour remplacer un camion tonne-pompe, étant entendu que les 25 ans de service d’un véhicule acquis à l’époque d’occasion, et dont les pièces de rechange se font rares voire inexistantes, obligent les parties prenantes à réagir. Sans parler de l’évolution des technologies. Un montant de 550'000 fr. est d’ores et déjà prévu dans la planification financière 2021-2026, alors que le paiement sera assuré par la rubrique autofinancée du Centre de renfort, d’intervention et de secours, le CRISM.

La création d’un poste dans le domaine de la vente pour les Service industriels et de l’énergie, elle, va à l’encontre de la réduction de l’appareil administratif voulue par la Ville depuis son premier découvert. Malgré tout, les autorités mettent en garde: il faudra être prêts quand le marché de l’électricité s’ouvrira totalement, vers 2025. «La concurrence et la compétitivité dans le domaine de la vente sont devenues une réalité», plaide le Conseil municipal dans son rapport. «Parallèlement à la vente, les services et les produits se développent sans cesse.»

La tarification du réseau devra, elle, être adapté aux compteurs intelligents, qui tendent à se multiplier. Si la Municipalité propose la création d’une place à 100%, elle prévoit dans un premier temps un engagement à 80%, alors que la Commission des finances estimait que 60% étaient déjà suffisants, pour commencer.

Outre la nomination des membres du Bureau du Conseil de ville, le Législatif débattra finalement d’une motion du PSA. Arguant que la base des inégalités et les stéréotypes de genres s’acquièrent dès le plus jeune âge et que ces visions mènent à des actes violents par la suite, le parti socialiste souhaite pousser la Ville à sensibiliser le corps enseignant à cette thématique. Et même plus, puisqu’il propose de la promouvoir dans leur formation. But final: l’égalité et la mixité.

Dans sa réponse, l’Exécutif, de manière quelque peu contradictoire, invite les membres de l’assemblée à accepter l’intervention. Il admet la possibilité d’accentuer les interventions ponctuelles, par exemple celle de l’association neuchâteloise Succès, égalité, mixité, mais rappelle également que les élèves ont déjà pas mal d’activités annexes aux cours. Bref, il soutient la motion, mais y a des limites.

Un transfert qui suscite des questions

En marge de la séance, le Conseil municipal a par ailleurs répondu à plusieurs interpellations. L’une d’elles, posée par LeRauraque, s’inquiétait de la vulnérabilité de la ville lors d’inondations tout en rappelant qu’un plan directeur de la Birse était en vigueur. Eh bien le réaménagement de ses eaux a été scindé en deux, indique Berne, avec pour frontière la limite entre Court et Moutier, étant donné l’hydrographie mais surtout le changement de canton de la cité prévôtoise. Ce qui est bien parti dans la Vallée de Tavannes attendra donc le transfert dans le Jura, à Moutier.

Seul représentant de Moutier à venir, et en même temps du camp non séparatiste, Francis Pellaton, lui, se demandait dans quelle mesure le projet de nouvel hôpital à Delémont pourrait impacter celui de sa ville. Consultés, l’établissement jurassien et celui du Jura bernois se montrent rassurants. Le premier met en avant cette opportunité pour développer son site aigu sur une base évolutive. Ce changement d’emplacement ne devrait pas impacter l’HJB. Pour sa part, ce dernier estime que sa stratégie est de «renforcer et de développer l’Hôpital de Moutier tout en souhaitant travailler conjointement avec le Jura et son hôpital». En résumé, son activité est prévue pour se maintenir voire se renforcer.

 

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